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Autos et motos anciennes : une exclusion préparée depuis 2012

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © Stéphane Colonna


Depuis 2012, la Mairie de Paris a fait étudier l'impact d'une politique de zone d'action prioritaire pour l'air ou ZAPA. Elle dit pourquoi la Ville de Paris n'aime ni les autos anciennes ni les deux-roues...

La manifestation commune autos anciennes et motos du 17 avril n'a fait reculer ni la Ville de Paris sur son plan anti-pollution, ni le gouvernement sur son projet de contrôle technique obligatoire en cas de vente de deux-roues motorisé. Elle sera peut-être suivie d'autres actions.

La Fédération des motards en colère appelle ses adhérents d'Ile-de-France à une réunion jeudi 5 mai à 20h30 dans les locaux de Motomag, au 8, rue Jean-Jacques Rousseau à Montreuil.

Les possesseurs d'autos anciennes n'ont pas réussi à mobiliser assez pour organiser ce dimanche 24 avril après-midi une 6e Ronde des Bannies dans Paris. Dans la communauté Facebook, une large majorité, 66%, déclare : « Je préfère les manifs de masse avec blocage des rues, c'est le seul moyen de se faire entendre. »
 

Des documents révélateurs : le projet ZAPA

 

Sous l'étiquette "Paris pour tous", le groupe public de Facebook "Projet d'interdiction des véhicules de plus de 17 ans dans Paris" a signalé une série de huit documents relatifs aux mesures anti-pollution parisiennes. Parmi eux, un rapport de l'Epur et de la Ville de Paris. On les retrouvera sous Google Drive.

 

Le plus intéressant date de 2012. Il s'intitule "ZAPA, étude d'impact socio-économique". Une ZAPA, c'est une zone d'action prioritaire pour l'air. Il faut connaître le mot, comme celui de LMEZ utilisé en Europe, pour « low emission zone », donc zone à faible émission de polluants. C'est un gros rapport, 141 pages, qui détaille les « couts et bénéfices de la mise en place d'une ZAPA en agglomération parisienne.

La zone est étudiée selon son étendue (Paris seulement, ou Paris + Plaine commune ou au plus large, tout le secteur intérieur de l'A86.

Le chapitre 3 est "l'identification sociale et géographique des populations impactée". On sait dans le détail, par profession, le type de véhicule (du deux-roues au camion), le type de transport (marchandises ou voyageurs), le type de déplacement (professionnel ou pas, Paris-banlieue ou banlieue-banlieue)... Le coût du changement de véhicule sous la contrainteest même étudié. Un chapitre prévoit -tout de même- des aides...

On apprend dans le rapport que « selon le scénario retenu, le nombre de véhicules potentiellement impactés par un dispositif ZAPA en Ile-de-France variue de 1.818.000 à 2.951.000 sur un total de 6.200.000 véhicules ».


Pourquoi la Ville n'aime pas les deux-roues

 

Un exemple : les deux-roues motorisés (2RM). On lit (page 10)  :

 

« Ainsi, une interdiction des véhicules 2 étoiles toucherait environ 20% des 2RM. On observe également que 88% des conducteurs de 2RM sont des hommes. En termes d'évolution, la part des 2RM dans la composition du trafic dans Paris est en constante hausse depuis 2001, passant de 10% du parc roulant à 17% en 2009. Les deux roues motorisés ne sont pas les principaux contributeurs de pollution en termes de Nox et de PM10. Cependant, les deux-roues motorisés contribuent plus aux émissions régionales d'hydrocarbures que les poids lourds (9% du total régional pour les deux roues contre 1% pour les poids lourds). En outre, pour le monoxyde de carbone (CO) et les hydrocarbures (COVNM, composés organiques volatils), un deux-roues motorisé moyen émet cinq fois plus d'hydrocarbures par kilomètre parcouru qu'un véhicule personnel à essence. »

 

Suit la constatation que « les 2RM contribuent pour 20% aux accident de la circulation en Ile-de-France alors qu'ils représentent moins de 2% des déplacements... » Quant à leur avenir, une phrase dit tout :

 

« L'augmentation constatée de la part des 2RM en milieu urbain est donc préoccupante et un report possible des véhicules particuliers interdits par la mise en place d'une ZAPA , vers ce type de transport est donc à éviter. » 

 

 

« Le deux-roues n'est pas un problème mais une solution », ont plaidé les motards.