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Convention UMP sur la justice sociale : le RSA fait débat.

Publié le  Par Florie Valsot

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Lors de la convention donnée par le parti de l’UMP, le débat s’est poursuivi hier sur la question du RSA suite aux déclarations de Laurent Wauquiez.

Après s’être fait huer par la gauche mais aussi par certains députés UMP, Jean-François Copé, Marc-Philippe Daubresse, ainsi qu’un grand nombre d’hommes et de femmes du parti reviennent sur l’idée de Laurent Wauquiez. Finalement, il ne serait pas si mal de songer à imposer aux bénéficiaires du RSA un travail forcé en échange d’aides sociales.

 

Les avis concernant la question restent partagés. En effet, Laurent Wauquiez se pose une question qui justifiera sa position : « comment aider les gens sans pour autant s’enfermer dans le piège de l’assistanat ? » ; le ministre des affaires européennes ne croit pas au fait qu’« il y aurait des sujets dont on ne devrait pas débattre » mais croit plutôt « qu’une des vertus que nous a enseigné le président de la République c’est qu’on ne se laisse pas intimider par le politiquement correct, sur ce sujet comme les autres ». Son idée est de « miser résolument sur la valorisation du travail. Pour y arriver, la solution est de mettre l’accent sur le A d’activité (de RSA) ». Il relève 2 points « fondamentaux » :

-       Y a-t-il une vraie différence suffisante dans notre pays d’aujourd’hui entre les revenus du travail et les revenus des allocations ?

Quel est l’impact de « quelqu’un qui travaille et qui passe du RSA à un travail à temps plein ? »

Laurent Wauquiez donne plusieurs exemples : « le travailleur ne possèdera plus la CMU, il cotisera pour sa mutuelle (40 à 60 euros de plus), n’aura plus sa prime de noël… » Et payera d’autres taxes telles que la redevance télé, la cantine scolaire, etc. Il pose la question suivante : « est-ce que celui qui travaille n’a pas le sentiment par rapport à ça que son effort n’est pas reconnu à sa juste valeur dans la société ? ».

-       Il se pose, ensuite, la question des « contreparties ». Il insiste sur le fait que « le RSA n’est pas un petit effort, c’est 8 milliards d’euros posés sur la table » qui font partis de la solidarité nationale et qui sont destinés à aider les gens dans le besoin. « Si on veut réussir à construire une adhésion sur la durée, au contrat social, il faut qu’on soit capable de mettre en face des droits et des devoirs (…) Je ne veux pas d’une société dans laquelle nos compatriotes se disent j’ai le droit à si, j’ai le droit à ça et qu’ils oublient qu’en contrepartie il y a un intérêt général pour lequel on peut participer à des causes communes, même quand on est en difficultés. »

 

Laurent Wauquiez se justifie donc de sa proposition de « ces 5 heures, de ces 10 heures » de travail afin de rendre « une dignité à la personne parce que cela va lui permettre d’avoir un nouveau rôle dans la société ». Pour lui, ce n’est pas stigmatiser les gens d’introduire le fait que «le retour à l’activité soit possible pour tout le monde si on s’en donne les moyens et si on en fait notre priorité politique », plutôt que de « juste verser un chèque chaque mois et de ne plus s’occuper des gens, ça ce n’est pas du social, c’est le piège de l’assistanat qu’on laisse se refermer sur eux, et je ne veux pas de ça pour mon pays ».

 

Sa réponse est donc d’adopter un esprit de compétition plutôt que de trouver des solutions qu’on poserait en termes d’égalité. Cet esprit de compétition implique donc une notion de concurrence : imposer aux personnes dans le besoin du travail afin qu’elles se justifient de leurs droits aux aides sociales, en prenant l’exemple du travailleur qui se sent dévalorisé, ne traite pas des vrais problèmes de fonds tels que la hausse des impôts ou encore des réductions de postes, ou bien de la baisse des salaires et pire du pouvoir d’achat qui n’augmente toujours pas à cause de l’inflation des prix des produits de consommation.

 

Martin Hirsch réprouve totalement l’idée de Laurent Wauquiez car il redoute que le surplus d’un milliard d’euros du Fonds National de Solidarité Active (destiné au financement du RSA) en 2010 ne serve à d’autres fins (source : Le Nouvel Observateur). En effet, « il préférerait la création d’emplois aidés, d’autant que, selon lui, l’Etat ne redistribue pas tout l’argent levé pour financer le RSA » (source : Direct Matin).

Martin Hirsch parle même d’ « entourloupe » sur le RSA et accuse l’Etat de se servir de « l’argent qui doit aller dans la poche des travailleurs modestes pour autre chose ». Il fait référence à la taxe qui est censé financer le RSA (source : Libération).

 

Toujours est-il, que le duo Copé / Daubresse insiste sur le fait que ces heures de travail rémunérées au Smic pourraient apporter des réponses au questionnement de Laurent Wauquiez, tout en gardant la philosophie de la loi Hirsch. Tandis que ce dernier ne partage pas leurs idées, Daubresse déclare hier lors de la convention UMP que cette décision « éviterait de créer une nouvelle loi et de mettre tout le monde d’accord ».