Hauts-de-Seine (92) Société

Marc Machin dénonce un chantage aux aveux.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Deuxième journée de procès hier dans le meurtre de Neuilly de 2001, qui s'est appliquée à davantage prouver l'innocence de Marc Machin que la culpabilité de David Sagno.

Dans l’affaire du meurtre de Neuilly actuellement rejugé à Nanterre depuis les aveux chocs de David Sagno, l’homme d’abord incarcéré pour cet assassinat, comparaissait hier pour relater les conditions de son interrogatoire devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine.

Selon ce dernier, « j’étais dans l’incapacité de prouver mon innocence. Je tremblais comme une feuille, je n’avais que 19 ans (…) j’étais très jeune, très immature, très sensible. Je ne savais pas ce que ça allait impliquer ». Marc Machin a expliqué hier pourquoi il avait avoué ce meurtre en 2001, parlant d’un « chantage » de la part du policier de la brigade criminelle qui l’interrogeait alors.

« Il m’a pris à part, m’a offert un chocolat chaud, un paquet de cigarettes et il m’a dit ‘vas-y soulage ta conscience’. Il m’a dit ‘tu es un fils de gardien de la paix, on sait que tu ne voulais pas tuer cette dame, on va essayer de faire passer ça pour un homicide involontaire et on te pistonnera pour la Légion étrangère, tu ne feras que cinq ou six ans de prison », a raconté hier l’ancien condamné, insistant bien sur les pressions alors exercées sur lui, avec même des photos de la scène du crime qui lui furent montrées. Finissant par avouer « une histoire invraisemblable, montée de toutes pièces, je me suis dit qu’ils verraient forcément les incohérences », pour être laissé tranquille.

Marc Machin est libre depuis avril 2010, moment où la Cour de révision a annulé sa condamnation. Il doit être rejugé fin 2012 mais d’ores et déjà, des vérifications génétiques ont prouvé que David Sagno était le coupable du crime pour lequel il était incarcéré.

Une telle affaire illustre une fois de plus les défaillances du système judiciaire en cours, et notamment de la garde à vue qui peut pousser, dans certaines conditions, n’importe quelle personne à avouer n’importe quoi, juste pour que cela cesse. C’est un réel problème pour la bonne marche de la justice.







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