Présidentielle : Nicolas Sarkozy fait du Le Pen light sur l’immigration.

A force de répéter « nouveau virage à droite », on va finir par ne même plus voir Nicolas Sarkozy sur l’échiquier politique. C’est pourtant ce qu’il a encore fait hier sur le plateau de France2, en reprenant certaines des propositions de Marine Le Pen en les adoucissant légèrement.

Répétant que oui, l’immigration est un atout mais aussi un problème, le président sortant affirme que « notre système d’intégration est en panne car nous avons trop d’étrangers sur notre territoire », et qu’il convient donc de réduire ce nombre d’arrivées chaque année, en le divisant par deux et en passant de 200 000 à 100 000 nouveaux immigrés par an. Le seul problème qui existe avec cette annonce, c’est que sur les 200 000 immigrés qui arrivent chaque année en France, 100 000 ne sont que passagers (études, courts séjours etc) et repartent assez vite. Diviser par deux équivaudrait donc à soit réduire le nombre de personnes venant provisoirement en France tous les ans, soit à diviser le nombre d’immigrés restant en France, qu’on amènerait donc à 50 000. A peine 40 000 personnes de plus que Marine Le Pen.

Le chef de l’état a également annoncé, en cas de réélection une restriction des conditions de régularisation par le regroupement familial ou le mariage avec un français, ces fameux mariages gris qu’Eric Besson attaquait déjà en 2010.  Les étrangers voulant venir en France devront passer un examen dans leur consulat pour vérifier la maitrise du français et la connaissance des « valeurs de la République », mais aussi remplir certaines conditions de logement et de ressources. Il veut également réduire les conditions d’accès des étrangers aux prestations sociales, comme le RSA. Là aussi, c’est une version soft des propositions des Le Pen père et fille.