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Euro 2012 : Triste France, chronique d’un échec.

Publié le  Par Un Contributeur

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Après un match encourageant face à l’Ukraine, les joueurs de l’Equipe de France sont rapidement retombés dans leur travers face à la Suède puis l’Espagne en quart de finale. Chronique d’un échec.- Par Raphaël Didio

 

Mais que diable faut-il pour que l’Equipe de France de Football (re)devienne une grande nation du foot ? Voilà encore dix jours et une victoire probante face à l’Ukraine, tout le monde encensait cette équipe qui avait complètement étouffé les coéquipiers de Shevchenko. Du jeu, une cohésion défensive, des joueurs qui donnaient la sensation d’apprécier de jouer entre eux. C’était la première victoire de la France en phase finale d’une grande compétition depuis le Portugal en demi-finale de la Coupe du Monde 2006.

 

Et puis il y a eu ce match contre la Suède. Quasi-qualifiée, la France devait seulement ne pas perdre avec plus d’un but d’écart pour se qualifier pour les quarts de finale. Elle ne remplira même pas ce contrat puisqu’elle s’inclinera 2-0 face à des Suédois heureusement déjà éliminés. C’est finalement l’Angleterre qui donnera le billet pour les quarts en s’imposant 1-0 contre l’Ukraine. Une fracture s’est amorcée sur ce match.

 

Après la victoire contre les Ukrainiens, les Français se sont visiblement reposés sur leurs petits lauriers. Des joueurs peu investis à l’entrainement et une suffisance exacerbée ont eu raison d’eux. Contre des Suédois revanchards, ils se sont fait bouffer comme jamais. Aucune présence dans les duels, aucun liant entre les lignes, un repli défensif quasi inexistant et presqu’aucune occasion. Rajoutez à cela des choix tactiques de Laurent Blanc douteux, en faisant rentrer Menez et Giroud à seulement dix minutes de la fin du match. C’est bien connu : les changements, plus ils sont tardifs, plus ils sont payants… 

 

France-Espagne : désillusion, dépit et plein de bonnes choses... AFP/Franck Fife

 

France-Espagne : une insulte au football

 

C’était, et de très très loin, le pire des quarts de finale. Voire peut-être même le ou l’un des plus mauvais matchs de cet Euro. On ne dira rien sur l’équipe Espagnole, qui a finalement géré son match tranquillement, mais qui a réussi à démontrer qu’elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Avec de l’envie, la France aurait pu largement s’imposer face à la Roja. Oui mais voilà : les tricolores n’en ont eu aucune.

 

Il faut déjà remercier Laurent Blanc pour sa composition : un duo Réveillère-Debuchy côté droit ultra défensif qui n’aura servi à rien. Pourquoi faire jouer Réveillère – qui ne devrait même pas figurer dans la sélection – contre l’Espagne, équipe supposée être la meilleure au monde actuellement, alors qu’il n’avait joué aucune minute jusqu’à présent dans cet Euro ? Pourquoi mettre Debuchy à un poste d’ailier qui n’est absolument pas le sien ? Et alors que Mexès était suspendu et remplacé par Koscielny – bon match en passant – pourquoi remanier une défense qui n’a déjà pas beaucoup d’automatisme et manque de confiance avec un Adil Rami subitement devenu le patron de la défense. Problème ?

 

Pourquoi également mettre Malouda titulaire alors qu’il n’est pas au niveau pour être estampillé titulaire dans un match aussi important et encore moins au poste crucial de relayeur ? Sur le premier but espagnol, on voit d’ailleurs clairement que lui et Yann M’Vila marchent à 30 mètres de leur but tandis que Xabi Alonso fonce comme un fou au second poteau pour ouvrir le score. Elle est belle la solidarité ! Ci-dessous, l’action du premier but où l’on voit la position de Florent Malouda grâce à une flèche rouge.

 

Debuchy se casse la gueule, Réveillère dort, Malouda et M’Vila se foutent du monde. A part ça, la France a fait un bon Euro, hein ?

 

Le reste du match est une aberration en elle-même. Blanc comptait sur sa compo pour retarder l’échéance le plus tard possible et jouer son va-tout dans la fin du match pour prendre en contre des Espagnols qui auraient dû/pu être fatigués, avec la rentrée de Menez, entre autre. Sauf que voilà, les Français n’ont eu aucun mordant. Seuls Ribéry et Benzema tentaient de temps à autre de faire quelque chose devant mais les deux joueurs étaient bien trop esseulés pour créer un exploit. L’apport offensif du trio M’Vila/Malouda/Cabaye a été quasi inexistant, le pauvre Debuchy se dépatouillait comme il pouvait sur son aile droite, Clichy montait quand il pouvait mais personne au centre pour récupérer le moindre centre, et Réveillère n’a pas aidé Debuchy une seule fois devant.

 

Et puis les changements. A la 63ème, Nasri et Menez rentrent poste pour poste en lieu et place de Malouda et Debuchy. Pourquoi ne pas sortir Réveillère ? Pourquoi ne pas mettre Giroud plutôt que Nasri et jouer à deux attaquants quand on sait que la défense espagnole était loin d’être rassurante, que Piqué n’arrivait même pas à récupérer un ballon de la tête, que Ramos avait un jaune et qu’Arbeloa est une vaste fumisterie au poste d’arrière droit ? Le Montpelliérain rentrera à la 78ème à la place de M’Vila, qui, furieux de sortir, ne serrera même pas la main à Blanc, et n’adressera même pas un petit mot d’encouragement à Giroud. Et plutôt que de jouer e tout pour le tout et tenter des longs ballons sur Giroud, les Français ont continué de jouer à la baballe, en faisant la passe à dix, comme les Espagnols. Sauf qu’eux menaient déjà 1-0. Bref, aucune occasion franche pour la France, si ce n’est un coup-franc de Cabaye de 25 mètres, une tête de Debuchy au-dessus de la barre et un déboulé de Ribéry qui centre sur Casillas… Et puis un contre, Rami qui se fait péter un rein par Pedro, connu pour sa vitesse de course légendaire, et Réveillère qui fait faute… Bref, la France n’a même pas fait peur, et se prendre un 4-0 avec des joueurs naïfs mais combattifs auraient été limite plus glorieux.

 

Et maintenant ?

 

Laurent Blanc jusqu’en 2016 ? / AFP

 

Après le match, la nouvelle polémique « Samir Nasri », qui avait déjà assené un « Ferme ta gueule » à l’égard d’un journaliste de l’Equipe après son but contre l’Angleterre. Cette fois, c’est une vive altercation avec un journaliste de l’AFP qui a fait scandale : ce dernier attendait une réaction de Nasri après le match contre l’Espagne. Le Petit Prince de Marseille a alors rétorqué que « Les journalistes ne cherchent que la merde », ce à quoi le journaliste a lancé un « Eh bien casse-toi alors si tu n’as rien à dire » avant que Nasri pète les plombs en lâchant un « Fils de pute, va te faire enculer, va niquer ta mère, comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé ». Et pendant ce temps-là, Noël Le Graët, président de la FFF, tentait de minimiser les faits. Pour en revenir au terrain, tout le monde, staff comme joueurs, s’accordent à dire que le contrat a été rempli et que la France a fait un bon Euro, Benzema, Ribéry, Blanc et le Graët en tête. Incroyable.

 

Parce qu’on peut annoncer d’autres faits peu glorieux. Pendant France-Espagne, Lloris, capitaine faute de mieux, avait demandé à Menez de se replacer avant que le Parisien lui assène un « Va te faire enculer », chose qu’il réitèrera à l’encontre de l’arbitre après une faute sifflée contre lui et qui lui vaudra un carton jaune clément et synonyme de suspension en cas de qualif’ des Bleus pour les demis. Vous avez dit stupide ? Vous n’avez encore rien vu.

 

Dans le Libération d’aujourd’hui, on apprend ceci avant France-Espagne « Les trois derniers à rentrer sur le pré : Samir Nasri, Jérémy Ménez et le petit Marvin Martin, qui s'entraîneront - si l'on peut dire - ensemble. Ce que font les deux premiers ne ressemble à rien. Fous rires, pitreries- dont celle-là, que l'on doit au Parisien : il court vers le ballon en mouvement et essaie de se stabiliser à pieds joints sur la sphère tout en effectuant un salut militaire. Il réitérera cette figure, se tordant même légèrement la cheville une fois. On n'y comprend d'abord rien : une trentaine de caméras braquées, mille fois plus de smartphones susceptibles d'enregistrer la scène— On a pigé d'un coup, quand les deux gars toujours hilares se lancent dans une séance de frappes pleine puissance à 20 mètres de leurs coéquipiers autrement concentrés: pour avoir mal pris leur mise sur le banc, Nasri et Ménez s'offrent alors une petite provocation en mondovision. »

 

Rajoutez à ça des altercations après la Suède entre Blanc et Ben Arfa, Nasri et Alou Diarra, des déclarations ici et là stipulant que « Le groupe vit bien » et on sent qu’il y a comme du foutage de gueule dans l’air. Avant le Brésil en 2014, si la France réussit à se qualifier – on rappelle qu’elle est dans le groupe de l’Espagne et devra sans doute gagner son ticket aux barrages si tout va bien - et l’Euro 2016 en France, une énième reconstruction s’impose. Avec ou sans Laurent Blanc. Réponse dans la semaine.

 

Raphaël Didio

 

 

 

 

 







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