Paris (75) Politique

Nathalie Kosciusko-Morizet l'emporte... et s'émancipe immédiatement de l'UMP

Publié le  Par Gaspar S.

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monsieurlam - flickr

Dans sa première déclaration après l'annonce de sa victoire au premier tour de la primaire UMP à Paris, la candidate a voulu montrer son indépendance vis-à-vis du parti qui venait de la désigner. La stratégie de la députée de l'Essonne se précise, sans surprise.

«Votez pour moi et oubliez d'où je viens», a semblé dire NKM au soir du 3 juin. Immédiatement après l'annonce de sa nette victoire dans la primaire ouverte organisée par son parti, la maire de Longjumeau a pris la parole devant son siège de campagne pour une courte allocution. Courte mais limpide. Celle qui est désormais la candidate de la droite pour Paris en 2014, visiblement ravie par son score de 58,16 %, a revendiqué «sa liberté».

 

Sans doute, NKM a-t-elle été soulagée de quitter les terrains glissants – pour elle – de certains thèmes de la campagne interne. Des thèmes, très chers aux militants, mais avec lesquelles elle n'a jamais semblé très à l'aise. Oubliées ces histoires de vidéos piégées diffusées en sous-main à l'encontre de Jean-François Legaret sur le mariage gay. Finies les escarmouches avec Bournazel sur la sécurité, la police municipales et l'adoption pour les couples de même sexe.

 

Pour mémoire : Nathalie Kosciusko-Morizet gagne la primaire UMP et sera candidate à la municipale à Paris.

 

Lors de cette primaire, les militants parisiens ont rappelé la fonction originelle de l'UMP : être un machine à gagner de la droite dite de gouvernement. Nathalie Kosciusko-Morizet ne s'est pas opposée au mariage gay ? Elle ne souhaite pas la création d'une police municipale ? Préfère parler du grenelle de l'environnement que de l'immigration ? Ses qualités d'oratrice n'en feront pas une candidate vibrante lors des réunions publiques ? «Qu'importe», on dit les militants. Puisque sa notoriété en fait la favorite de l'élection, «donnons lui la primeur» dans cette primaire.

 

Pour sa part, NKM sait que la capitale ne s'est plus donnée à la droite depuis un certain nombre d'années. La sociologie de la ville empêche le discours de droite – sur les sujets dits sociétaux notamment – de prendre pied à Paris. Alors, depuis son QG, la députée s'est posée en «candidate libre», soustraite de la tutelle de l'UMP, voire à celle de la droite. «J’adresse mes salutations militantes à mes concurrents (...)» mais «je n’ai de compte à rendre qu’[aux Parisiens]», a-t-elle claironné.

 

Plus d'articles sur la primaire, ICI.

 

Masquant à peine son soulagement d'en avoir fini avec la bataille interne, NKM a même senti «flotter dans l’air un parfum de liberté qui sied si bien à Paris et à son histoire». Rien que ça. Les proches de l'élue ont également soufflé ce 3 juin : «il était temps que ça finisse», aurait dit l'un d'eux. Désormais, NKM sera libre de son propos. «Cette primaire c’est la conquête de la liberté, de notre liberté», a-t-elle ainsi résumé.

 

Le pan de son discours visant Anne Hidalgo – qui a été adoubée par Bertrand Delanoë – peut ainsi parfaitement être lu comme une déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'UMP : «Nous ne devons d’être là à aucun mentor, à aucun protecteur, à aucun parti, à aucune faction.» NKM a désormais presque un an pour développer sa stratégie : faire oublier son étiquette UMP, aborder les thèmes porteurs à Paris – écologie, logement –, sans perdre le soutien des militants. Une équation sur laquelle bien d'autres avant elle se sont cassés les dents...







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