Essonne (91) Politique

Rythmes scolaires : Nicolas Dupont-Aignan « prêt à être sanctionné » pour ne pas appliquer la réforme

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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dupontaignan - flickr

Contacté par Paris Dépêches, le maire d’Yerres réitère son opposition à la réforme des rythmes scolaires qu’il juge « dangereuse » pour les enfants. Nicolas Dupont-Aignan ne l’appliquera pas à la rentrée 2014 quitte à « être sanctionné ».

Le maire d’Yerres, comme d’autres édiles du département de l’Essonne, participait mercredi 23 avril à une conférence pour faire part de son opposition à la réforme des rythmes scolaires. Il ne l’appliquera pas à la rentrée 2014. Nicolas Dupont-Aignan, également député de l’Essonne et président du parti Debout la République, juge cette réforme trop coûteuse et « dangereuse pour les enfants ». En cause : le recrutement d’un personnel qualifié pour prendre en charge les élèves, dans un laps de temps trop court.
 

A lire : Essonne : les maires de droite s’unissent pour un report de la réforme des rythmes scolaires
 

Paris Dépêches : Aux côtés de plusieurs maires de l’Essonne, vous avez fait part de votre intention de ne pas appliquer la réforme des rythmes scolaires en 2014. Réclamez-vous un abandon, un aménagement ou un report de la réforme ?

Nicolas Dupont-Aignan : Dans un premier temps, nous demandons un report de l’application de la réforme à 2015 pour permettre une discussion entre les maires de France et le gouvernement. A l’issue de cette discussion, soit le gouvernement devra mettre les moyens pour l’appliquer correctement, soit il continuera à se défausser sur les communes. A l’heure actuelle, il nous est impossible de mettre en place un tel dispositif car cela demande aux communes de trouver du personnel qualifié pour prendre en charge les enfants durant les activités périscolaires. Dans ma ville par exemple, il y a 120 classes ce qui signifie que je dois trouver 220 animateurs car ils ne peuvent pas prendre en charge plus de 15 écoliers. Et ces animateurs devront être disponibles soit du lundi au vendredi de 15h45 à 16h30, soit deux fois par semaine pendant 1h30.
 

Paris Dépêches : Un report d’un an suffirait-il pour appliquer cette réforme ?

Nicolas Dupont-Aignan : Cela permettrait au moins au gouvernement d’ouvrir les yeux sur une réforme dangereuse pour les enfants car si nous l’appliquons dès cette année, nous ne pourrons pas trouver 220 animateurs suffisamment qualifiés pour prendre en charge nos enfants. Ce sont les enseignants des communes voisines d’Yerres, de tous bords politiques, qui m’ont alerté. Ceux qui appliquent déjà les nouveaux rythmes scolaires. Ils m’ont dit que les enfants étaient épuisés parce qu’ils ne se reposaient plus le mercredi.
 

Paris Dépêches : En boycottant son application à la rentrée 2014, les maires de l’Essonne ne s’exposent-ils pas à des sanctions ?

Nicolas Dupont-Aignan : Et bien, on me sanctionnera. Mais je préfère être sanctionné plutôt que de mettre les enfants de ma commune en danger. Les policiers viendront nous chercher et, dans ce cas, ils feront eux-mêmes cours aux élèves. Mais de toute façon, ils ne pourront pas nous sanctionner car la majorité des gens est avec nous. Les enseignants, les parents d’élèves et les maires sont tous opposés à la réforme.
 

Paris Dépêches : Concernant les aides de l’Etat pour appliquer la réforme, les jugez-vous insuffisantes ?

Nicolas Dupont-Aignan : Non seulement, elles sont complètement insuffisantes mais en plus, elles sont provisoires. Au final, ce sera aux communes de trouver les fonds nécessaires. Et il faut ajouter à cela la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales. Le gouvernement nous demande de mettre en place une réforme coûteuse avec moins de moyens. C’est ahurissant ! Dans l’Essonne, 140 maires sur 196 se disent prêts à ne pas appliquer la réforme. C’est historique et cela démontre que, en l’état, la réforme n’est pas applicable.
 

Paris Dépêches : Le coût varie selon les communes appliquant déjà la réforme. Roanne (Loire)  l’a évalué à 82€ par élève et Angers (Maine-et-Loire) à 300€ par élève. A combien estimez-vous le coût dans votre commune d’Yerres ?

Nicolas Dupont-Aignan : Nous avons estimé le coût à environ 600 000 euros pour les 2 500 élèves que comptent la commune (240 euros par élève). Les différences de coût entre les communes ont une explication. Si vous agrandissez la cour de récréation pour que les élèves y passent leur temps durant les heures prévues aux activités périscolaires, c’est sûr que cela coûte moins cher que d’engager du personnel pour une prise en charge de qualité…







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andrehyere

30/05/2014 00:05

Vous verrez qu'il fera comme les autres maires et qu'il rentrera dans les rangs comme d'habitude mais sans bruit !
Il va faire quoi fermer l'école ? Il n'en a pas le droit !
Un maire ne peut pas décider de quand l’école est ouverte, en-dehors, bien sûr, du temps péri et extra-scolaire.
Le maire est un sujet de droit comme tous ses concitoyens, soumis au respect des lois de la République. Plus encore, un maire et ses adjoints refusant d’appliquer pas la réforme des rythmes s’expose au risque d’être destitué ou suspendu, au titre de l’article L.21-22-16ème du Code général des collectivités. C’est le préfet qui engage des poursuites. Dans le cas de la réforme des rythmes, on peut penser que la réponse interviendrait à la rentrée de septembre, ou au moins durant le dernier trimestre 2014.

Par ailleurs, les maires ne sont pas à l’abri de mesures en réparation intentées par des parents d’élèves mécontents devant le tribunal administratif, au motif du préjudice que leur fait subir la mairie en refusant d’appliquer le décret. Des parents d’élèves pourraient obtenir réparation, de la même façon qu’ils avaient obtenu réparation contre l’Etat pour manquement, suite à des absences répétées d’enseignants.

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Anonymous

30/05/2014 00:05

Vous verrez qu'il fera comme les autres maires et qu'il rentrera dans les rangs comme d'habitude mais sans bruit !
Il va faire quoi fermer l'école ? Il n'en a pas le droit !
Un maire ne peut pas décider de quand l’école est ouverte, en-dehors, bien sûr, du temps péri et extra-scolaire.
Le maire est un sujet de droit comme tous ses concitoyens, soumis au respect des lois de la République. Plus encore, un maire et ses adjoints refusant d’appliquer pas la réforme des rythmes s’expose au risque d’être destitué ou suspendu, au titre de l’article L.21-22-16ème du Code général des collectivités. C’est le préfet qui engage des poursuites. Dans le cas de la réforme des rythmes, on peut penser que la réponse interviendrait à la rentrée de septembre, ou au moins durant le dernier trimestre 2014.

Par ailleurs, les maires ne sont pas à l’abri de mesures en réparation intentées par des parents d’élèves mécontents devant le tribunal administratif, au motif du préjudice que leur fait subir la mairie en refusant d’appliquer le décret. Des parents d’élèves pourraient obtenir réparation, de la même façon qu’ils avaient obtenu réparation contre l’Etat pour manquement, suite à des absences répétées d’enseignants.

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