Seine-Saint-Denis (93) Société

La justice refuse l’évacuation du camp de Roms à Bobigny

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - Francesco Paraggio

Vivant sur des terrains de la commune tout près de la mairie de Bobigny, 200 Roms ne seront pas évacués immédiatement. Le tribunal de Bobigny a enfin débouté ce mercredi la mairie qui réclamait l’expulsion du bidonville.

Installées depuis trois ans dans un campement rue des Coquetiers à Bobigny (Seine-Saint-Denis), certaines familles de Roms vivent dans des conditions précaires mais tentent de s’intégrer via l’aide d’associations locales. Dans ce camp, près de 90 % des enfants sont scolarisés et un travail de suivi sanitaire et social a été initié. L’avocate représentant les familles, Tamara Lowy, ne connaît pour le moment pas les raisons retenues par le juge mais se félicite que cette demande d’expulsion dictée selon elle par des motifs politiques ait été refusée indique Libération.


Fief communiste depuis près d’un siècle, Bobigny a penché légèrement à droite aux dernières élections municipales. Aujourd’hui, c’est Stéphane de Paoli, un maire centriste, qui dirige cette ville d’environ 47 000 habitants. L’une de ses promesses de campagne était de faire « fermer ces camps de Roms ». Dès son intronisation dans les bureaux de l’Hôtel de Ville, il a engagé une procédure accélérée devant la justice afin de faire reconnaître le caractère illicite de l’occupation des terrains municipaux et d’obtenir une évacuation dans les plus brefs délais.


21 537 Roms chassés l’année dernière

Une audience devant le tribunal de grande instance de Bobigny s’est ainsi tenue le 23 juin dernier où plusieurs familles Roms étaient présentes. L’avocat de la ville a notamment insisté sur le caractère « illicite » de cette occupation et a fait savoir qu’il y avait urgence à agir. Il a rappelé l’incendie tragique du 12 février dernier, coûtant la mort à une petite fille de 7 ans, Melisa, qui a péri dans les flammes. Un argumentaire réfuté par Me Tamara Lowy qui estime que « les familles des Coquetiers ont vécu pendant trois ans sur ces terrains avec l’accord implicite de la municipalité.»


Reste que cette décision de justice semble dénoter à l’heure où les autorisations d’expulsion se multiplient. En 2012 et 2013, le nombre d’expulsions de campements a doublé : 21 537 personnes ont été chassées l’année dernière du bidonville dans lequel elles avaient trouvé refuge, d’après le dernier décompte publié en janvier dernier par la Ligue des droits de l’homme.







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