Législatives : Patrick Devedjian en ballottage dans les Hauts-de-Seine

Patrick Devedjian sera-t-il élu pour un huitième mandat à l'Assemblée nationale le 17 juin prochain ? A priori oui mais les surprises peuvent survenir dans cette circonscription des Hauts-de-Seine qui a choisi François Hollande le 6 mai dernier et qui pourrait choisir cette fois-ci le jeune candidat du PS, Julien Lanfried.

Sarkozyste convaincu, Patrick Devedjian fait partie de la « famille des Hauts-de-Seine ». Cet avocat de profession qui a notamment défendu Charles Pasqua et Jacques Chirac a débuté sa carrière politique en rejoignant en 1964 le groupe activiste d’extrême droite Occident. « Je ne me suis jamais caché de mon passé, j’étais d’origine arménienne et c’était aussi une façon, pour moi, de me sentir français » a t-il déclaré en 2005. Durant les années qui suivent, ses convictions politiques l’amènent à se rapprocher du mouvement gaulliste et il adhère à l’UDR en 1971 avant de contribuer à la formation du RPR.

Faisant des Hauts-de-Seine son fief, les mandats se succèdent. Anti communiste convaincu il rafle la mairie d’Antony en 1983 grâce à l’annulation de l’élection pour fraude. Maire de cette ville pendant 19 ans il devient député de la 13^ème circonscription du département en 1986. En 1992, il est un des rares parlementaires à avoir voté en faveur du traité de Maastricht.  Fervent partisan d’Edouard Balladur, il traverse une période de pénitence après sa défaite à l’élection présidentielle de 1995.

Très proche de Nicolas Sarkozy, il est nommé ministre délégué aux libertés locales, puis ministre délégué à l’Industrie jusqu’en 2005, quand il ne fut pas reconduit dans ses fonctions par le nouveau Premier Ministre Dominique de Villepin. Il reprendra alors son siège de député à l’Assemblée nationale. Ancien conseiller du président sortant il le succédera à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine et sera président de l’EPAD. Exclu du gouvernement Fillon I, Patrick Devedjian aura toutefois un lot de consolation en devenant secrétaire général de l’UMP puis ministre chargé du plan de relance auprès du premier ministre.

Tout comme ses « confrères des Hauts-de-Seine », hormis Patrick Ollier, le maire d’Antony, membre de la commission des lois constitutionnelles, législation et administration générale de la république n’est pas un très bon élève. Peu présent au Palais Bourbon, il fait partie du cercle très fermé des 150 députés les plus absents.

Réputé pour son franc-parler, il a, en juin 2007 traité Anne-Marie Comparini, ancienne députée UDF du Rhône proche de François Bayrou, de « salope ». Des propos échangés au cours d’une conversation privée, mais filmée, qui avaient déclenché une vive polémique. Il a réussi également à se mettre dos les barons des Hauts-de-Seine en évoquant les « trois procédures judiciaires pénales lourdes» héritées des années Pasqua.

Les élections législatives s’annoncent difficiles dans l’ancien fief de Nicolas Sarkozy qui a majoritairement voté François Hollande le 6 mai dernier. La fin de l’hégémonie de la droite serait-elle proche ?