Sarcelles : violentes émeutes en marge de la manifestation pro-palestinienne

La manifestation s’était pourtant déroulée dans le calme. Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblés près de la gare de Garges-Sarcelles (Val-d’Oise), dimanche 20 juillet, pour témoigner leur soutien à Gaza et dénoncer l’intervention militaire d’Israël. Mais vers 16h, au moment de la dispersion des participants, plusieurs jeunes ont pris les forces de l’ordre à partie. Les affrontements ont alors viré en émeutes. Des voitures ont été incendiées, des immeubles et des magasins saccagés, des mortiers ont été tirés… Bilan : 4 blessés, dont 2 policiers et 18 personnes interpellés.

Une manifestation interdite

Entre 16h et 19h, alors que la majorité des manifestants étaient partis, les CRS ont tenté de faire disperser les individus violents. Ces derniers ont notamment jeté des projectiles, des cocktails Molotov sur les policiers, cassé et incendié des voitures et des poubelles. Vers 18h, les forcenés ont tenté de s’attaquer à la synagogue de l’avenue Paul-Valéry, protégé par les CRS mais aussi plusieurs membres de la Ligue de Défense Juive (LDJ), un groupe extrémiste, armés de matraques.
 

Les membres de la LDJ avaient également prévu de manifester dimanche à Sarcelles, qui compte une importante communauté juive sépharade, en soutien à Israël. La possibilité de voir les deux groupes de manifestants s’affronter avait poussé la mairie et la préfecture à interdire l’une et l’autre des manifestations. « Le risque avéré de trouble à l’ordre public que pourrait représenter cette manifestation ainsi que les réactions qu’elle pourrait engendrer, m’ont encouragé, conformément aux directives du ministre de l’Intérieur, à interdire tout rassemblement dimanche en lien avec le conflit au Proche-Orient », s’était justifié le maire PS, François Pupponi.

Bernard Cazeneuve dénonce les « violences antisémites »

En visite ce lundi matin à Sarcelles, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est défendu de l’interdiction de cette manifestation dans la ville du Val-d’Oise, comme à Paris. Selon lui, il s’agit d’ « évènements graves » et « intolérables ». Le ministre, qui est « venu dire aux forces de police [ses] remerciements pour leur travail », a très largement dénoncé des actes « antisémites ».
 

« On peut dans la République exprimer de son indignation. On peut dire son souhait de voir la paix l’emporter face à la guerre » et que « les enfants de Gaza » soient « protégés face à la mort », a-t-il expliqué. « Mais il est intolérable qu’on s’en prenne à des synagogues ou à des commerces parce qu’ils sont tenus par des juifs ». Sur place, le successeur de Manuel Valls place Bauveau a rencontré le grand rabbin de France, Haïm Korsia ainsi que les membres de la communauté juive de Sarcelles à la synagogue. Il a également indiqué que violences « seront combattus et punis ».