Seine-Saint-Denis (93) Politique

Razzy Hammadi (PS) : Il faut que Montreuil devienne un acteur central du Grand Paris

Publié le  Par Roxane Bayle

image article

parti socialiste-Flickr

Razzy Hammadi est l'un des très nombreux candidats aux élections municipales de Montreuil. Adoubé par le Parti socialiste, le député, défenseur du non-cumul des mandats, présente à Paris Dépêches ses projets pour la ville.

Razzy Hammadi est député de Seine-Saint-Denis et  "ardent défenseur du non-cumul des mandats". Il est aujourd'hui candidat à la mairie de Montreuil. A 34 ans, il est également membre de la commission des affaires économiques et membre de la commission des affaires européennes.

Paris Dépêches : Vous êtes député de la circonscription : les municipales à Montreuil, c'est dans la stricte continuité de votre engagement ?  

Razzy Hammadi : Il y a toujours eu la volonté de s'engager : nous avons envie de construire des choses avec mon équipe,  d'apporter des solutions aux problèmes... J'ai voulu construire une liste à l'image de la ville, majoritairement socialiste mais ouverte à la société civile et représentative des Montreuillois : il ne faut pas retourner 25 ans en arrière pour les six ans qui viennent. Il faut se projeter à Montreuil, pour devenir un acteur central du Grand Paris.


Que comptez-vous faire pour le budget de votre ville ?

Nous devons d'abord trouver des marges de manoeuvre, et ce, dans trois domaines : la mutualisation, l'investissement commun autour de ce qu'est la communauté d'agglomération d'ensemble, et le Grand Paris demain. Ensuite, nous travaillerons sur le développement économique : cette ville n'a jamais eu de stratégie propre dans ce domaine, depuis les années 1980-1990 et le départ de nombreuses industries de Montreuil. Nous, on veut mettre le paquet sur le numérique, y compris avec les activités des commerces et des PME , et de faire de la culture, non pas un objet marketing mais une véritable plateforme, tant du vivre ensemble que d'une attractivité qui puisse profiter à l'économie. Enfin, il nous faut une stabilité et une non-augmentation pour les temps qui viennent du taux d'imposition, car comme la Chambre régionale des comptes le dit, Montreuil n'a plus de marge de manoeuvre : suite à la gestion des 25 dernières années, cette ville était en 2008 en situation de faillite.

Vous êtes donc en faveur du Grand Paris ?

 J'ai été, avec d'autres parlementaires, celui qui a porté l'amendement sur une nouvelle péréquation au travers des droits de mutation au sein de Paris et des départements de la première couronne. Ce qui équivaut à 60 millions d'euros de ressources supplémentaires pour la Seine-Saint-Denis. Ce n'est pas suffisant pour faire en sorte de rééquilibrer l'est et l'ouest du coeur dela région Ile-de-France, et pour que nous ayons la capacité de procéder à des aménagements d'infrastructure d'ampleur, qui puissent bénéficier à tous, comme par exemple celui de la Porte de Montreuil.  Grâce à l'engagement de l'Etat et du Grand Paris, nous aurons le prolongement de la ligne 11, ligne 1, ligne 9, et l'arrivée du T1 dont les travaux commencent dans les mois qui viennent.

Quelle sera votre politique au niveau du logement ?

Nous sommes sur un plan de 4000 logements, sociaux mais aussi intermédiaires, accessibles, avec une pluralité de l'offre qui répond de manière fine au problème des Montreuillois : leurs enfants ne peuvent plus se loger à partir du moment où il le faut. Il nous faut quelque chose qui développe un véritable parcours résidentiel, de la plus petite taille à la plus grande. L'objectif est de faire en sorte que notre politique de logement soit adaptée à la politique de transports, de développement et d'aménagement, de manière à ce que nous ayons un développement équilibré en veillant à ne produire pas plus de logements que les capacités d'infrastructures, que ce soit dans le domaine sportif ou du service public comme les écoles. Il est à constater que c'est nécessaire, car la ville subit une sous-dotation en infrastructures liée au fait que la gestion passée a toujours bien plus mobilisé d'efforts pour rechercher des adversaires que des partenaires.

Et pour les commerces de proximité ?

J'ai organisé des réunions publiques sur la question du commerce de proximité à travers trois problématiques différentes. D'abord la sécurité et la tranquillité publique : nous avons un véritable problème d'insécurité des commerçants. Deux, la question du cadre d'activité et de la propreté et trois, la problématique de l'attractivité et du développement. On a pu développer sur ces thématiques des propositions concrètes. On a pu garantir  la diversité et l'attractivité par l'accompagnement des commerçants, notamment en phase avec les questions de sécurité, mais aussi au niveau la problématique de la circulation et du stationnement, un véritable fléau à Montreuil qui pénalise les commerçant eux-mêmes et les zones de marchandises.

 Quelle sera votre politique en matière d'impôts ? 

Les Montreuillois paient des impôts locaux parmi les plus chers de France, et ont une ville très sale. L'objectif est de mobiliser à travers un conseil local de proximité, qui se réunira au moins une fois par mois, en présence d'investisseurs, d'aménageurs, et avec la première présence nécessaire des commerces eux-mêmes. Il nous faut une stratégie d'embellissement pour laquelle nous voulons que les citoyens soient au coeur de celle-ci, y compris en termes de politique d'aménagement. C'est pour cela que nous proposons que 3% du budget d'investissement soit géré directement par les conseils de quartiers.

Montreuil est-elle également concernée par la forte hausse des cambriolages ?

Nous sommes sur des chiffres qui sont de plus 100% d'une année à l'autre. C'est l'ordre de grandeur au niveau des cambriolages à Montreuil. J'étais la semaine dernière avec un bijoutier horloger et joailler de Miontreuil, installé depuis des dizaines d'années qui arrête son activité. Il a arrêté suite à 8 braquages en quelques années. Nous avons donc demandé un réseau de vidéoprotection, adapté et localisé dans un premier temps aux rues commerçantes, et également à demander une police municipale qui puisse se coordonner dans le cadre d'une convention des villes de plus de 100000 habitants, avec la police nationale. Nous avons aussi été les premiers à évoquer l'idée d'un médiateur de nuit et à développer un conseil local de sécurité et de prévention qui permette finalement de recréer les conditions d'une tranquilité publique que, malheureusement, dans de nombreux quartiers de Montreuil, on a perdu.

Donc pour vous, la sécurité passe par la vidéoprotection ?

Je ne le crois pas. Notre programme sur la question de la sécurité et de la tranquilité publique, repose sur 15 points, qui veulent que l'ensemble des dispositions soient coordonnées entre elles.

 
 Pour les élections municipales, quel est votre pire ennemi ? L'abstention ?

 Depuis de nombreux mois, nous nous mobilisons contre l'abstention. Elle est notre principale adversaire. Je n'ai pas d'ennemis à gauche : il y a plusieurs candidatures à gauche, c'est la démocratie. L'émiettement de la gauche à Montreuil est la conséquence d'une manière de faire de la politique depuis 30 ans dont je ne suis pas le comptable, et à laquelle je n'ai pas participé. J'essaie de me tenir très loin de cette politique qui se cherche des ennemis plutôt que d'essayer de porter des propositions, qui est dans la critique sans pour autant porter des alternatives. Ce qui fait la différence aujourd'hui, c'est le fait nous soyons soutenus, que nos projets soient soutenus par les principâux partenaires de demain : Est Ensemble, le président du Conseil Général, des municipalités avec lesquelles nous serons amenés à travailler demain, comme la mairie du XX è arrondissement, ou la présidence de la région Ile-de-France. 


 Que pensez-vous du bilan de Dominique Voynet (EELV), maire sortante ?

Je pense que Dominique Voynet a aussi un bilan positif, il n'est pas que négatif. Les points sur lesquels j'ai des critiques et qui nous ont amené à candidater sont connus : une absence de vision même si le cadre de gestion pour elle était compliqué. Pour autant, nous n'avons pas avancé sur la question du numérique, sur la question des murs à pêches, ni eu de grands aménagements structurants sur la ville. Si la situation financière était compliquée, pour autant, il y a eu une augmentation de 25% des taux d'imposition locaux, et d'autres part, nous avons des nuances qui ont été sufisemment marquées pour nous amener à aller de l'avant. C'est incomparable avec ce qu'a été l'ère Brard, mais il y a eu des manques dans la capacité à mobiliser l'énergie et à créer un projet de territoire qui mobilise les partenaires.

Avez-vous signé la charte Anticor ?

Non, mais je vais le faire.
 







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses

reactionsvos réactions (1)

avatar

Steph

27/02/2014 11:04

La péréquation c'est 60 millions, reversé à 3 départements de l'IDF, et seulement 30 millions pour Seine-Saint-Denis, ce monsieur ne connait visiblement pas ces dossiers. De plus ardent défenseur du non cumul qu'il choisit de cumuler.

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses

avatar

Anonymous

27/02/2014 11:04

La péréquation c'est 60 millions, reversé à 3 départements de l'IDF, et seulement 30 millions pour Seine-Saint-Denis, ce monsieur ne connait visiblement pas ces dossiers. De plus ardent défenseur du non cumul qu'il choisit de cumuler.

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses





Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb