Grand Paris Société

Voies sur berge : le bras de fer

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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Mairie de Paris

Après l’avis négatif de la commission d’enquête publique, le débat sur la piétonnisation des voies sur berge est relancé.

Le lundi 5 septembre,  on ne circulera plus en voiture sur les berges rive droite de Paris.  Du Port de l’Arsenal au quai du Louvre (à l’entrée du tunnel des Tuileries)  en passant par les quais Henri IV, des Célestins, de l’Hôtel de Ville et de la Mégisserie,  soit 3,3 kilomètres, il n’y aura plus aucune circulation automobile.

Ainsi donc, après la rive gauche (quais Anatole-France, d’Orsay et Branly) privée depuis 2013 des gaz d’échappement, ce sera au tour de la rive droite de devenir piétonne, le reste de ces berges  (de l’entrée du tunnel des Tuileries à la place de la Concorde) étant actuellement fermé en raison de travaux (jusqu’en avril).  Cette décision de la Mairie de Paris sera soumise au Conseil de Paris à la fin du mois de septembre.


D’ici là, les opposants, élus comme associations, vont fourbir leurs armes pour tenter de faire fléchir Anne Hidalgo, Maire (PS) de Paris, à l’origine de ce projet baptisé ‘’Cap sur la COP22’’. Début août,  la commission d’enquête publique a en effet rendu un avis défavorable à la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou. Ses conclusions, qui viennent d’être révélées (Le Parisien/Aujourd’hui en France du 23 août), vont assurément donner des arguments aux diverses oppositions.


Les opposants en résistance


A commencer bien sûr par les élus LR de la capitale qui avaient déjà demandé l’abandon de cette décision et réclamé plus de concertation pour l’aménagement de ces voies sur berges. Dans un communiqué publié mardi 23 août, les élus de droite rappellent qu’elle (Anne Hidalgo) « s’est opposée à plusieurs reprises à leur demande de mesures de la qualité de l’air sur les voies concernées avant et après fermeture, pour obtenir des résultats précis ».


Du côté des associations, même son de cloche, notamment pour 40 Millions d’automobilistes qui, s’appuyant sur le rapport de la commission, demandera très probablement le retrait pur et simple du projet. Daniel Quéro, président, avait, il y a quelques mois préconisé une fermeture uniquement le week-end, la fermeture des voies sur berges augmentant, selon une enquête réalisée par ses journalistes, considérablement le temps de transport d’est en ouest.


La région Île de France a vu également dans ce rapport défavorable l’occasion de peser sur la décision de la Maire de Paris. Valérie Pécresse, présidente (LR) régionale, a ainsi demandé la suspension du projet « en attendant un nouveau qui réponde aux inquiétudes des Parisiens et des habitants de la petite et grande couronne », insistant également sur l’aspect pénalisant pour les départements du Val de Marne et de Seine-et-Marne dont les axes routiers sont saturés.


Hidalgo tient tête


Comme on pouvait s’y attendre, Anne Hidalgo dont on connaît la ténacité a bien l’intention de passer outre les conclusions de la commission.

D’abord parce que la dite commission  ne donne qu’un avis consultatif et qu’il n’y a aucune obligation légale à en suivre les recommandations.

Ensuite parce que la Maire de Paris insiste sur l’aspect environnemental du projet.

Dans Le Parisien/Aujourd’hui en France (23 août), elle déclare ainsi : «Il l n’y a pas 36.000 moyens de réduire la pollution de l’air. Il faut réduire la place de la voiture. Toutes les villes du monde ont engagé ce processus. » Et de s’appuyer par ailleurs sur un sondage d’avril 2016 (IFOP) selon lequel 60% des Parisiens seraient favorables à la piétonnisation des berges de la Seine. Et de penser enfin que la commission a émis un rapport partial…


Le 5 septembre donc, la voie rive droite Georges-Pompidou sera fermée. Le Conseil de Paris officiera t-il le projet ou la concertation sera-t-elle relancée ? Réponse fin septembre. En tous, cas le bras de fer n’est pas terminé.




L’avis de la commission. La commission estime notamment que le périmètre de l’enquête publique est insuffisant et que « l’étude d’impact ne permet pas d’établir la réalité de la réduction de la pollution automobile ».  Par ailleurs, elle précise que « les reports de circulation entraînés par la fermeture des voies sur berge affecteront de manière significative un secteur plus large que les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements » et que les « 5e, 6e et 8e arrondissement subiront un report de près de trois-quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter la voie sur berge. »



 







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