Paris (75) Société

Paris : entre 10 000 et 20 000 fonctionnaires dans la rue

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Antoine Sauvêtre

Tous les syndicats avaient appelé les fonctionnaires à manifester contre le gel de leur salaire. Ils étaient entre 10 000 et 20 000 à Paris. Sur place, Paris Dépêches a recueilli le témoignage de plusieurs manifestants.

Des enseignants aux chercheurs scientifiques en passant par les policiers ou les infirmiers de l’AP-HP. Les fonctionnaires de la région parisienne ont répondu présent à l’appel commun lancé par 7 syndicats (CFDT, CGT, CFTC, FA-FP, FSU, Solidaires et Unsa), et FO de son côté, à manifester pour défendre leur rémunération. A Paris, ils étaient entre 10 000 et 20 000 personnes à faire entendre leur voix dans un cortège dominé par la CGT qui a rejoint la place Denfert-Rochereau aux Invalides.
 

Quelques heures avant le départ du cortège, la ministre de la fonction publique Marylise Lebranchu réaffirmait l’intention du gouvernement de geler, comme depuis 2010, le point d’indice qui sert de base au calcul des salaires jusqu’en 2017. Une mesure qui fait partie du plan d’économies de Manuel Valls. Pour le gouvernement, l’équation est simple : sans croissance, pas d’augmentation des salaires. La pilule ne passe pas du côté des syndicats. Pour Thierry Lepaon, leader de la CGT, le gouvernement prend le problème à l’envers. « La croissance est à zéro […] car les salaires sont trop bas », expliquait-il.

« Ça suffit »

Dans ces conditions, les manifestants semblaient déterminés à ne rien lâcher. Pour Michel, employé de l’éducation nationale, défendre l’augmentation des salaires était la priorité de la journée. « Cela fait déjà 4 ans qu’on nous dit que nos salaires n’augmenteront pas, et on nous annonce deux années de plus, ça suffit, dénonce-t-il. Le coût de la vie augmente mais pendant 7 ans, on ne veut pas augmenter les salaires. »
 

Evain, ouvrier de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est là pour obtenir « un salaire décent ». « L’AP-HP fonctionne beaucoup avec les heures supplémentaires or si on avait un salaire correct et suffisamment de personnel, on n’aurait pas besoin de faire ces heures supp’ qui, en plus, coûtent cher à l’AP-HP ». Mais Evain, également secrétaire adjoint de la CGT à l’hôpital Trousseau, dénonce, plus globalement, une dégradation des conditions de travail dans la fonction publique. « Aujourd’hui, on est soumis par la direction aux mêmes conditions de travail que dans le privé en termes de management, déplore-t-il. On a des charges de travail toujours plus importantes avec moins de personnel et le salaire ne prend pas en compte la pénibilité du travail. A la fin de leur carrière, les ouvriers sont cassés, et leur prise en charge est un coût pour la Sécurité sociale ».

« Déçus » par ce gouvernement

Olivier, électricien chez EDF-GDF, qui s’est associé au mouvement, a la dent dure contre le gouvernement. Il dénonce « une remise en cause des acquis sociaux ». Ce membre de la CGT Ile-de-France ne « veut pas supporter un pacte de responsabilité qui n’a la responsabilité que de continuer à dépouiller les salariés de leurs acquis et notamment les salaires". Selon lui, le Medef a trouvé en ce gouvernement « un partenaire idéal ».
 

 

Francis, professeur de physique dans un lycée privé sous contrat, déplore que les professeurs français soient « payés 15% en moins que la moyenne de l’OCDE ». Une situation encore plus fragile dans le privé, où les profs, « payés par l’Etat, précise-t-il, sont rémunérés 8% encore en moins que leurs collègues du public ». Une situation qui amène ce membre de la CFDT à penser qu’il a « deux fois plus de raison » d’être dans la rue. « On est d’autant plus déçus, car dans l’enseignement on espérait beaucoup de ce gouvernement avec la refondation de l’école ».
 

Hier, entre colère et déception, les agents de la fonction publique ont fait entendre leur voix pour la seconde fois depuis le début du quinquennat de François Hollande. Une voix que Manuel Valls a refusé d’entendre. Pourtant, les manifestants étaient unanimes : « Si le gouvernement ne bouge pas, cette manifestation en appelle d’autres ». 







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Evain

19/05/2014 18:15

Bonjour,
Je corrige une incompréhension lors de mon audition avec l'interviewer : Si les "heures supp'" représente un coût pour l'employeur, cela reste une substentielle économie comparé au coût pour l'employeur sur un emploi pérenne, sans compter que les heures supplémentaires sont de nouveau fiscalisées. C'est pourtant la logique du gouvernement de non-remplacement des départs à la retraite, avec la surcharge de travail et ses conséquences sur la santé pour ceux qui restent; or la CGT revendique une revalorisation des salaires d'une part par rapport au coût de la vie, ensuite dans des perspectives d'emplois et de croissance mais également pour la sécurité sociale et les retraites parce que la "financiarisation" de l'économie et l'idée largement relayée par les médiats selon laquelle le travail représente un coût plutôt qu'une richesse, ce qui est faux puisque près de 40% du PIB vont aux profits du capital, alors que nous avons besoin de moyens pour nos missions de service public (l'hôpital pour tous, les retraites, la sécurité sociale).

Evain, personnel ouvrier à l'APHP, secrétaire adjoint du syndicat CGT de l'Hôpital Armand Trousseau - La Roche Guyon

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Anonymous

19/05/2014 18:15

Bonjour,
Je corrige une incompréhension lors de mon audition avec l'interviewer : Si les "heures supp'" représente un coût pour l'employeur, cela reste une substentielle économie comparé au coût pour l'employeur sur un emploi pérenne, sans compter que les heures supplémentaires sont de nouveau fiscalisées. C'est pourtant la logique du gouvernement de non-remplacement des départs à la retraite, avec la surcharge de travail et ses conséquences sur la santé pour ceux qui restent; or la CGT revendique une revalorisation des salaires d'une part par rapport au coût de la vie, ensuite dans des perspectives d'emplois et de croissance mais également pour la sécurité sociale et les retraites parce que la "financiarisation" de l'économie et l'idée largement relayée par les médiats selon laquelle le travail représente un coût plutôt qu'une richesse, ce qui est faux puisque près de 40% du PIB vont aux profits du capital, alors que nous avons besoin de moyens pour nos missions de service public (l'hôpital pour tous, les retraites, la sécurité sociale).

Evain, personnel ouvrier à l'APHP, secrétaire adjoint du syndicat CGT de l'Hôpital Armand Trousseau - La Roche Guyon

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