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Désaccord autour du futur stade Jean-Bouin (16ème)

Publié le  Par Paris Dépêches

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A l'issue d'un débat animé le 29 septembre, un vote "très serré" s’est joué à la Mairie de Paris à propos de la rénovation du stade Jean-Bouin (16ème). Les résultats du vote (85 voix de la majorité PS-PC-MRC contre 71 voix pour les Verts, l’UMP, le Nouveau Centre et les Indépendants), ont confirmé la poursuite du projet de réhabilitation. Jacques Lelièvre, président du club omnisports de Paris, se bat contre le futur stade porté par le Maire de Paris.

Paris dépêches : Qu’est-ce qui vous choque dans ce projet de nouveau stade ?

Jacques Lelièvre, président du club omnisports de Paris :


Le lieu d’abord. Au début du projet, Max Guazzini, président du Stade Français, a refusé la rénovation de Charléty. La Mairie de Paris l’a imité. N’oublions pas que Charléty a été construit pour deux sports : l’athlétisme et le rugby. Pendant de nombreuses années, il a été utilisé par l’équipe de rugby du PUC qui y jouait au plus haut niveau. Le Stade Français y a même vécu des matchs de Coupe d’Europe… Franchement, quitte à faire des travaux de transformation, cela aurait été plus simple d’améliorer le stade Charléty qui a une capacité de 20 000 places.

Le Parc des Princes aurait aussi très bien pu être utilisé. On aurait réuni les Fédérations de football et de rugby, amélioré les calendriers de chacun de ces deux clubs et on les aurait fait jouer en alternance. Sébastien Bazin, président du fonds d'investissement américain Colony Capital propriétaire du PSG, avait même étudié un système de remplacement mécanique des pelouses qui permettait de faire jouer les deux clubs sur le stade… Le projet qui avait été élaboré pour les Jeux Olympiques 2012 prévoyait 15 000 places à Jean-Bouin. Mais cela a mystérieusement changé : Jean-Bouin devient un stade fermé de 20 000 places. On passe de 40 millions d’euros à un coût de 150 millions ! Et ça va coûter au moins 110 millions de plus aux Parisiens.

Y a-t-il des installations de substitution prévues avant la destruction du stade ?

On nous avait promis de ne pas détruire le stade avant l'installation d'une piste d'athlétisme de substitution sur les pelouses centrales de l'hippodrome d'Auteuil. Or, cela est loin d’être fait. Aujourd’hui, on nous parle d’affréter des cars pour les scolaires (4 500 élèves). C’est de la folie. Si on affrète des véhicules pour aller par exemple à Bagatelle, cela fera 340 vacations de cars par semaine. Alors pour un maire qui dit vouloir chasser la circulation automobile du bois de Boulogne c’est un peu paradoxal. Non, la réalité est ailleurs. Max Guazzini souhaitait rester à Jean-Bouin avec un stade bien à lui. Et puis c’est un ami  personnel de Bertrand Delanoë…


Y a t-il un moyen de trouver un accord avec la Ville de Paris ?

Pas du tout. Le maire est droit dans ses bottes. Tout cela est bien la preuve que dans un système politique et démocratique, il y a des failles. On peut faire voter des choses qui sont contraire à l’intérêt général avec des élus soumis, au garde-à-vous... Si un accord peut émerger, cela se fera au moment du dernier vote, quand on connaîtra exactement le coût. Là, il y aura peut-être des conseillers municipaux qui se réveilleront enfin et refuseront que l’argent public aille à un organisme privé. N’oublions pas que la société qui gère le rugby professionnel est une société à but lucratif.







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