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Des poulets brûlés vifs, est-ce de l'art ?

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


Adel Abdessemed a réussi son coup : les poulets brûlés vifs font polémique... On reste sans voix devant l'absence de morale de l'oeuvre. Cette vidéo est posée à Lyon (Rhône).

Cela se passe au Musée d'art contemporain de Lyon (Rhône). L'artiste, Adel Abdessemed, 47 ans, né à Constantine (Algérie), y présente une exposition intitulée "L'Antidote". Spécialisé dans l'expression de la violence de l'époque (la statue du coup de tête de Zidane, c'est lui), il a réalisé une vidéo dans laquelle on voit de la volaille, suspendue par les pattes à des crochets, semblant brûler vive. L'aspect esthétique de l'acte de cruauté laisse songeur, l'intérêt moral aussi. 

 

 

@sanatberbat Adel Abdessemed, Printemps. L’antidote sergisi, Musee d'art contemporain Lyon. pic.twitter.com/HesdXsX1fn

— Emir Külal Haznevi (@KulalHaznevi) 10 mars 2018

 

 

Un procédé technique


L'artiste s'explique dans Le Figaro :

« Le feu est un artifice... il n'a pas plus brûlé les coqs que moi-même...

« J'ai réalisé la vidéo Printemps au Maroc avec une équipe de techniciens créateurs d'effets spéciaux pour le cinéma, qui utilisent couramment un produit pour créer des effets de flammes et d'incendie qui sont sans danger. J'ai déjà utilisé ce produit sur moi-même pour "Je suis innocent" qui me montre en flammes comme les poulets de Printemps qui n'ont été soumis à cet effet de flammes que pendant trois secondes et sous le contrôle strict de techniciens expérimentés pour éviter toute souffrance... Ces trois secondes ont été ensuite montées en boucle dans un dispositif sonore et visuel qui en accentue la dramatisation. Comme au cinéma j'utilise des effets spéciaux pour ne pas être l'acteur de ce que j'entends dénoncer... »


L'artiste incendié sur Twitter


La sombre bêtise de l'oeuvre, au final, ne semblant pas lui apparaître, des associations se sont chargées d'incendier l'artiste. La Fondation Brigitte Bardot a demandé via Twitter des explications au musée. Mais l'explication technique n'a pas convaincu, le principe restant l'animal objet... Sur Twitter, la polémique fait rage.. On citera :

« Ce n'est pas une "allégorie" de la violence. C'EST de la violence. Il faut arrêter de se croire subversif en autorisant des "artistes" à prendre les animaux pour des objets sans sentiments, peurs et identité. Ce ne sont pas des putains de jouets ni des outils pour vos messages. »