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Coup de gueule sur la Marche des fiertés

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Marie-Hélène Sam Bourcier


Il y a eu la Marche des fiertés, ce samedi 30 juin... Et autour de cette marche, un tas de petits événements qui en disent plus que le défilé lui-même...

Qui derrière et qui devant ?
 

Des semaines avant le départ de la Marche des fiertés, l'Inter LGBT, rassemblement d'associations organisatrices, gère l'ordre des chars dans le défilé. Elle établit aussi un mort d'ordre. Cette année, ce fut "Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies". Rapport aux Gay Games à Paris cette année, à l'actualité ou à la Coupe du monde de football ? Toujours est-il qu'Act Up n'a pas adhéré et s'est retrouvée en fin de cortège. En revanche, dans la liste des chars et des sponsors, on trouve Tinder (le site de rencontres) et Mastercard... Ça n'a pas plu. Et donc, apparition d'un "cortège de tête", derrière la banderole "Queer et trans racisé.e.s contre l'homonationalisme". Son mot d'ordre est "Stop au pinkwashing" de la Ville de Paris, de le police, des entreprises commerciales, etc. Le Monde explique cette démarche.  La page Facebook indique...
 

  « Face à l’urgence de lutter contre les multiples politiques homonationalistes et racistes, dont le discours officiel de la Marche des fiertés se fait le relais, un cortège mené par des personnes queer et trans racisées et en non-mixité* ouvrira la Marche. Nous invitons les personnes blanches à respecter cette non-mixité en se plaçant derrière elles/eux... »
« Qu'ont fait Mastercard ou Tinder en faveur de nos communautés, alors même que les associations historiques de lutte contre le sida (Act Up-Paris et AIDES) ont été reléguées aux dernières places et qu’il y a toujours aussi peu de visibilité lesbienne, trans, intersexe ? ?... »
« Face à ces tentatives d'appropriation de nos combats, nous répondons par l'action et par la lutte. »
« *racisé-es : personnes subissant du racisme systémique. »  


L'action fait débat, notamment sur la discrimination raciale, une série de tweets  (un thread) l'explique...

 

Cette année, j'ai participé à la #MarcheDesFiertes dans le cortège de tête en non mixité racisée. On a du faire face à des blanc-hes incapables de comprendre l'importance de cette décision politique et de la respecter, alors je vais essayer de vous en toucher deux mots. 1/

— ALaCroiséeDesLuttes (@CroiseeDLuttes) 1 juillet 2018

 

La déco arc-en-ciel vandalisée
 

 Des passants ont recréé "spontanément", à la craie, les passages vandalisés.


Créée pour l'occasion de Quinzaine des fiertés, la décoration à un carrefour de quatre passages pour piétons aux couleurs du drapeau arc-en-ciel a suscité du vandalisme : de nuit, tout a été recouvert de peinture blanche, et une inscription hostile ("LGBT hors de France") peinte au sol. Après avoir fait nettoyer, mercredi 27 juin, la mairie de Paris a annoncé que la décoration serait permanente et qu'elle en créait deux autres...

 

#Paris est une ville refuge qui fait sienne les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Pour qu’elles s’inscrivent à jamais en ses murs, les passages piétons arc-en-ciel créés pour la #MarcheDesFiertés seront permanents ! #ParisEstFière #LGBT ????️‍????♥️ pic.twitter.com/do6lJoTZWm

— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 27 juin 2018

Même réaction hostile face à l'installation temporaire de banderoles arc-en-ciel à l'Assemblée nationale. Un "militant d'extrême droite anti-LGBT" aurait déchiré, vendredi 29 juin, un des drapeaux.
 

La décoration à l'Assemblée nationale.


Les images qui dérangent
 

La statue de Jeanne d'Arc cagoulée (photo Marc Endeweld).


Il y a aussi eu un petit incident place des Pyramides où des militants ont placé une cagoule sur la statue de Jeanne d'Arc avant d'être interpellés (HuffingtonPost). Mais aussi plusieurs tweets de personnes ne s'estimant pas représentées dans le défilé. On trouvera tout cela sous le hashtag #MarcheDesFiertés.

 

Nous ne sentons pas fiers d'etre représentés par ces gens-là. Ni même d'être représentés tout court. Réduire l'identité d'une personne à son orientation sexuelle, c'est légèrement réducteur. Que #LGBT nous fiche la paix #MarcheDesFiertés pic.twitter.com/mIo6cp4OWS

— Hubert E. (@escavi_hubert13) 30 juin 2018


D'autres, comme Civitas, sont traditionnellement hostiles... Tout une série de clichés anciens a été réutilisée sur Tweeter, souligne France24 ; ici la photo a été prise à Kiev (Ukraine).
 

La #MarcheDesFiertes #LGBT c'est aussi cela ! Vous trouvez cela acceptable ? Pas nous ! pic.twitter.com/QBadbsLtW8

— Civitas (@Civitas_) 30 juin 2018

Mais il y aussi des images étonnantes... 

 

J’ai pris ce jeune homme en photo cet après-midi à la #MarchedesFiertés. Puis il m’a dit « attends ! Je veux une photo avec mes parents ! Ils sont venus avec moi. Je suis trop fier ! » J’ai trouvé ça touchant. Les autres images sont à retrouver @tetumag. Vous y êtes tous sublimes pic.twitter.com/fmT8BDQ6yz

— Romain Burrel (@RomainBurrel) 30 juin 2018

 

D'autres qui persistent...



Enfin, l'extrait d'Arrêt sur image qui fait un vrai succès, avec un large sourire sur la question de genre... Mais des remarques sérieuses ensuite...