Faits divers Paris (75)

Paris : un bébé opéré pour la première fois en France in utero

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - Muus Creation

Née il y a dix jours, une petite fille est le premier bébé à avoir subi en France, à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris (XIIe), une opération de la moelle épinière dans le ventre de sa mère.

Son visage et son prénom nous sont pour le moment inconnus. Prise en charge à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris (XIIe), cette petite fille est née il y a dix jours et a été opérée dans le ventre de sa mère. Une grande première en France, dont la naissance inédite, révélée hier, survient après une intervention de chirurgie fœtale effectuée courant juillet chez la future mère, alors au cinquième mois de grossesse.


Normalisation des anomalies cérébrales constatée dans les dix jours


Le bébé souffrait de spina-bifida, « épine fendue en deux » en latin, une malformation du système nerveux central qui concerne en moyenne 1 grossesse sur 1 000. Elle conduit à des lésions irréversibles, responsables notamment de paralysies des jambes et d’incontinence. C’est le tube neural, donnant naissance à la moelle épinière et à l’ensemble du système nerveux, qui ne se referme pas complètement dans le bas du dos. Il en résulte que plusieurs vertèbres ne peuvent pas venir se souder pour constituer la colonne vertébrale.


Cet exploit médical s’est déroulé dans l’établissement de  l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) par l'équipe du service de médecine fœtale, en collaboration avec celle du service de neurochirurgie de l'hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP, Paris XVe). Une normalisation des anomalies cérébrales provoquées par la malformation a été constatée par les médecins dans les dix jours qui ont suivi l’opération. La grossesse s’est ensuite poursuivie normalement et la maman a accouché par césarienne, au bout de huit mois de grosse, le 9 novembre dernier.


Une dizaine d'hôpitaux dans le monde capables de faire cette opération

« Le bébé ainsi que la maman sont en parfaite santé », communique l'AP-HP. « Cette malformation est dépistée dès l'échographie. Les premières interventions, dans le cadre de la prise en charge du spina-bifida, ont été réalisées dans les années 1990 aux Etats-Unis et au Brésil. En France, cela fait une dizaine d'années que nous y réfléchissons. Mais certains se demandaient s'il y avait de la place pour ce type d'opération dans notre pays. En effet, le diagnostic prénatal est ici l'un des meilleurs au monde et la grande majorité des couples choisit, à l'issue du diagnostic, d'interrompre la grossesse. Aujourd'hui, nous avons une demande de couples qui souhaitent bénéficier de cette chirurgie. Ce serait presque non éthique de ne pas la leur proposer, sans faire, pour autant, de prosélytisme d'un côté comme de l'autre », a précisé au Parisien le Pr Jean-Marie Jouannic, du centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal de l'Est parisien, installé à Trousseau.


Seule une dizaine d’hôpitaux dans le monde sont capables de réaliser cette opération actuellement. Le risque majeur est l’accouchement prématuré dans les heures ou les jours qui suivent. « Cette intervention ne va pas guérir l'enfant, prévient le Pr Jouannic. L'objectif est de réduire les conséquences liées à la malformation. Cette réparation permet de stopper la fuite du liquide céphalorachidien et donc de protéger le cerveau. Le développement moteur et intellectuel des enfants est ainsi amélioré mais tout commence aujourd'hui pour cette petite fille et ses parents. » La mère et l'enfant doivent sortir en fin de semaine de l'hôpital parisien et rejoindre leur domicile en province







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