Paris (75) Politique

L'état d'urgence contre un photographe et des militants d'extrême gauche

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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Fabrice Bluszez

L'état d'urgence a servi de prétexte à une série d'arrêtés personnels vivant à interdire à des militants d'extrême gauche et à un photographe professionnel d'être dans les manifestations.

 

NnoMan, ce n'est pas son vrai nom, mais il a préféré séparer sa vie personnelle et sa vie professionnelle, a-t-il expliqué, en substance, sur BFMTV, lundi soir. Ce photographe de presse parisien, dont on verra les clichés sur son site, et qui travaille avec le collectif Oeil, avait suivi les manifestations anti-loi El Khomri et le mouvement Nuit Debout depuis le début.
 

NnoMan photographeLe photographe NnoMan a été invité ce lundi 16 mai sur BFMTV (copie d'écran).
 

Il a reçu au domicile de ses parents, samedi 14 mai, une interdiction, par le préfet de police de Paris, de se trouver dans certains secteurs de Paris :

« Le mardi 17 mai, entre 11 heures et 20 heures dans les 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de Paris et de 18 heures jusqu'à 7 heures le lendemain dans le périmètre autour de la place de la République délimité par les voies suivantes...»


La sanction serait d'un an de prison et 15.000 € d'amende. Le texte avance que NnoMan (sous son vrai nom, Cadoret, semble-t-il) « a été remarqué à de nombreuses reprises lors des manifestations » et :

« ...Qu'il y a dès lors tout lieu de penser que la présence de M. … aux rassemblements organisés contre le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs vise à participer à des actions violentes...»


Le reporter a pris un avocat, Hosni Maati. Il entend bien montrer que cette décision est illégale. De son côté, devant le tollé, la préfecture de police a annoncé une communication ce mardi 17 mai au matin puis, vers 22 heures, la levée de cet arrêté.
 

Des militants d'extrême gauche aussi


Une dizaine de militants du collectif Action Antifasciste Paris-Banlieue (les antifas, pour ceux qui se souviennent de l'affaire Clément Méric, qui en faisait partie et a été tué lors d'une bagarre le 6 juin 2013) et du Mouvement inter-luttes indépendant (Mili) ont reçu ce genre de courrier nominatif.


Ils sont eux aussi interdits de séjour « de 11 heures à 20 heures dans les 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de Paris et de 18 heures jusqu'à 7 heures le lendemain dans le périmètre autour de la place de la République ».
 

antifas, Clément Méric, ParisParis, le 6 juin 2013. L'hommage des antifas à Clément Méric (photo Fabrice Bluszez).


Michel Cadot, préfet de police, utilise l'état d'urgence pour valider la méthode. L'article 5 permet « d’interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ». Mais aucun de ces militants n'a été interpellé, selon le quotidien Le Monde qui a interrogé un proche de ces mouvements.

 







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eric

17/05/2016 07:15

L'Onu vient d'alerter de façon officilelle le gouvernement sur les atteintes aux droits de manifester et surtout sur des violences policieres intolérables en démocratie, du jamais vu en france et surtout pour un gouvernement de gauche ??

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Anonymous

17/05/2016 07:15

L'Onu vient d'alerter de façon officilelle le gouvernement sur les atteintes aux droits de manifester et surtout sur des violences policieres intolérables en démocratie, du jamais vu en france et surtout pour un gouvernement de gauche ??

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