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Tour de France : après les Belles-Filles, les Rousses…

Publié le  Par Jacques-Henri Digeon

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ASO. Alex Broadway

Une semaine de Tour avec ses polémiques, son Froome en jaune et ses étapes bonnes pour la sieste. Le Tour par le petit côté de la lorgnette...

Déjà une semaine que le Tour de France s’est élancé de Dusseldorf. Et déjà Froome en jaune. Amoureux des Belle-Filles vosgiennes où, en 2012,  il avait raflé la mise à Wiggins, il a encore devancé les autres prétendants à la belle tunique. Le Chris, il les a encore blouzés, Naïro, le ténébreux Colombien, Richie, le kangourou australien, Alberto le fougueux espagnol et Romain le gendre idéal… Il n’y en a qu’un qui a posé des jalons, le discret Fabio, le premier à se présenter aux Belle-Filles auprès desquelles il a marqué des points. Après un p’tit tour enchanteur à défaut d’être enivrant au cœur du vignoble bourguignon, rendez-vous ce samedi avec les Rousses du Jura…

Sémantique. Le Tour, c’est comme la politique, ça n’existe pas sans polémique. Avant le départ, il n’était pas rare qu’un bouquin sorte au bon moment pour quelques savoureuses révélations, confessions ou morceaux de vie. Cette année, RAS. Mais rassurez-vous, sitôt  parti, sitôt la polémique. Et encore une fois, ce sont les Sky de Froome ces mal-aimés (ils l’ont bien cherché, eux qui avaient affirmé réinventer le cyclisme et prenaient de haut les ‘’historiques’’…) qui en prennent pour leur grade. La faute au Vortex qu’ils auraient intégré aux combinaisons du contre-la-montre. En fait, des bandes recouvertes de petites billes d’air qui favoriseraient l’aérodynamisme et auraient fait gagner 15 à 25 secondes sur les 14 km de Dusseldorf. « Tout équipement vestimentaire susceptible d’influencer la performance du coureur est prohibé » tout comme les combinaisons moulante auxquelles auraient été ajoutées « des éléments non essentiels destinés à améliorer les propriétés aérodynamiques », indique le règlement. L’équipe britannique s’en défend précisant que les éléments suspectés sont en fait « intégrés » et non « ajoutés ». C’est la sémantique so british qui fait toute la différence. En tout cas, rendez-vous au contre-la-montre de Marseille  pour lequel il se chuchote que tous les coureurs seront équipés vintage, cuissards et maillots de laine, plateau pignon fixe et casquette Ricard …

Grand seigneur. Polémique, deuxième ! A Vittel, Peter Sagan, l’artiste du vélo, aurait balancé Mark Cavendish. Dans un premier temps déclassement et pénalité de trente secondes pour le Slovaque. Juste sanction forcément contestée par l’équipe du Britannique avant que ne soit finalement prononcé l’élimination du ‘’fautif’’ , peut-être aussi victime de son statut de champion du monde.  Faut quand même pas pousser (c’est le cas de le dire), c’est un sprint des temps modernes (pas encore Roller Ball tout de même) avec les risques et les excès propres à l’exercice à près de 70 km/h. Et, malgré tout le respect dû à ses trente succès d’étape, Cavendish l’a vraiment cherché en forçant sa destinée dans un trou de souris le long de balustrades… On se demande d’ailleurs si les commissaires (qui n’ont même pas entendu les deux protagonistes !) ont un jour frotté dans un peloton ou un sprint. En tout cas, sans Sagan, le Tour perd une partie de son âme, celle d’un coureur emblématique, pétri de talent, passionné de son métier, sans retenue et sans calcul, un grand bol d’air à lui tout seul dans un cyclisme aseptisé. Il a d’ailleurs été grand seigneur sans émettre la moindre colère. Une décision lourde et d’autant plus absurde que certains de ses rivaux eux-mêmes ne lui en ont pas tenu rigueur. En d’autres temps, avec un vrai patron (genre Hinault) le peloton aurait protesté. Mais aujourd’hui, chacun pour sa peau…Allez, salut l’artiste !

Sieste. On vous l’avez dit : les étapes de plat allaient être encore lénifiantes. Encore plus cette année avec les retransmissions intégrales. Cinq heures à suivre deux cent kilomètres où il ne se passe pas grand-chose. Quatre ou cinq volontaires en éclaireurs (voire un seul !), un peloton cyclotouriste et vingt derniers kilomètres à bloc avant  les  acrobaties finales des sprinteurs. Seul intérêt donc, le sprint, la devinette du jour pour le podium du prix de la Combativité. Un conseil donc, pour une bonne sieste en début d’après-midi, branchez vous sur FranceTélévisions et mettez le réveil deux heures plus tard… 

Suggestion. A chaque étape de plat donc, scénario identique décrit précédemment…. Histoire de les récompenser de leurs efforts et, pourquoi pas,  de pimenter le classement général voire de pousser les leaders et leur équipe à se bouger, on pourrait leur attribuer aux fuyards de la première heure des bonifications spéciales : une minute s’ils prennent dix minutes au peloton, 30 secondes pour cinq minutes d’avance. Et encore : trente secondes s’ils s’ont repris entre dix (ou cinq) et un kilomètre avant la ligne et une minute si le peloton les avale après la flamme rouge. Vous imaginez…

Cruelle. 190 kilomètres d’échappée solitaire entre Mondorf-les-Bains et Vittel pour Guillaume Van Keirsbulck, Le Belge s’est donc offert une belle partie de manivelles tout seul, jusqu’à dix minutes devant un peloton en promenade. Bien sûr, il n’est pas allé jusqu’au bout de son incroyable pari, avalé à dix-sept kilomètres par la meute sans un seul regard, sans un geste pour l’infortuné. Que la course est cruelle !

Roue libre. Thibault Pinot, 4e du Giro cette année ne visera pas le classement général, seulement une (ou plus) victoire(s) d’étape(s), de prestige si possible. Après les efforts consentis en Italie et de la difficulté d’aligner deux grands tours à un mois d’intervalle, l’objectif est légitime. Mais de là à galvauder des étapes comme il l’a fait à Longwy et à la Planche des Belles-Filles…  où il s’est volontairement laissé décrocher en haut de bosses  où il aurait pu exprimer son talent. Dommage… 

Vite. 87,62 km/h. C’est la vitesse a laquelle a été chronométré Arnaud Demare lors du passage sur le circuit de Spa-Francorchamp (3e étape). Dans la descente bien sûr. Une vitesse qui a donné des ailes au coureur de la FDJ puisqu’il s’est imposé le lendemain à Vittel…







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