France Politique

Pourquoi Marine Le Pen est bien d’extrême-droite ?

Publié le  Par Jennifer Declémy

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C'est une question que personne ne se pose ou presque mais devant les dénégations indignées de la candidate, de son parti et de ses fans, il devient logique d'en apporter les preuves : oui Marine Le Pen et le Front National sont d'extrême-droite. Décryptage.

Elle hurle quand on accole ces deux mots à son parti ou elle-même et en serait presque à attaquer judiciairement toute personne osant clamer qu’elle et son parti sont d’extrême-droite. Soit elle se trompe et refuse de voir la vérité en face, soit elle ment sciemment.

Pour prouver que Marine Le Pen est une candidate d’extrême-droite, il convient tout d’abord de définir ce terme. Qu’est-ce que l’extrême-droite ? Historiquement, cela se définit pour un mouvement politique accordant une grande importante au principe de nationalisme, s’adressant avant tout au peuple, aux classes populaires et se dressant contre les élites qui sont toujours jugées corrompues et incapables de gouverner le pays.

Bien sûr ce mouvement d’idées varie selon les pays où il se développe. Il a pu se teinter de nazisme en Allemagne, de fascisme en Italie, il peut être exclusivement antisémite, exclusivement islamophobe ou même révolutionnaire. Tout dépend du contexte politique et du pays dans lequel il prospère, des traditions politiques ou historiques : bref, ce terme recouvre une multitude de réalités, mais se base sur TROIS éléments communs qui permettent de le reconnaitre.

 

Le principe de nationalisme.

 

Marine Le Pen est-elle nationaliste ? Le nationalisme, c’est l’amour de sa patrie, c’est un principe définissant la souveraineté de chaque état-nation pour chaque peuple, et c’est une exaltation même de la nation dans ce qu’elle a de plus sacrée. C’est une idéologie que l’on retrouve dans différents mouvement politiques, dans différentes écoles de pensée et qui s’est affirmée aux XIXe et XXe siècles.

C’est Marine Le Pen elle-même qui affirme, à longueur de discours et de déclarations, qu’elle est patriotique, qu’elle aime son pays, qu’elle veut sauver la France, la redresser, qu’elle est la SEULE candidate patriote de cette élection présidentielle, et cela se voit parfaitement dans son projet présidentiel. Et c’est elle-même qui, lors de son discours de Tours, affirmera « pour les français, le choix de 2012 sera simple, clair et même binaire : soit celui de la mondialisation, c’est-à-dire de la dérégulation, de l’alignement sur le moins-disant social, de la submersion démographique, de la dilution de nos valeurs de civilisation. Soit celui de la nation ». « Je serai la présidente du retour à la réalité de ce que vivent les français. Ce retour au réel sera le retour d’une politique uniquement guidée par l’intérêt suprême du peuple français (…) je suis la candidate de la souveraineté nationale, de notre indépendance face aux renoncements et aux abdications » répétera-t-elle dix mois plus tard à Metz, confirmant là ces fondamentaux.

En une seule citation clé la philosophie même de Marine Le Pen apparait clairement : elle oppose le monde à la nation française, elle veut relever cette dernière, atteinte et meurtrie par l’Union Européenne et le reste du monde qui lui vole sa souveraineté et l’empêche d’être elle-même. Donc oui, Marine Le Pen est nationaliste.

 

Une candidate qui s’adresse au peuple.

 

Là aussi, c’est une constante de Marine Le Pen : elle revendique être « la candidate des oubliés et des invisibles »[1] : « agriculteurs, ouvriers, chômeurs, jeunes, artisans, commerçants, employés, fonctionnaires, retraités, habitants des campagnes françaises : vous êtes ces oubliés, vous êtes cette majorité silencieuse. Cette majorité d’oubliés … ». Elle le dit, le répète et le redit à chaque prise de parole et on ne peut en douter. Et lors du même discours de Metz, elle conclura en déclarant « ce choix [de l’élire présidente] sera celui de remettre au centre du jeu le peuple français aujourd’hui marginalisé et oublié ». Marine Le Pen, ou la candidate du peuple en quelque sorte, qu’elle veut incarner, elle qui se dit « candidate de la révolte populaire ».

 

Une candidate qui se bat contre les élites.

 

Marine Le Pen joue-t-elle contre les élites ? D’abord, définissons ce terme un peu vague. Qui sont les élites ? Est-ce qu’elles sont financières, intellectuelles ou culturelles ? Un peu des trois pour Marine Le Pen.

Retour sur le 13 février 2012, jour où Marine Le Pen tient un discours devant le Conseil économique et social, où elle entreprit de dénoncer « la nomenklatura dorée », ce « système doux avec ceux qui le dirigent mais qui se montre de plus en plus impitoyable avec les plus misérables », faisant référence à ce corps intermédiaire dont elle veut la suppression, purement et simplement. Un simple exemple de ce qui dérange tant Marine Le Pen : les journalistes, les intellectuels, les banquiers, les hommes d’affaires, les hommes politiques (qui ne sont pas encartés au FN), les patrons, les avocats, les artistes etc…[2].

Autre exemple : parlant de Jean-Michel Apathie« un représentant du système politico-médiatique » elle déclare : « quand on appartient au système, on est bien obligé de le défendre et de taxer tous ceux qui le remettent en cause de populisme ou d’outrance (…) Nos élites médiatiques, financières et politiques ont manifestement perdu tout contact avec la réalité. Elles ne nous donnent plus l’impression de vivre dans le même pays que nous, elles n’ont apparemment plus les moyens de se rendre compte de ce qui s’y passe (…) elles ignorent ce qu’est au quotidien les souffrances des français (…) ».

Oui, Marine Le Pen joue contre les élites et son discours politique repose sur un paradigme très simple, avec une division de la France en deux parties bien distinctes : le peuple contre les élites.

Si l'on suit ces trois critères traditionnels, qui sont des marqueurs de l'extrême-droite, alors force est de constater que Marine Le Pen appartient bel et bien à ce mouvement politique. Bien entendu, ces trois critères, essentiels, ne sont pas les seuls et peuvent s'y ajouter d'autres. Dans le cas du Front National, il s'agit de l'islamophobie, qui a remplacé l'antisémitisme du père marqué par d'autres conflits historiques. Là aussi c'est une affirmation qui fait hurler la candidate, mais c'est une réalité incontestable. Sous le couvert d'une dénonciation de "l'islamisation" de la France et d'une défense de la laïcité, c'est contre l'islam que Marine Le Pen se positionne, renforçant encore un peu plus son appartenance politique à l'extrême-droite.



[1] Discours de Metz le 12 décembre 2011.

[2] A ce sujet Marine Le Pen ne manque clairement pas de culot : elle fustige les élites, n’a pas de mots assez forts pour dénoncer leurs méfaits pour la France, mais aussitôt qu’ils la supportent elle les trouve subitement géniaux : son proche collaborateur, Florian Philippot, a fait l’ENA, école de fabrique des élites françaises, et son directeur de comité de soutien est un avocat ultra-médiatisé qui lui aussi appartient aux élites. Les élites ne sont dérangeantes que quand elles ne sont pas d’obédience frontiste visiblement.

 







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krys3d

22/03/2012 21:22

Vous faites rire les journalistes et intellectuels bien pensants représentatifs dans vos rêves de la France
Que dire aussi des chiffres des soit disant sondages simplement commandités et destinés à manipuler
le mouton.
Peut être votre règne est finis, il suffit de lire 99% des réactions des lecteurs à chaque fois que
vous essayez de vendre votre salade pour comprendre que le peuple lui n'est pas de votre avis
et qu'il serais temps de re descendre de tout la haut heeeeoooo tu m'entends !!

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Anonymous

22/03/2012 21:22

Vous faites rire les journalistes et intellectuels bien pensants représentatifs dans vos rêves de la France
Que dire aussi des chiffres des soit disant sondages simplement commandités et destinés à manipuler
le mouton.
Peut être votre règne est finis, il suffit de lire 99% des réactions des lecteurs à chaque fois que
vous essayez de vendre votre salade pour comprendre que le peuple lui n'est pas de votre avis
et qu'il serais temps de re descendre de tout la haut heeeeoooo tu m'entends !!

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paul

22/03/2012 22:11

Oui je suis donc d'extréme droite ...j'aime ma France ....d'autres l'aiment aussi mais en sauce .!

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Anonymous

22/03/2012 22:11

Oui je suis donc d'extréme droite ...j'aime ma France ....d'autres l'aiment aussi mais en sauce .!

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Victor Fuvel

30/03/2012 13:15

Ce qui caractérise l'extrême droite depuis 2 siècles, ce sont notamment les anti-lumières, la culture du préjugé, la haine de l'égalité et de la démocratie (baptisée démocrassouille), la haine de la Révolution Française et de la République, le culte du chef et de l'autoritarisme, le racisme qui peut prendre une forme civilisationnelle (Gollnish n°2 du Front et Le Pen-fille), la haine des pauvres, des exclus, etc. ce n'est en rien un parti populaire mais populiste. Tous les cadres du Front appartiennent aux classes moyennes. Il suffit, pour s'en convaincre, de consulter la liste des membres de leur conseil national. (voir l'excellent livre de Z. Sternhell "Les anti-lumières")
Le hasard fait qu'UN FILM (depuis mercredi 21 mars) peut utilement compléter notre information :
« MAINS BRUNES SUR LA VILLE » ou comment des politiques d'extrême droite sont mises en œuvre dans une parfaite impunité préparant de sinistres lendemains en systématisant l'exclusion, la discrimination, les contrôles policiers au faciès, la fermeture des centres sociaux, la politique municipale ultra-libérale, etc. Une analyse de ce qu'est concrètement une politique d'extrême droite. Ça se passe en France, à Orange et Bollène dans la circonscription - cela ne s'invente pas - de Thierry Mariani (Droite dite Populaire), lui aussi longuement interviewé.
Pour en savoir plus :
http://www.lamare.org/mainsbrunes
http://www.cinemalaclef.fr/films/573-mains-brunes-sur-la-ville

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Anonymous

30/03/2012 13:15

Ce qui caractérise l'extrême droite depuis 2 siècles, ce sont notamment les anti-lumières, la culture du préjugé, la haine de l'égalité et de la démocratie (baptisée démocrassouille), la haine de la Révolution Française et de la République, le culte du chef et de l'autoritarisme, le racisme qui peut prendre une forme civilisationnelle (Gollnish n°2 du Front et Le Pen-fille), la haine des pauvres, des exclus, etc. ce n'est en rien un parti populaire mais populiste. Tous les cadres du Front appartiennent aux classes moyennes. Il suffit, pour s'en convaincre, de consulter la liste des membres de leur conseil national. (voir l'excellent livre de Z. Sternhell "Les anti-lumières")
Le hasard fait qu'UN FILM (depuis mercredi 21 mars) peut utilement compléter notre information :
« MAINS BRUNES SUR LA VILLE » ou comment des politiques d'extrême droite sont mises en œuvre dans une parfaite impunité préparant de sinistres lendemains en systématisant l'exclusion, la discrimination, les contrôles policiers au faciès, la fermeture des centres sociaux, la politique municipale ultra-libérale, etc. Une analyse de ce qu'est concrètement une politique d'extrême droite. Ça se passe en France, à Orange et Bollène dans la circonscription - cela ne s'invente pas - de Thierry Mariani (Droite dite Populaire), lui aussi longuement interviewé.
Pour en savoir plus :
http://www.lamare.org/mainsbrunes
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