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La publicité pour sauver les églises de Paris

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Fabrice Bluszez


De grandes bâches publicitaires, interdites sur les monuments historiques, permettront-elles de financer les travaux d'entretien des églises de Paris.

Au nord du jardin des Halles, la façade de l'église Saint-Eustache (1633) a besoin de travaux. Il faut 2,4 millions d'euros. A la Madeleine (1842), la corniche côté est menace ruine : 3 millions d'euros. Dans le 8e arrondissement, l'église Saint-Augustin (1971), de l'architecte Baltard, avec ses piliers en fonte et son immense coupole, vieillit mal : 4,2 millions d'euros.

 

Il n'y a pas que ces trois exemples. De nombreuses églises parisiennes sont soutenues de l'intérieur par des contreforts en bois (en photo, l'église Notre-Dame-de-Lorette). Les éléments sculptés du décor extérieur sont souvent grillagés pour éviter les chutes de pierres sur les piétons.


Pour financer les travaux dans une vingtaine d'édifices, d'ici 2020, la Ville de Paris engagera 80 millions d'euros, L'Etat, 11 millions et le privé, 20 millions.
Si Le Monde cite ces trois églises, c'est que Bruno Julliard, chargé du patrimoine à la Mairie de Paris, a annoncé :

« Avec l’accord des maires d’arrondissement et des prêtres concernés par ces chantiers, nous allons mettre des bâches publicitaires sur les grosses opérations de restauration à la Madeleine , Saint-Eustache et Saint-Augustin. »


La querelle des bâches reprend


La querelle des bâches avait éclaté en mars 2015 quand les écologistes avaient fait abroger au Parlement l'autorisation donnée dans le code du patrimoine. Elle renaît donc. Le textee  invoqué est l'article 581-4 du code de l'environnement qui interdit toute publicité sur les monuments historiques.

Août 2015 : le Louvre caché par une immense photo signée Apple (photo F.Bluszez).


L'Euro de football 2016 a vu de nombreuses installations publicitaires sur des sites classés comme le Champ de Mars, les Champs-Elysées, les quais de la Seine...

La Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France s'en est émue et demande au maire par lettre recommandée de « faire retirer ces dispositifs publicitaires en infraction ». Demande assortie d'une plainte au procureur.