France Politique

La France a déboursé 53 millions d'euros depuis 2008 pour ses otages

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - Ophelia photos

Le New York Times a révélé dans une enquête que la France est la nation payant le plus de rançons avec 58 millions d’euros versés depuis 2008.

Comment faut-il percevoir cette révélation du New York Times ? La France fait-elle bien de garantir coûte que coûte la sécurité de ses ressortissants étrangers, kidnappés par des factions terroristes, ou bien prend-elle un risque inconsidéré en alimentant gracieusement leurs ressources ? L’Hexagone est en tout cas le numéro un dans le paiement des rançons avec 58 millions d'euros déboursés depuis 2008, se plaçant devant le Qatar, Oman, la Suisse et l’Espagne.

 


Principale ressource de financement des groupes terroristes d’après le quotidien américain, ce dernier souligne également que les otages ne sont plus systématiquement assassinés comme au début des années 2000 mais désormais utilisés comme monnaie d’échange. Al-Qaïda et ses comparses auraient ainsi perçu un peu plus de 93 millions d’euros en l’espace de six ans. Selon le Département du Trésor américain, la majorité de ses fonds, ponctionnés parfois dans l’aide au développement, provient de gouvernements européens tels que l’Allemagne, la Suisse et donc la France.


Un otage vaut 10 millions de dollars

 

 


Un tiers des 53 otages recensés était français, s’expliquant par l’importante communauté d’expatriés dans des pays à risques. Anciens otages, négociateurs et diplomates d’une dizaine de pays du Vieux continent ont confirmé ces chiffres ainsi que le paiement très organisés de rançons pour libérer des citoyens kidnappés au Mali, en Syrie ou encore en Algérie. Si les ministères des Affaires étrangères nient officiellement en bloc, le kidnapping est une activité particulièrement rentable. Des groupes criminels font même office de sous-traitant en échange de 10 % de la rançon.


La valeur d’un otage se situait en moyenne à 200 000 dollars en 2003 contre 10 millions actuellement, représentant la moitié des revenus d’Al-Qaïda qui peut désormais recruter et s’équiper en armement. D’après le New York Times, seuls les Etats-Unis et la Grande-Bretagne refusent de payer. Le parent d’un otage britannique estime d’ailleurs que « posséder un passeport britannique équivaut à un certificat de décès. » Toutefois, les deux pays peuvent bien entendus procéder à des échanges de prisonniers ou d’armes pour récupérer leurs ressortissants capturés.

 







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