Paris (75) Politique

Périphérique à 70 km/h : la mairie fait le bilan

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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flickr - a magic monkey!

Un an après l’abaissement de la vitesse sur le périphérique parisien à 70 km/h, la préfecture de police et la mairie de Paris se félicitent. Moins d’accidents, moins de nuisances sonores, de meilleures conditions de circulation mais aussi beaucoup plus de d’infractions…

En un an, le passage de 80 à 70 km/h de la vitesse sur le périphérique parisien a su convaincre la mairie de la Ville comme la préfecture de police. Dans un communiqué commun, elles indiquent, chiffres à l’appui que l’expérience s’est révélée fructueuse et tirent un « bilan très positif ».

Moins d’accidents, moins de blessés

Première conséquence de la réduction de la vitesse : un périphérique plus sûr. La mairie indique ainsi « une baisse significative des accidents et des blessés sur le périphérique en 2014 ». Au total, la voie périurbaine a connu 627 accidents en 2014, contre 742 l’année précédente, soit une baisse de 15,5%.  Le nombre de blessés est ainsi passé de 908 en 2013 à 776 en 2014.
 

Une baisse d’autant plus marquante qu’elle contraste avec les mauvais chiffres en termes de sécurité routière relevés dans la région Ile-de-France en 2014.

Conditions de circulation améliorées

Paradoxalement, la réduction de la vitesse maximale a permis d’augmenter… la vitesse moyenne sur le périphérique, notamment aux heures de pointe. Le matin, grâce à une meilleure fluidité du trafic, elle est passée de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h en 2014 et le soir, de 30,3 km/h à 33,9 km/h. Selon la mairie, cela aurait permis aux automobilistes de gagner 15% du temps de parcours le matin et 5% le soir.
 

L’association « 40 millions d’automobilistes », qui conteste les effets positifs de la réduction de la vitesse, a relevé ce paradoxe. « La vitesse moyenne sur le périphérique a augmenté, de même que le nombre d’usagers flashés (voir plus bas), indique-t-elle. Cela signifie que les automobilistes ont roulé plus vite que la limite autorisée, mais qu’ils ont eu aussi moins d’accident. Il n’existe donc aucune corrélation entre réduction de la vitesse et réduction de l’accidentalité routière », conclut-elle.

Baisse des nuisances sonores

Les 100 000 riverains vivant à proximité du bruyant périphérique ont les oreilles un peu moins chargées. C’est du moins ce qu’indique la mairie. De nuit, le bruit aurait ainsi diminué d’1,2 dB et de 0,5 dB de jour. Associée à la pose d’un revêtement anti-bruit sur 10% du boulevard périphérique – des installations qui seront étendues dès 2015, précise la mairie – une meilleure fluidité du trafic permet de réduire les bruits de freinage et d’accélérations.  A titre de comparaison, la mairie indique que les baisses constatées pourraient être obtenues « par une réduction de respectivement 25% et 10% du volume de trafic ».
 

Mais là encore, l’association « 40 millions d’automobilistes » conteste les résultats et indique que « diminuer le volume des nuisances sonores de 1 dB est imperceptible pour l’oreille humaine ».
 

Pourtant, Christophe Najdovski, adjoint EELV chargé des transports, aimerait encore diminuer les nuisances sonores. Dans les colonnes du Parisien, l’adjoint d’Anne Hidalgo révèle son intention de faire passer la vitesse à 50 km/h entre 22h et 7h. De même, les revêtements anti-bruit couvriront « 100% des zones habitées avant 2020 », indique-t-il.

Les infractions explosent

Un autre chiffre révélé par la mairie et la préfecture de police devrait beaucoup moins réjouir les automobilistes. Entre 2013 et 2014, le nombre d’infractions relevées par les radars fixes du périphérique a plus que triplé. Les messages d’infractions (MIF) sont ainsi passés de 138 138 à 461 596 en 2014 !
 

Mais la diminution de la vitesse maximale autorisée n’est pas le seul facteur de cette explosion des infractions puisqu’entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014, 9 nouveaux radars ont été installés sur le boulevard périphérique qui en compte désormais 16. Les 6 radars restés en place sur l’ensemble de la période ont tout de même beaucoup plus flashés. Deux fois plus même.

Quid de la pollution ?

En revanche, l’effet de la diminution de la vitesse sur la pollution, qui était l’un des arguments forts du passage à 70 km/h, reste à déterminer. « Aucune statistique sur la baisse des émissions de polluants » n’a, pour l’heure, été transmise aux autorités, explique la mairie. Du moins, le lien de cause à effet n’est pas encore connu. Pourtant, la mairie et la préfecture de police rappellent qu’il « est reconnu que la baisse de la vitesse et la fluidification du trafic ont un impact positif mécanique sur les émissions de polluants ». Il faudra encore attendre pour que cet « impact positif mécanique » se traduise par des chiffres. 







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lvemond

26/02/2015 12:09

Oui et si on passe de 70 km/h à 60 km/h il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
Et si on passe de 60 km/h à 50 km/h il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
Et si on passe de 50 km/h à 40 km/h il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
Et si on passe de 40 km/h à 30 km/h il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
Et si on pousse sa voiture au lieu de rouler il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
Et si on n'utilise plus sa voiture il y aura encore moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.

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Anonymous

26/02/2015 12:09

Oui et si on passe de 70 km/h à 60 km/h il y aura moins d'accidents, de blessés et de nuisances sonores.
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