Essonne (91) Société

Drame de Brétigny : une pièce d'acier en cause, sur une ligne de train ''malade'' [vidéo]

Publié le  Par Gaspar S.

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Photo SNCF

Après le déraillement du train Paris-Limoges, la SNCF a confirmé qu'une éclisse détachée avait été retrouvée dans un aiguillage à Brétigny-sur-Orge. Surtout, la ligne concernée était considérée depuis plusieurs années comme ''malade'', selon l'Association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc).

Comme souvent lors des drames d'une telle envergure, les responsabilités sont partagées. L'élément techniquement responsable du déraillement du train Paris-Limoges, du 12 juillet, est, d'après les révélations de la SNCF, une éclisse – pièce métallique de 10 kilos, qui relie deux rails pour les maintenir dans l'axe [vidéo]. L'éclisse en question aurait été heurtée par les roues du train, ce qui explique le témoignage du conducteur – par ailleurs lavé de tout soupçon – qui a immédiatement affirmé avoir senti que le véhicule avait roulé sur un objet conséquent. Par ailleurs, le train, qui transportait 385 voyageurs, roulait à 137 km/h, bien en-deçà des 150 km/h autorisés.

 

 

D'après l'enquête et les informations de la SNCF, ni la locomotive ni la rame ne présentaient d'anomalies. Le train avait d'ailleurs «été passé en examen le 29 juin 2013», selon les déclarations de Guillaume Pepy, très présent depuis l'annonce de l'accident qui a fait six morts et alors que deux personnes hospitalisées sont toujours dans un état extrêmement critique. Des traces, détectées sur un des essieux de la troisième voiture de ce train Corail, montrent donc que c'est le choc avec une éclisse qui est responsable du déraillement [vidéo SNCF] . La pièce s'est détachée de la voie et s'est figée dans le système d'aiguillage alors que le train passé à cette endroit [photo SNCF]. Ce 15 juillet, la direction de la SNCF explique ignorer pourquoi l'éclisse a été ainsi arrachée mais assure que la thèse d'un acte de malveillance est invalidée par l'examen réalisé sur les lieux du drame.

 

Pour sa part, le porte-parole de l'Association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc), Willy Colin, a rappelé que la ligne sur laquelle s'est produit l'accident était «listée comme malade en 2011 par Guillaume Pepy, lui-même». «Que s'est-il passé depuis en termes d'entretien?», interroge le responsable associatif. Ce dernier a aussi réclamé «une transparence totale et assez rapide sur l'origine» du déraillement. «Ce sont les trains les plus âgés de la flotte, les plus vulnérables qui circulent sur cette ligne, explique Willy Colin. «Ce sont des wagons séparés, il y a un risque de déraillement plus grand [qu'avec le TGV, où les voitures sont plus liées, ndlr].»

 

Autre responsable désigné par certains syndicats, des travaux récemment réalisés en amont de la gare de train-RER de Brétigny. En effet, la ligne a récemment fait l'objet de travaux sur le système d'aiguillage, justement responsable du drame. Le 29 juin dernier, la SNCF avait informé les usagers qu'elle avait dû intervenir à Brétigny-sur-Orge pour remédier à un «défaut majeur». «Il y a quatre voies principales au niveau de la gare de Brétigny, et les travaux ont été faits sur une autre voie que celle où a déraillé le train, cela n'a rien à voir», a cependant tempéré la direction de la SNCF.

 

La ligne Paris-Toulouse, via Limoges, serait bien concernée par un problème de vétusté de ses équipement. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a ainsi assuré : «Le constat est sévère avec une dégradation ces dernières années, faute de moyens consacrés aux lignes classiques.» Pour l'heure, 5 000 éclisses sont vérifiées par les agents SNCF sur l'ensemble du réseau ferroviaire français.







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