Paris (75) Economie

Paris : les professionnels de l’immobilier remontés contre la taxe sur les bureaux vides

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Alpha du centaure - flickr

Le Conseil de Paris a voté mardi dernier la taxe sur les bureaux vides censée inciter les propriétaires à les convertir en logements. Les professionnels de l’immobilier dénoncent une mesure coercitive et inefficace.

En faisant voter la taxe sur les bureaux vides au Conseil de Paris, la municipalité s’est mis les professionnels de l’immobilier à dos. Désireuse de transformer 200 000m² de bureaux vides en logements, la mairie n’y est pas allée de mains mortes. La taxe dite « sur les friches commerciales » s’appliquera dès janvier 2015, à tous les propriétaires de bureaux non exploités depuis au moins deux ans. L’impôt s’élèvera à 20% de la valeur locative la première année, 30% la deuxième et 40% la troisième. Tout propriétaire a donc intérêt à trouver un locataire rapidement.

« Double peine »

« C’est la double peine, a réagi dans Le Figaro Alain Madar, patron d’un groupe spécialisé dans la rénovation d’immeubles à Paris. Un propriétaire qui n’a pas de locataire paye déjà la taxe foncière et les charges. Il va en plus acquitter une nouvelle taxe. C’est injuste car ce n’est jamais un choix de ne pas avoir de locataire qui assure des cash-flow ». Pourtant, le dispositif de la mairie est clair. L’objectif est de décourager les groupes usant de la rétention foncière délibérée pour spéculer. D’ailleurs, Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement, avait précisé que la taxe ne s’appliquera aux propriétaires qui « n’ont fait aucune démarche pour commercialiser » leurs biens. Mais pour Marc Bertrand, directeur général de la française Rem, investisseur en immobilier parisien, « trouver aujourd’hui des entreprises qui prennent des locaux s’avère très compliqué », explique-t-il au Figaro. Cette taxe ne correspond pas à la réalité du marché car elle présuppose que le propriétaire fait exprès de na pas louer », insiste-t-il.

Une mesure inefficace

Autre argument des professionnels : la taxe n’aura pas pour effet de convertir les bureaux en logements. D’abord, car « il y a beaucoup d’immeubles de bureaux qui ne se prêtent pas à la transformation en logement tout simplement parce que les plateaux sont trop profonds », indique Marc Bertrand. Ensuite car « la transformation coûte très cher. 20 à 25% de moins seulement que si on construisait un logement neuf ». Conséquence : les propriétaires baisseront les loyers pour trouver des locataires de bureaux, quitte à brader le prix du marché mais pour éviter de payer la taxe ou d’avoir à réaliser de coûteux travaux. Certains pensent même à user de stratagème à la limite de la légalité. « Des assureurs qui sont propriétaires d’un grand nombre d’immeubles de bureaux à Paris imaginent déjà de faire un bail fictif à un euro à une de leurs filiales pour échapper à cette taxe », lâche un agent immobilier.
 

Enfin, Marc Bertrand pointait l’absurdité de la taxe dans certaines situations. « Si j’ai un plateau vide dans la tour Montparnasse, je serai soumis à cette taxe alors qu’il n’y a aucun sens à le transformer en logement »… Sur ce point, la mairie a précisé qu’elle ne s’appliquera pas aux bâtiments industriels et aux locaux affectés à l’exercice d’une profession libérale. La tour Montparnasse ne fait partie d’aucune de ces situations…







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Rid

11/07/2014 12:12

Cela pose problème et risque de mettre en évidence une bulle.
Si l'offre est supérieur à la demande, les prix doivent baisser (Tour Montparnasse incluse) et les bureaux trouveront preneurs, si les prix s'écartent de 20 à 25 % de l'habitation, ils seront transformés en logement, baisseront l'offre et feront remonter les prix (ou baisser l'habitation). CQFD

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Anonymous

11/07/2014 12:12

Cela pose problème et risque de mettre en évidence une bulle.
Si l'offre est supérieur à la demande, les prix doivent baisser (Tour Montparnasse incluse) et les bureaux trouveront preneurs, si les prix s'écartent de 20 à 25 % de l'habitation, ils seront transformés en logement, baisseront l'offre et feront remonter les prix (ou baisser l'habitation). CQFD

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