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Equipe de France : C’est la Dèche…

Publié le  Par Un Contributeur

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C’est désormais officiel : le désormais ex-entraineur de l’OM, Didier Deschamps, remplace Laurent Blanc à la tête de l’Equipe de France. Un contrat de deux ans reconductible de deux années supplémentaires en cas de qualification pour le mondial Brésilien.- Par Raphaël Didio

 

Finalement, l’Equipe de France n’en a pas fini avec France 98. Le capitaine des Bleus de la génération dorée 98-2000 devient le nouveau sélectionneur tant attendu après moult péripéties : Dédé avait d’abord dit non à la proposition du président de la FFF, Noël Le Graët. Est-ce finalement le bon choix ? On ne pourra bien évidemment pas répondre à cette question avant la fin 2013, au plus tôt, mais en attendant…

 

Sur le papier, la Dèche en sélectionneur, ça a de la gueule. Lui qui avait amené Monaco en finale de Champion’s League en 2004, lui qui avait permis à l’OM de renouer avec le succès après dix-sept ans de disette… Sauf que voilà, Dédé, ce n’est pas vraiment quelqu’un qui aime jouer la carte du long terme. Il ne sait jamais bien jouer cette main.  

 

Dédé l’œil vif… Photo : Anthony Picore

 

A Monaco, après 2004, il réalise un recrutement plutôt intelligent et fera une saison moins emballante mais dans la lignée de son travail avec le club de la Principauté. Le club finira à la troisième place mais Deschamps sera sommé de plier bagages dès septembre, après un début de saison catastrophique et une élimination au tour préliminaire de Champion’s League.

 

Il rejoint ensuite la Juve en 2006, alors en Serie B après avoir été reléguée administrativement pour matchs truqués, mais se fera remplacer dès la saison suivante, après avoir remis la Juve sur de bons rails et avoir assuré la remontée immédiatement. Après une année sabbatique, il aurait ensuite pu récupérer la place de Raymond Domenech en 2008 mais les hautes instances ont préféré conserver l’illustre Ray à la tête de la sélection… RIP.

 

L’OM version Dédé

 

Un an plus tard, c’est à Marseille qu’il pose finalement ses valises. Ancien grand joueur de l’OM sous l’ère Tapie – il y gagne notamment la fameuse Champion’s League contre le Milan AC – la Dèche remplace Eric Gerets à la tête de l’équipe, et grâce au travail de son prédécesseur belge (mais surtout de Pape Diouf), parvient à remporter la coupe de la Ligue dès sa première année. Un trophée inédit du côté de la Canebière, un trophée que Marseille attendait depuis 1993 (ou 1992, c’est selon…), date du dernier sacre de l’OM en D1, et dernier trophée remporté par celui-ci... Dix-sept ans de disette effacée auquel il rajoute dès l’année suivante le titre de champion de France. Dédé au Panthéon.

 

Deschamps est un homme qui aime gagner avant tout. Sa philosophie de jeu est assez neutre, fade, elle se compose surtout de joueurs combattifs, à l’image des Valbuena, Mbia, Rémy, Ayew, Nkoulou ou Diawara… Mais il n’a jamais eu ce flair pour voir au-delà de sa mission première annoncée par son club à chaque début de saison… Peut-être que l’environnement de l’OM se désagrégeait de plus en plus après la mort du patron Dreyfus. La doublette Anigo/Dassier puis la triplette composée toujours de José Anigo mais aussi du couple des deux parachutés Labrune/Margarita ont sans doute eu raison de sa patience et l’ont rendu peut-être aussi coupable de mauvais choix. En quatre ans à l’OM, il n’a jamais eu ce flair pour repérer les bons coups.

 

Ouais, quelque chose sentait pas bon… Photo : AFP, Franck Fife

 

Il est par exemple responsable des recrutements onéreux, certes peu aidé par les qualités de gestion de transferts de José Anigo, de Lucho (20M€, Porto), de Gignac (18M€, Toulouse), de Rémy (15M€, Nice). Les deux premiers sont des échecs. Lucho contribue fortement au titre en réalisant une superbe deuxième partie de saison après une première très moyenne. Puis s’éteint. Et coïncidence ou non, son départ sera rapidement suivi de l’incroyable chute aux enfers avec cette série de 13 matchs sans victoires au lendemain d’une victoire contre l’Inter en huitièmes de Champion’s League. Le second est tout simplement une superbe victoire d’Olivier Sadran, président de Toulouse, quelque chose d’Aulassien dans le geste…

 

Enfin, Rémy, s’est révélé comme le patron de l’attaque phocéenne. Plusieurs fois blessé cette saison, il est l’un des rares joueurs à être néanmoins resté vaillant jusqu’au bout de cette saison catastrophique. Avec Brandao. Comme quoi. L’OM de la Dèche, c’est une vraie équipe de coupe. Une équipe bâtit pour remporter des matchs décisifs. C’est peut-être exactement ce qu’il faut à Deschamps, en fait, l’Equipe de France. Des matchs couperets, une sélection de furieux sans contrainte budgétaire pour avoir son équipe… Comme par hasard, tout est parti à vau-l’eau quand il a pris sa retraite internationale en 2000… Et on le sait tous, dans le fond, que c’est lui qui avait fait la sélection en 98. Qui aurait pensé à Boghossian ? Bon… 

 

C’est déjà la fin de l’ère Blanc…

 

Dans le fond, c’est difficile d’être réfractaire à l’idée de voir Deschamps à la tête de la sélection. Il sait gérer une équipe, ses égos… Les joueurs de l’OM sous Deschamps ne se sont jamais vraiment comportés comme des divas difficiles à supporter. Il avait d’ailleurs transférer le turbulent Ben Arfa dès qu’il en a eu l’occasion. Deschamps, c’est en réalité sa rigueur tactique qui lui fait défaut.

 

L’OM sous l’ère Deschamps était devenu la panacée des insomniaques. Le jeu était lent, plus agressif que technique. André Ayew, par exemple, est un ailier beaucoup plus physique que technique, mais qui arrive à faire basculer une défense sur un simple coup de rein. Comme Loïc Rémy. Balle au pied, l’attaque de l’OM n’a jamais été la plus jolie à voir. Cheyrou et Valbuena, deux des joueurs les plus à l’aise techniquement à Marseille, semblaient d’ailleurs ne pas avoir la pleine confiance de leur coach, même s’il les a régulièrement convoqués. Ils étaient souvent les premiers à payer dès que l’OM avait un coup de moins bien… La Dèche a ses soldats.

 

Dans trois jours, t’auras 14 ans… Photo : AFP/Patrick Hertzog

 

La première tâche qui va incomber à Deschamps en EDF, c’est de se trouver fissa un capitaine à qui parler, un capitaine qui n’hésitera pas à dévoiler à Deschamps la tendance générale dans le vestiaire, quelqu’un qui soit en contact permanent avec les joueurs. Un type comme lui, en fait. Malheureusement, celui-là ne s’est pas encore révélé. Hugo Lloris, fallait oser. Qui pourrait s’imposer ? Ribéry ? Il a de la bouteille dans le circuit… Pas le plus brillant, mais sans doute le seul à avoir vraiment marqué les esprits au dernier Euro, en bien, tant dans la mentalité que dans le jeu.

 

Il faudra voir la première sélection. A l’heure actuelle, c’est le changement de mentalité qui s’impose. Des joueurs comme Rio Mavuba devraient avoir leur chance, si tenté que la Dèche espère faire une refonte complète de l’effectif… Il faudra rebâtir quelque chose de fort, cohérent et malheureusement rapidement, surfer sur les éléments forts et prometteurs aperçus sous Laurent Blanc.

 

On rappelle que la France est dans le groupe de l’Espagne, qu’elle devra sans doute jouer la seconde place de la poule et qu’elle n’aura le droit à la moindre erreur, sous peine de ne pas disputer ne serait-ce que les barrages.  Et on l’a toujours su. On a toujours su qu’il n’y avait qu’une seule équipe capable de renverser le Brésil sur ses terres.  Et s’il n’y a pas de qualif’, on passera vraiment tous un mauvais été 2014. « Bonne chance la Dèche »

 

Raphaël Didio







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