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Quand Dieu apprenait le dessin, de Patrick Rambaud

Publié le  Par Pascal Hébert

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Patrick Rambaud, le grand romancier, est de retour ! Qu’on le clame haut et fort ! Après une série d’exercices de style avec ses fameuses chroniques sur Nicolas 1er et François 4, le prix Goncourt 1996 nous revient en forme et éclatant de vérité. Renouant avec les grandes fresques comme "La Bataille"ou encore "L’absent" Patrick Rambaud se réinvente avec ce dernier livre, "Quand Dieu apprenait le dessin". On connaît le peu d’attirance de cet incroyable citoyen pour la chose religieuse.

Lorsque Patrick Rambaud s’empare du sujet, la légende et l’imaginaire ne sont jamais loin. Sans oublier une dose d’humour, ingrédient indispensable pour ramener à la raison (si possible) les hommes qui ne sont que des hommes. Dans cet excellent roman, Patrick Rambaud nous fait traverser les siècles et la Méditerranée pour nous faire voyager dans un monde encore sauvage au nord et au sud de l’Europe. Dans ce neuvième siècle des ténèbres, les religions explosent avec leurs différentes chapelles. Certains duchés résistent. La chrétienté tente de s’imposer par tous les moyens en Europe. Et pour marquer cette nouvelle vérité dans les esprits on expose un peu partout des reliques.  C’est du côté de Venise que Rambaud nous emmène. Dans cet îlot perdu, les Vénitiens cherchent à faire commerce plutôt que la guerre. Mais pour se protéger des barbares et pour pouvoir imposer un certain respect, Venise doit être à la hauteur de Rome, régi sous le sceau de Saint-Pierre. Qu’à cela ne tienne, pour parler d’égale à égale avec Rome, Venise aura sa relique. Mais pas n’importe laquelle. Celle de Saint-Marc, l’évangéliste ! Le doge de Rialto envoie en mission secrète deux tribuns récupérer la dépouille de Saint-Marc à Alexandrie. Comme dans un bon roman, à a fois distrayant et instructif, la suite des aventures de Rustico et de ses compagnons ne manque pas de rebondissements. Un vrai régal. Posant un regard plein de malice sur ce que les hommes font de la religion pour asservir les peuples, Patrick Rambaud ne s’impose pas en juge suprême. Bien au contraire. Les faits parlent d’eux-mêmes et n’ont besoin d’aucun commentaire. Bravo l’artiste !

Pascal Hébert

Quand Dieu apprenait le dessin,de Patrick Rambaud, aux éditions Grasset. 276 pages. 19 €.







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