Paris (75) Economie

Hôtels : des femmes de chambre en colère

Publié le  Par Fabrice Bluszez

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Dans les grands hôtels, les services d'entretien sont externalisés et la réforme du code du travail leur interdirait à ces salariés d'être élu délégué du personnel dans l'hôtel où ils travaillent tous les jours.

On ne les attendait pas mais les femmes de chambre de l'hôtellerie sont en colère, elles -et eux aussi- contre la réforme du Code du travail. Pourquoi ? Parce que les salariés de l'hôtel sont en général correctement payés mais que ce petit personnel appartient à des sociétés extérieures à qui on confie l'entretien. Et là, le rythme de travail est élevé, le salaire petit, avec un sentiment de participer à une oeuvre commune tout en étant exclu.

« C’est le résultat d’une politique délibérée d’externalisation du service d’hébergement de la part des donneurs d’ordres hôteliers. Ils peuvent faire bonne figure en affichant des salaires "corrects" pour leur personnel en omettant de signaler que l’augmentation de leurs profits se fait sur notre dos, nous, les oubliées mais indispensables femmes de chambre des sous-traitants. »

« Mais, nous, salariées de STN, ACQUA, OMS…, nous nous sentons faire partie de l’hôtel dans lequel nous exerçons souvent depuis de nombreuses années. Nous nous sentons membres de cette communauté de travail de l’hôtel bien plus que de l’entreprise qui nous rémunère : les réceptionnistes, les voituriers, les gens des cuisines…, tous ces personnels salariés directement par l’hôtel sont bien plus nos collègues que les autres femmes de chambre qui sont mises à disposition par notre employeur dans d’autres hôtels où nous ne sommes jamais allées, des "collègues" que nous ne connaissons pas, que nous ne verrons jamais, qui ne partagent pas, avec nous, notre quotidien au travail. »


 

Cette situation sera aggravée par la réforme du Code du travail qui leur interdira de participr aux élections des délégués du personnel de l'hôtel. D'où une pétition en ligne sur change.org.

 

« Malheureusement, l’ordonnance relative à la nouvelle organisation du dialogue social vient remettre en cause ce droit à la reconnaissance  de notre participation à la communauté de travail : elle contient un nouvel article L2314-23 (page 37 de l’ordonnance) qui édicte que les salarié-e-s mis à disposition ne sont pas éligibles chez le donneur d’ordres.

Jusqu’à cette ordonnance, le droit nous permettait de faire valoir notre  appartenance à la communauté de travail de l’hôtel où nous exerçons en nous autorisant à être candidates aux élections de délégués du personnel de l’hôtel plutôt qu’à celles de notre employeur juridique. »

 


 







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