Hauts-de-Seine (92) Politique

Anne-Eugénie Faure (PS) : Je veux recréer une mixité sociale à Levallois-Perret

Publié le  Par Roxane Bayle

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Patrick Balkany (UMP), maire sortant à Levallois-Perret, se représente à sa succession. Une (jeune) candidate socialiste s'oppose à lui, Anne-Eugénie Faure, et espère lui ravir la place. Petite présentation.

Anne Eugénie Faure est une avocate de 36 ans, également conseillère municipale à Levallois depuis 2008. Elle est militante au Parti socialiste depuis 2002. Enfant de Levallois-Perret, sa famille y est établie depuis cinq générations.  Candidate aux précédentes élections municipales et cantonales, elle se présente aujourd’hui à la mairie de Levallois-Perret, la « logique continuité » de son engagement.


Paris Dépêches : Quels sont vos atouts pour vous imposer dans cette ville, aux mains de Patrick Balkany depuis 1983 ?

Anne-Eugénie Faure : Mon fort ancrage local, j'ai une bonne connaissance des dossiers, dont certains techniques comme le budget ou le PLU et j'ai pu mener l'opposition dans des conditions souvent difficiles. Je suis porteuse d'un autre projet pour Levallois. S'opposer à Balkany n'est pas une fin en soi. Les habitants savent que Patrick Balkany mène une politique opaque, assez peu démocratique, avec des instructions ouvertes le concernant. Les gens ont des besoins à Levallois, sociaux, parascolaires, sportifs, culturels, surtout en logement : on propose donc 30% de logements sociaux dans toutes les nouvelles constructions et avec, contrairement à Patrick Balkany, une politique transparente des logements sociaux. L’opposition ne siège actuellement pas à la commission d’attribution. Je veux aussi recréer une mixité sociale. Je voudrais un système d'attribution de points (en fonction de la taille de la famille, des ressources, de l'ancienneté, d'un possible handicap) et des dossiers anonymes.


Vous dites que vous voulez imposer 30% de logements sociaux : où vous voudriez les construire ?

Il faut accroître la part de logements sociaux dans Levallois, on est actuellement à 18,6%. Il en faut dans tous les quartiers, en tablant dans tous les fonciers disponibles. La technique de Patrick Balkany, de vendre du foncier pour rembourser la dette, ne fonctionne plus. Les bureaux sont moins attractifs : il y a 15% de bureaux vides à Levallois, dont les sièges d'Altran et de Carrefour. C'est une perte en termes de ressources financières de la part des entreprises. Transformer des bureaux en logement est quelque chose d'envisageable, mais ça a un coût. Le prix du foncier explose, et Levallois n'est pas ouvert aux classes moyennes.


Vous proposez toute une série de mesures économiques pour Levallois, qui détient le triste titre de "ville la plus endettée de France" et vous dites notamment ne pas vouloir augmenter les impôts. Ces mesures semblent un bon compromis mais est-ce que ce sera suffisant pour effacer une partie de la dette, qui reste colossale ?

C'est colossal mais avec une bonne politique de transparence, quand on montre que chaque euro dépensé sert à quelque chose, ce sera déjà une avancée. Il faut supprimer de la taxe de balayage, qui coûte 4,5 millions d'euros par an à Levallois, et instaurer du quotient familial, pour des personnes qui n'ont pas forcément les moyens de participer à notre ville, alors qu'elles en ont parfaitement le droit. On peut réduire l'endettement en dépensant de manière utile. Rien que les comités de jumelages coûtent 150 millions d'euros par an !

Pour la création d'un cadre de vie agréable, au niveau de la propreté, des places en crèches par exemple, quelle est la situation de la ville à l'heure actuelle ?

 On n'a pas suffisamment de places en crèche : il faut que ce soit proportionnel au nombre d'habitants, et cela permet aux femmes d'accéder à l'emploi. Je propose que des parents siègent à la commission des places en crèche qu'on devra créer. Pour la propreté, les alentours de la mairie et le centre-ville sont très propres, mais ce n'est pas la même chose dans les quartiers périphériques. Les éboueurs passent parfois une fois par mois, alors qu'ils sont censés passer toutes les semaines.

Que feriez-vous pour redynamiser le commerce ?

Avec l'ouverture du centre commercial So Ouest, il y a moins de clients dans les commerces de textile et de décoration du centre-ville. Les commerces de bouche fonctionnent moins et beaucoup ferment. C'est aussi le cas à So Ouest, dont les retombées commerciales ont été mal préparées. Tous les quartiers doivent avoir une variété de commerces qui seront indiqués, notamment pour les personnes âgées ; c'est important pour le lien social. De plus, le prix du loyer des commerces est exorbitant, 9000 euros par mois en centre-ville pour le plus cher.  

Le nombre de cambriolages a-t-il explosé à Levallois en 2013, comme partout ailleurs ?

Oui c'est le cas. La sécurité reste le fer de lance de Patrick Balkany. Mais les policiers sont démotivés. Il y a de plus en plus de cambriolages, sa politique de vidéosurveillance reste inefficace. Il faut qu'on sache quand sont regardées les images et par qui. Il faut que ce soit efficace et qu'on sache où la limite se situe, s'il y a une atteinte, ou non, aux libertés publiques. Je propose la création d'un comité avec élus de la majorité et de l'opposition. Ils devront regarder le positionnement et les conditions d'utilisation de ces caméras, notamment dans la prévention contre les cambriolages. On ne sait pas ce qui est filmé.

Êtes-vous satisfaite des transports en commun ?

Il y a beaucoup de transports, et beaucoup de monde. Les salariés et les Levalloisiens ont des conditions de transports inadmissibles. La ligne 3 est surchargée, il y a des régulateurs de trafic, nos propres pousseurs japonais à St-Lazare tous les jours. Pour la liaison Levallois-Nanterre, elle est régulièrement en panne. Il faut aussi envisager des liaisons directes avec la Défense.

Que pensez-vous du récent dérapage de Patrick Balkany sur BFM TV ?

Cette vidéo joue en sa défaveur. En tant qu'élu, on représente aussi des gens, et on se doit d'être irréprochable. La presse ne fait que son travail, et il faut lui permettre l'accès à l'information. J’ai honte pour Levallois, et ça aura des conséquences sur la ville, sur son image. Pour ses militants qui l'applaudissent, la presse n'a pas le droit de cité. C'est une des raisons du dégoût des Levalloisiens pour la politique de la ville, 41% d'abstentionnistes pour élections locales. Mais peut-être que cela aura un effet remobilisateur...


Avez-vous signé la charte Anticor ?

Je l'ai signée oui, je n'ai plus qu'à renvoyer le formulaire à l'association.

Quelle est la suite du programme ?

Beaucoup de porte-à-porte. Nous espérons frapper à 10 000 portes d'ici la fin de la campagne. De nombreuses manifestations durant lesquelles je vais présenter mon programme, des soutiens, et beaucoup de communication sur les réseaux sociaux.
 







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