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Génération(s) éperdue(s), de Yves Simon

Publié le  Par Pascal Hébert

Crédit image © Flammarion


Yves Simon s’est toujours imprégné de son époque. Il est comme ça. On ne le refera pas et c’est tant mieux ! Avec une sensibilité à fleur de peau et une brillante intelligence, il a su restituer les embruns du siècle passé dans des chansons, des livres, des articles de journaux.

Cet automne, un livre regroupant une très grande majorité de ses chansons est sorti sous le titre de génération(s) éperdue(s). Pour ceux qui ne connaissent pas Yves Simon, il faut se plonger dans ses textes qui sont une invitation au voyage, à la découverte de l’autre, de l’amour qui s’enroule également dans les phrases d’une époque "J’pense à elle tout le temp"’ (1983). Comme un peintre devant sa toile, Yves Simon nous parle des années soixante-dix comme personne.  Tous les albums de cette période représentent une couleur liée à chaque chapitre de ces années solaires. Que ce soit "J’ai rêvé New York" ou "Raconte toi", sans oublier "Les gauloises bleues", Yves Simon a su être le passeur des ressentis nichés dans la mémoire émotionnelle du cœur.

 

Le silence est toujours complice ou trompeur

 

Attaché à l’actualité qui le bouleverse - même s’il a pris un peu de distance-, Yves Simon se fait journaliste lorsqu’il parle de "USA-USSR" en 1983 ou encore quelques années plus tard ‘’Les souffrantes’’ sans oublier entre deux "Nés en France". Yves Simon invite à s’ouvrir, à parler, communiquer comme dans "Raconte toi" en 1975 : « Envoie toutes sortes de messages/Aux inconnus et lucioles de passage/Prends le parti du risque de l'erreur/Le silence est toujours complice ou trompeur. » Sans oublier dans "Respirer chanter" : « Les yeux ne sont pas faits pour recevoir des arcs-en-ciel et des bouts de pellicule en Eastman-Color, il faut dès à présent leur apprendre à émettre de longues lettres de bienvenue. »

 

Emotion

 

Yves Simon, toujours à la recherche de l’absolu, a colorié avec le talent qu’on lui connaît la vie d’une lycéenne dans "Diabolo Menthe". Poète, il annonçait avec ce texte prémonitoire en 1974 : « Et si d’un gouvernement à un autre gouvernement, nous n’avons pas pris le temps de changer notre façon de tendre la main, c’est qu’un autre gouvernement ne peut rien pour nous et qu’il n’était pas aussi important que cela qu’il ait changé. »

Ce recueil de chansons, agrémenté de dessins de l’auteur,  est une promenade dans le temps. Mais comme dans toute promenade, on s’arrête sur le chemin des mots… en attendant d’écouter la musique et un cd de reprises par la jeune génération. Dans ce CD, on retrouvera son dernier Olympia mémorable et si émouvant pour ceux qui ont eu la chance d’y être. Outre les mots, Yves Simon c’est aussi une voix perlée d’émotion et un picking à la guitare incroyablement majestueux !

Pascal Hébert

Génération(s) éperdue(s), d’Yves Simon. Editions Flammarion. 272 pages. 21,90 €.