France Politique

Rien ne va plus à l'UMP

Publié le  Par Jennifer Declémy

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AFP/Eric Feferberg

Dans les coulisses de la droite, la bataille pour l'après-présidentielle se prépare déjà pour la direction du parti présidentiel, que se déchirent déjà plusieurs ténors de la majorité.

Rien ne va plus à l'UMP ! Cela fait des mois déjà que les débâcles électorales et les mauvais sondages inquiétent les élus locaux, les militants et les différents responsables, et aujourd'hui, après le résultat du premier tour, ils sont désormais très peu d'entre eux à croire à une victoire le 6 mai prochain. Et, avec la forte pression du FN dont l'objectif à moitié-avoué est de faire exploser le parti de la majorité, ces mêmes responsables doivent faire face à la possibilité que leur parti n'implose dans quelques semaines. D'où une âpre bataille qui a déjà commencée dans les coulisses du parti de la majorité présidentielle.

Plus précisément, c'est la guerre des chefs qui a commencé à l'UMP, avec un François Fillon prêt à prendre la relève de Jean-François Copé, son ennemi préféré, dès le 7 mai, mais aussi un Alain Juppé en embuscade prêt à jouer les conciliateurs entre toutes ces forces centrifuges. Les alliances se nouent déjà et les hommes préparent leurs forces pour se lancer dans la bataille pour sauver l'UMP dès le lendemain du second tour. 

Autour de Jean-François Copé tout d'abord, les élus se rassemblent, avec notamment sa dream team composé de Christian Jacob, Luc Chatel, Valérie Pécresse, François Baroin et Bruno Le Maire, tandis que François Fillon lui a rassemblé NKM, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, autant d'élus qui critiquent en off la gestion du parti majoritaire par son actuel patron. "Aucun cap n'a été suivi, aucune thématique n'a été tenue dans la durée. L'UMP a arrosé à la sulfateuse tous azimuts. Copé s'est contenté de remplir les cars et de foutre les gens dans des salles de meetings" disent des cadres qui lui reprochent également d'avoir placé ses hommes à tous les échelons du parti.

D'où une envie de changement qui se manifeste pour beaucoup, d'autant plus que l'inflexion droitière de l'UMP, impulsée par des Nicolas Sarkozy, Claude Guéant mais aussi Jean-François Copé, ne plait guère aux modérés qui craignent une implosion de leur parti après la présidentielle. D'où aussi l'avertissement d'Alain Juppé lundi matin sur RTL, "nous serons un certain nombre à tout faire pour que l'UMP garde sa cohésion". Une sortie qui ne plait guère au président en campagne, peu désireux de voir ses troupes préparer la défaite.

De son côté Jean-François Copé s'est déjà allié avec l'ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, qui ne cache pas voir en lui le futur candidat de 2017. Le déplacement du maire de Meaux sur les terres du Poitou durant la campagne a d'ailleurs avalisé cette alliance. En cas de défaite de Sarkozy, la question de la direction du parti se posera alors, mais aussi de son orientation politique, alors que certains comme Thierry Mariani préconisent une évolution dans ce domaine. 

"Jusqu'au 6 mai la famille doit montrer qu'elle est unie. Après on verra. C'est une autre histoire. Le problème c'est que Sarkozy n'écoute personne. Le vote FN de dimanche c'est un avertissement pas un appel à faire du tout sécuritaire" décrypte un responsable de la majorité qui met ainsi en exergue le dilemme auquel se confronte le parti majoritaire. Dilemne illustré hier par la sortie de Chantal Jouanno et les protestations qui s'ensuivirent.







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