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Affaire Benalla : Alexis Kohler peut préparer ses cartons

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


L'affaire Benalla fait scandale ce jeudi 19 juillet. On voit mal comment l'Elysée s'en sortirait sans remettre en cause son organisation interne. Le premier visé est le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler.

Si les faits sont avérés (et au vu des nombreuses vidéos, la défense sera difficile), Alexandre Benalla se serait rendu coupable de plusieurs délits en utilisant brassard et casque de la Police nationale pour frapper des manifestants (ou des passants) place de la Contrescarpe, à Paris, le 1er mai 2018. La liste de ces délits est établie dans Causeur par Régis de Castelnau qui ajoute même les liens vers les textes du Code pénal..
 

« Il apparaît tout d’abord que Monsieur Benalla a revêtu et porté des insignes (casque et brassard) tendant à le faire passer pour un policier dans l’exercice de ses fonctions. Premier délit prévu et réprimé par l’article 433-5 du Code Pénal. Imparable.

Ensuite, le même Monsieur Benalla, affublé de son déguisement, a exercé des violences contre des personnes visant à les faire passer pour des interventions des forces de l’ordre elles-mêmes. Il a donc lourdement violé les articles 433-12 et 433-13 du Code Pénal qui interdisent de s’immiscer dans une fonction publique réservée à son titulaire, et de le faire en introduisant une confusion dans l’esprit du public, et notamment par le port de cet uniforme. Cela s’appelle en bon français une "usurpation de fonctions". C’est une infraction très grave.

Il suffit par ailleurs de regarder la vidéo pour constater que l’énergique collaborateur du président a exercé des violences illégitimes sur la personne de ces deux passants. Dont il semble bien qu’ils ne participaient même pas à la petite manifestation sur cette place de la Contrescarpe. Application de l’article 222–13 du Code Pénal, le "policier" de circonstance a, semble-t-il, bien commis les coups et blessures volontaires interdits par la loi. Le palmarès de notre paramilitaire 2.0 commence à sérieusement s’étoffer. Mais ce n’est pas fini.. »


Le cabinet est responsable
 

Mais cela ne serait rien sans la faute commise par son supérieur hiérarchique qui a pris une sanction en interne alors qu'il aurait dû saisir la justice. Or, il y avait des vidéos, il y avait des policiers, des vrais, autour d'Alexandre Benalla, donc des témoins... Pour qu'une enquête ait lieu, il fallait dénoncer ce comportement délictueux. À la justice de déterminer s'il l'était vraiment ou pas. Le responsable porte un nom : Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée. 


Pourquoi ? Parce que, comme le note le juriste de Causeur... L'article 40 du Code de procédure pénale lui fait obligation de signaler les faits.
 

  Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.


Le cabinet de la Présidence... Avant que le ménage soit fait.


Collomb, ministre de l'Intérieur , responsable aussi...


Au-delà de ce souci d'organisation interne à l'Elysée, il y a l'honneur de la police. Apparemment, on savait et on a laissé faire... Il y a sans doute des responsabilités internes. Pas les CRS de base, ceux qui apparaissent sur les vidéos. Il est probable qu'à eux, on ait signalé Alexandre Benalla comme "conseiller à l'Elysée" et que l'étiquette "Elysée" suffise à ce qu'ils ne se hasardent pas à intervenir.

Mais dans la hiérarchie, il y aura enquête. Et le responsable, c'est le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Alors, démission ? Remaniement ministériel ?