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Secret bancaire : la Suisse se comporte ''comme un État voyou''

Publié le  Par Gaspar S.

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dupontaigan - flickr

Des élus de tout bord – UMP mise à part – ont tenu une conférence de presse commune pour interpeller le gouvernement français sur le sort réservé à Pierre Condamin-Gerbier, incarcéré par la justice suisse.

Plusieurs ténors du Parlement – Nicolas Dupont-Aignan (DLR), Charles de Courson (UDI), Eric de Bocquet (PCF), François de Rugy (EELV) et Yann Galut (PS) – se retrouvent dans un même combat afin d'amorcer une mobilisation visant à protéger Pierre Condamin-Gerbier. Ce dernier – citoyen français, témoin des pratiques de la banque suisse Reyl, auditionné par la Commission de l'Assemblée nationale sur l'évasion fiscale – est incarcéré sur ordre de la justice suisse depuis le 5 juillet. Les informations autour de son arrestation sont particulièrement opaques. Sa détention n'a été révélée que tardivement. Alors que Pierre Condamin-Gerbier était absent à un rendez-vous, des journalistes se sont inquiétés de son sort avant que les autorités helvètes ne confirment son l'emprisonnement de l'ancien banquier.

 

Dans un communiqué, diffusé après la réunion des parlementaires français (cinq députés et un sénateur), Nicolas Dupont-Aignan résume le sentiment dominant : «Quelles que soient les zones d’ombre avérées ou supposées du personnage, on ne peut que saluer le courage de cet homme qui s’était mis au service de la Justice française pour révéler des pratiques délictueuses dans la banque Reyl.» Selon le député de l'Essonne, la décision suisse «constitue une véritable menace contre tous ceux qui, au sein de la mafia financière, voudraient faire repentance et servir le bien public.»

 

Le gouvernement français, attentiste

 

Durant la réunion commune, le médiatique Yann Galut a pris la défense du banquier repenti, qui dit avoir fourni à la justice française une liste d'une quinzaine de noms de personnalités en situation de fraude fiscale. «Ce que nous a raconté Pierre Condamin-Gerbier correspond très exactement à ce que nous ont raconté d'autres lanceurs d'alerte», a déclaré le député berrichon. Avant le rendez-vous du 17 juillet, Yann Galut s'était interrogé «sur les motifs de cette interpellation». Il avait demandait au gouvernement français «d'examiner la situation de M. Pierre Condamin-Gerbier qui (…) a témoigné sous serment devant les commissions d'enquête parlementaires et coopère avec la justice française».

 

Nicolas Dupont-Aignan, lui, a réclamé «l'intervention immédiate du Ministère de la Justice et des Affaires étrangères pour exiger la libération de M. Condamin-Gerbier (…). Si vraiment la Suisse veut continuer à avoir des relations avec la France et si les banques suisses veulent continuer à exercer en France, il va falloir qu'elle arrête de se comporter comme un État voyou», menace-t-il tout en fustigeant «l'attentisme» du gouvernement français sur la question.

 

Dans le journal suisse Le Temps, le procureur général a répondu avoir «des éléments» pour arrêter l'ancien cadre de Reyl. «Peut-être que ce n'est pas tellement bon pour notre réputation à l'étranger, mais nous faisons ce que notre loi nous ordonne de faire, ce qui est punissable en Suisse est clair», a-t-il simplement avancé. La position du gouvernement français reste à ce jour inconnue...







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