Hauts-de-Seine (92) Politique

Les Hauts-de-Seine doivent faire face à la défaite de Nicolas Sarkozy.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Après la défaite de Nicolas Sarkozy, son fief électoral des Hauts-de-Seine, la droite de ce département doit faire face à de nombreuses difficultés.

Il a été un des premiers à critiquer la ligne Buisson au soir de la défaite présidentielle de l'UMP. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine, ancien très proche de Nicolas Sarkozy, contre qui il s'est pourtant opposé durant son mandat, Patrick Devedjian doit faire face aujourd'hui à une évolution politique certaine dans un département qui penche pourtant à droite depuis des décennies.

Le premier signe, c'est le score même du président sortant dans le département, 50,52% des suffrages, soit une très courte majorité sur son rival socialiste qui parvient même à s'imposer dans neuf villes, dont quatre éminemment sarkozystes. Une déception pour la droite qui a connu durant le quinquennat bien des difficultés dans les Hauts-de-Seine : défaite municipale à Colombes, défaite d'Isabelle Balkany aux sénatoriales contre un représentant de la droite modérée, même scénario à Neuilly, dans la ville même de Nicolas Sarkozy et guerre fratricide entre les Balkany et Patrick Devedjian qui menace aujourd'hui la mainmise de l'UMP sur ce département, le plus riche de France.

"Ils se disent unis mais dans quelques jours, ils vont sortir les armes et régler les comptes" jubile déjà Pascal Buchet, patron socialiste du département, dans des propos rapportés par Mediapart. "Ca va être le bordel ! Il y a trop de rancoeurs à droite. L'affaire de l'Epad a scellé la scission. Devedjian va vouloir prendre sa revanche après tout ce qu'a fait le clan Sarko-Balkany. Sur la deuxième circonscription, Rama Yade et le baron Aeschlimann vont s'écharper. Sur la neuvième, Solère et Guéant vont en découdre. Pemezec, l'ennemi juré de Devedjian qui a voté Le Pen en 2002, va s'allier avec l'extrême-droite. Des candidatures nouvelles vont apparaitre à droite à trois semaines des législatives" ajoute Pascal Buchet.

Les socialistes d'ailleurs espèrent bien rafler quelques députés au mois de juin, eux qui, depuis dix ans, n'ont aucun siège dans ce département, d'autant plus qu'effectivement il y a quelques dissidences qui mettent à mal la droite, notamment dans la deuxième circonscription, qui englobe la ville de Colombes où justement François Hollande est arrivé en tête, et qui est dirigée depuis quatre ans par un socialiste. Pour Pascal Buchet, la partie est possible dans les 2e, 5e, 10e, 13e et 11e circonscriptions.

Mais c'est aussi la droite républicaine qui doit faire face à des tumultes. Ainsi, en déclarant dès dimanche soir, "je ne suis pas sûr que les clins d'oeil au Front National nous aient aidés dans ce scrutin", Patrick Devedjian jete un pavé dans la mare et ravive les tensions qui peuvent exister dans l'UMP des Hauts-de-Seine, alors que le FN justement dans ce département est quasiment inexistant. Et une jeune garde d'élus de droite, comme Arnaud de Courson ou Loïc le Prince-Riguet, sont tout à fait d'accord avec cette ligne de conduite et espérent profiter de la défaite du sarkozysme pour ranger au placard la vieille garde, les Balkany, Aeschlimann, Santini etc qui n'aident pas à l'image de la droite dans le département.

Dès lors, certains président une énorme surprise lors des prochaines législatives en juin. Claude Guéant pourrait se faire battre par le dissident Thierry Solère, très bien implanté localement et très populaire parmi les militants UMP, tandis que certaines circonscriptions pourraient basculer à gauche. Le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromentin, n'hésite d'ailleurs pas à pronostiquer "des surprises énormes en juin (...) On vit un moment politique extrêmement intéressant qui va enclencher une transformation, une fin de cycle, de modèle, en France et dans les Hauts-de-Seine. La droite n'existe plus car elle n'est plus incarnée en terme d'hommes ni revivifiée en matière d'idées". Pour certains représentants de la droite modérée, la défaite de Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que cela.

 







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