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Paris-Nice cycliste : De l'audace, toujours de l'audace !

Publié le  Par Un Contributeur

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Flickr-conseil général des Yvelines

Demain dimanche, s'élancera des Yvelines la première grande course cycliste de la saison. Le Paris-Nice 2014 réserve bien des surprises ! Par Jacques-Henri Digeon

 
 
 
Après les mises en jambes du bout du monde (Tour Down Under en Australie), du golfe persique (Tours de Dubai, du Quatar, d’Oman) et, dans l’Hexagone, sur les  routes du Sud-Est (Bessèges, Tour Méditerranéen…), les choses sérieuses peuvent maintenant commencer. Le Paris-Nice qui s’élance dimanche de Mantes-la-Jolie (9-16 mars) sera bien le premier grand rendez-vous de la saison.
 
 
Rendre la course  mouvementée et nerveuse, c’est la devise de Christian Prudhomme, directeur du cyclisme chez Amaury Sport Organisation (ASO). Il l’a réaffirmé le 4 mars à Versailles lors de la présentation de l’épreuve ajoutant qu’il était bien difficile de dégager un favori. D’autant plus dans une course au profil quelque peu inédit.
 

Pas de chrono !

 
 
Plus que les inconnues sur le degré de forme des coureurs et les enseignements que l’on pourra tirer en vue des grandes échéances de la saison (Classiques et Tour de France), c’est le parcours de ce Paris-Nice qui attisera l’intérêt de ce coup d’envoi. Christian Prudhomme et François Lemarchand, le traceur , ont ainsi concocté une descente jusqu’à la Cote d’Azur tout à fait originale. 
A commencer par l’absence d’un contre-la-montre. L’exercice chronométré peut souvent bloquer la course, qu’il soit placé en début ou en fin de parcours. C’est d’ailleurs la première fois que Paris-Nice ne comptera pas de chrono, preuve que l’on peut (ou doit) toujours innover en matière de course cycliste en échappant aux stéréotypes. Autre « nouveauté » : il n’y aura pas non plus d’arrivée au sommet, ce qui devrait éviter, comme souvent en pareille situation, une course d’attente avant de toujours trop courtes et frustrantes explications entre spécialistes dans les derniers kilomètres, voire hectomètres.
En clair, il faudra oser, en groupe ou tout seul et être audacieux , toujours audacieux. Surtout après les trois premiers jours probablement réservés aux sprinters. Car si les spécialistes de l’emballage final devraient s’expliquer à Mantes (dimanche 9), Saint-Georges-sur-Baulche (lundi 10) et sur le circuit automobile de Magny-Cours mardi 11), ils cèderont probablement la place aux baroudeurs, puncheurs et montagnards jusqu’à l’arrivée à Nice.
Jugez-en :  une côte de trois kilomètres avec des pourcentages entre 8 et…24% le mercredi12 avant d’arriver à Belleville, les routes piégeuses du Maconnais, du Beaujolais et des monts du Lyonnais (jeudi 13), le célèbre mur de Fayence où il ne faudra pas être fragile pour escalader son fort pourcentage de 10% au terme de la plus longue étape de la semaine (vendredi14). Tout cela avant le final des 15 et 16 mars,  avec les ascensions des cols et côtes de Vence, de l’Ecre de Cipières, de Gourdon entre Mougins et Biot Sophia Antipolis (samedi 15) et de Duranus, de Châteauneuf, de la Calaison entre Nice et… Nice (dimanche 16).
 

Des Français décomplexés

 
 
Au terme de cette grande descente vers le soleil et la « Grande bleue », on connaîtra sur la Promenade des Anglais le successeur de  Richie Porte. Et pourquoi pas  lui-même puisque l’Australien du Team Sky, remettra son titre 2013 en jeu, son tempérament de puncheur pouvant bien lui permettre de rêver à un doublé. Mais il devra compter avec une forte opposition. A commencer par le Portugais, Alberto Rui Costa (Lampre), champion du monde sortant, et toujours très opportuniste, le prometteur américain Tejay Van Garderen (BMC), l’ambitieux italien Vincenzo Nibali (Astana) et le talentueux grimpeur colombien Carlos Betancur (AG2R). On observera également avec curiosité le parcours des frères luxembourgeois Andy et Franck Schleck (Trek), de nouveau réunis après une année 2013 à oublier.
Mais c’est aussi vers les Français que les regards se tourneront. Souvent en vue sur Paris-Nice, il leur a souvent manqué un petit brin de réussite (et quelques secondes…) pour s’imposer dans la première grande course par étapes de la saison internationale.  
On les suivra d’abord dans les trois premiers jours de course lors des probables arrivées au sprint. Ainsi les jeunes protégés de FDJ.com de Marc Madiot, l’explosif champion de France 2012 Nacer Bouhanni et le puissant Arnaud Demare ou le tout-terrain Bryan Coquard (Europcar) auront l’occasion de se mesurer aux « monstres » que sont Tom Boonen (Omega Quick Step), John Degenkolb (Giant), Edvald Boasssen-Hagen (Sky) et autreThor Hushovd (BMC) et de rivaliser avec eux  comme ils l’ont déjà fait en 2013 et même en début de cette saison dans les émirats. 
Pour le podium et, pourquoi pas, le succès final sur la promenade des Anglais, on comptera sur du « lourd ». A commencer par Sylvain Chavanel (IAM), souvent placé et qui bénéficiera du soutien sans condition de ses nouveaux équipiers. Bien qu’à court de condition et encore juste pour la victoire après une nouvelle fracture de la clavicule, l’infatigable Thomas Voeckler (Europcar) pourrait bien lancer une ou deux cartouches dont il a le secret et dynamiter une étape. 
A suivre  également, Jérome Coppel (Cofidis) qui aura à cœur de se réhabiliter après une année 2013 quelque peu décevante ou, plus sûrement, Romain Bardet (AG2R), en grande forme (comme toute son équipe) après sa victoire le week-end dernier de la Valence Drôme Classic. En tout cas, décomplexés depuis que le cyclisme s’est assagi, les Français voudront faire mieux que de montrer le maillot…
Mais, répétons-le,  sur ce parcours innovant et piégeux à souhait, le danger viendra de partout. Comme le dit Christian Prudhomme : « Bien difficile de dégager un favori. Et c’est tant mieux ! »
 
Jacques-Henri Digeon est journaliste sportif
 
 
Les étapes
Dimanche 9 mars, 1re étape : Mantes-la-Jolie (78) - Mantes-la-Jolie (78), 162,5 km.
Lundi 10 mars, 2e étape : Rambouillet (78) – Saint-Georges-sur-Baulche (89), 205 km.
Mardi 11 mars, 3e étape : Toucy (89) – Circuit de Nevers Magny-Cours (58), 180 km.
Mercredi 12 mars, 4e étape : Nevers (58)  - Belleville (69), 201,5 km.
Jeudi 13 mars, 5e étape : Crêche-sur-Saône (71) – Rive-de-Gier (42), 152,5 km.
Vendredi 14 mars, 6e étape : Saint-Saturnin-les-Avignon (84) – Fayence (83), 221,5 km.
Samedi 15 mars, 7e étape : Mougins (06) – Biot Sophia Antipolis (06), 195,5 km.
Dimanche 16 mars, 8e étape : Nice (06) – Nice (06), 128 km.
 
Les équipes engagées
AG2R La Mondiale, Astana Pro Team, Belkin Pro Cycling Team, BMC Racing Team, Bretagne-Séché Environnement,  Cannondale, Cofidis Solutions Crédits, FDJ.fr, Garmin Sharp, IAM Cycling, Katusha Team, Lampre-Mérida, Lotto Belisol, Movistar Team, Omega Pharma-Quick Step Cycling Team, Orica GreenEDGE, Team Europcar, Team Giant-Shimano, Team Sky, Tinkoff-Saxo, Trek Factory Racing.
Soit 21 équipes de 8 coureurs.
 
 
 
Dernière minute
Porte forfait !
 
 
Richie Porte, le vainqueur sortant, ne sera pas au départ de Paris-Nice. Ce forfait de dernière minute n’est pas dû à un problème de santé ou de méforme mais à une décision de son équipe Sky. Il remplacera Christopher Froome sur Tirreno-Adriatico, le dernier vainqueur du Tour de France souffrant du dos ayant dû renoncer à la course italienne. Cette absence du lauréat 2013 de la Course au Soleil n’est pas du goût des dirigeants d’Amaury Sport Organisation (ASO) qui ont trouvé « cavalier »ce retrait. L'absence de contre-la-montre pourrait expliquer en partie cette décision de l'équipe britannique.
 
 
 
 






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