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Circulation : un tiers de la capitale limité à 30 km/h d’ici la fin de l’année

Publié le  Par Laurent Pradal

Crédit image © Flickr - Wally Gobetz


Le Conseil de Paris devait statuer hier et avant-hier sur la limitation de vitesse à 30 km/h dans l’hypercentre et quelques autres arrondissements de la capitale. La création de nouvelles zones à 20km/h était également prévue, notamment dans des secteurs plus fréquentés par les piétons, comme l’île Saint-Louis. Des mesures qui entreront en partie en vigueur avant la fin de l’année.

« L’objectif est d’apaiser la circulation et de lutter contre la pollution ». Christophe Najdovski, adjoint EE-LV chargé des transports, est clair dans ses propos. Une déclaration en cohérence avec la politique d’Anne Hidalgo en ce qui concerne son plan antipollution. La raison de ces propos ? Les mesures examinées mardi 26 et mercredi 27 mai dernier par le Conseil de Paris au sujet de la limitation de vitesse à 30km/h dans la capitale. Une promesse de campagne que la maire de Paris tenait à mettre en place rapidement pendant son mandat.
 

Ces mesures s’appliqueront à un tiers de la ville d’ici la fin l’année. Les arrondissements concernés par ces mesures sont principalement dans l’hypercentre (Les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements de Paris) jusqu’au boulevard Saint-Germain dans le 6ème arrondissement. Sont également concernés les 11ème, 12ème et 20ème arrondissements de la capitale.
 

A ceux-là s’ajoutent aussi quelques portions des 8ème, 13ème et 17ème arrondissements (autour du Triangle d’Or, le long de l’Avenue de France et à proximité de l’Etoile), ainsi que certains grands axes comme le boulevard Sébastopol ou la rue de Rivoli. De plus, des zones à 20 km/h sont également envisagées dans les secteurs plus fréquentés par les piétons, c’est le cas notamment de l’île Saint-Louis qui bénéficierait de ces mesures. Au total, ce ne sont pas moins de 88 km de voies de circulation qui passeront en zone 30, un tout petit peu plus en ajoutant les zones à 20 km/h.

Des mesures approuvées par la majorité

Selon la Mairie, ces mesures marqueraient une première étape dans le plan antipollution d’Anne Hidalgo, quant aux limitations de vitesse dans Paris. Selon nos confrères du Monde.fr, Madame le maire propose d’élargir ce dispositif à 90 % du territoire parisien, d’ici 5 ans. A la fin de l’année 2015, toujours selon la Mairie, « ce taux atteindra les 32 % ». En 2020, les seules voies qui resteraient en zone 50 seraient les grands axes à fort trafic de la capitale, excepté quelques-uns. Une limitation qui permettrait une meilleure cohabitation entre les véhicules de particuliers et les transports en commun.
 

Des mesures approuvées par bon nombre de soutiens d’Anne Hidalgo, à commencer par Christophe Najdovski, qui explique les avantages de la limitation de vitesse : « Les accidents impliquant une voiture et un piéton seront beaucoup moins graves », argumente-t-il. Et de continuer : « On pourra aussi multiplier les double-sens cyclables » dans les rues à sens unique. Au final, ces mesures devraient également « réduire le bruit dans la ville ».
 

Même chose pour Jean Lenoir, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports : « Ce texte va dans le bon sens », explique-t-il. Il poursuit : « D’expérience, on sait que cela permet de fluidifier la circulation et de baisser le niveau de pollution atmosphérique ». Paris, une des villes les plus en avance en France sur ces mesures, selon Jean Lenoir, même si certaines villes de banlieue comme Sceaux ou Nogent-sur-Marne ont déjà expérimenté cette limitation sur les départementales et les nationales depuis 2007.

A droite, on craint un ralentissement considérable de la circulation

Dans l’opposition, les avis sont partagés quant à ces mesures antipollutions. Sur le principe, l’élargissement des zones à 30 ne font pas vraiment débat : ce qui gêne la droite, c’est la mesure réduisant la limitation de vitesse à 30 km/h sur certains grands axes, comme la rue de Rivoli ou le boulevard Sébastopol. Une mesure que dénonce Julie Boillot, conseillère UMP de Paris : « La ville va thromboser l’hypercentre de Paris » s’écrie-t-elle. Des ralentissements qui généreraient un temps de trajet plus long, selon la conseillère. Un argument que contredit l’adjoint au transport : « entre une ville limitée à 50 km/h et une ville majoritairement limitée à 30km/h, on perd seulement 1,5 Km/h de vitesse moyenne ».
 

Autre opposant au projet, l’Association 40 millions d’automobilistes, et son délégué général, Pierre Chasseray, qui a déclaré au Parisien que « toute la politique conduite par Anne Hidalgo en matière de circulation est critiquable ». Il s’indigne : « Elle est dans l’idéologie et pas dans le pragmatisme ». A la place des limitations de vitesse, Pierre Chasseray propose d’installer quatre parkings géants, gratuits et surveillés aux portes de Paris.
 

Une mesure déjà évoquée de nombreuses fois par tout un chacun, mais jamais vraiment envisagée par l’ancien maire socialiste de la ville, Bertrand Delanoë, dans son propre plan antipollution. Une idée, comme d’autres précédentes de ce plan et mises en place par Anne Hidalgo (comme l’interdiction des véhicules les plus anciens ou encore la limitation de vitesse à 70 km/h sur le périphérique), que la maire de Paris pourrait ajouter à sa « boîte à outils » antipollution, et sur laquelle la jeune femme devra réfléchir avant la fin de son mandat en 2020.