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Lot-et-Garonne : les socialistes englués dans le paradoxe du ''front républicain''

Publié le  Par Gaspar S.

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Parti socialiste - flickr

Son candidat éliminé dès le premier tour des élections partielles à Villeneuve-sur-Lot, le Parti socialiste appelle à nouveau ''à faire barrage au Front national'' – en votant donc pour l'UMP. Une stratégie qui, de plus en plus, va poser question.

À Villeneuve-sur-Lot, le Parti socialiste, a perdu pour la huitième fois consécutive une élection législative partielle. Les élections municipales de 2014 s'annoncent périlleuses pour la majorité. Quant aux européennes, elles pourraient être désastreuses. À juste titre sans doute, la Rue de Solférino rappelle que cette élimination dans la troisième circonscription du Lot-et-Garonne est avant tout le produit d'un «choc Cahuzac».

 

Sur M6, le président de la République en personne a pointé la «séquelle» de l'affaire. «Lorsqu'il y a des scandales, en l'occurrence c'en était un, il y a toujours la tentation de l'extrême droite, quel que soit d'ailleurs le comportement de cette extrême droite», a-t-il analysé. Harlem Désir, lui, ajoute «l'abstention et la division de la gauche» sur le banc des accusés... L'affaire Cahuzac et la division de la gauche seraient donc seules responsables de la déroute socialiste.

 

Le retour du «front républicain»

 

En 2002, après le premier tour des élections présidentielles, Lionel Jospin avait déjà entonné ce refrain en ciblant, après sa défaite, la multiplication des candidatures à gauche. Jean-Pierre Chevènement (Pôle républicain) et Christiane Taubira (Radicaux de gauche) étaient les principaux visés. Si le PS est en incapacité de rassembler au premier tour, ce ne serait pas la conséquence des ses errements politiques, mais le fruit de l'égoïsme de «petits» candidats. Il n'est pas certain que cette réflexion amène les socialistes à une remise en cause qui leur serait pourtant salutaire à moins d'un an d'importants rendez-vous électoraux.

 

En outre, le Parti socialiste, via son première secrétaire, appelle sans réserve «les électeurs à faire barrage au candidat du Front national» et à élire Jean-Louis Costes, candidat de l'UMP. François Hollande a pour sa part ajouté : «Chacun connaît ma position que, personnellement, j'ai toujours défendue, qui est d'écarter l'extrême droite».

 

Contradictions

 

Cette stratégie dite du «front républicain» ne va-t-elle pas être, de plus en plus, difficile à tenir par la Rue de Solférino ? En effet, ces derniers mois, les socialistes n'ont eu de cesse d'attaquer «l'alignement» de l'UMP de Jean-François Copé sur les «thèses» du Front national – remettant au goût du jour le concept de lepénisation des esprits. Or, les socialistes vont devoir choisir : il va désormais être compliqué de tenir cet angle d'attaque tout à appelant régulièrement à voter pour un parti – l'UMP – qu'Harlem Désir a accusée d'avoir posé «une sorte d'acte fondateur entre la droite et l'extrême droite», lors de la Manif' pour tous.

 

Le dimanche 24 mars dernier, une autre élection partielle s'était déroulée dans la 2ème circonscription de l’Oise. Le second tour avait mis en lumière un phénomène nouveau : le vote d'électeurs de gauche pour le Front national. À l'écoute d'un Florian Philippot – dont le discours est plus proche de celui d'Arnaud Montebourg et de sa démondialisation que du Le Pen des années 80 – ce phénomène n'a rien d'étonnant. Mais il paralyse la gauche, dépassée par l'évolution idéologique de son propre électorat.

 

En jetant l'opprobre sur ces électeurs, souvent issus des milieux les plus populaires, la Rue de Solférino prend le risque de ne jamais les retrouver. Et va certainement au devant de nouvelles déconvenues. On saura, lors du deuxième tour, si le phénomène constaté dans l'Oise se reproduit dans le Lot-et-Garonne, désormais sujet de toutes les attentions.







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