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Présidentielle : les cinéastes écrivent à François Hollande

Publié le  Par Jennifer Declémy

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En publiant une lettre ouverte au candidat du Parti Socialiste, le monde du cinéma illustre le malaise politique qui émane des électeurs

L'information est dévoilée hier dans le JDD. Le monde de la culture, représenté par des cinéastes, a écrit une lettre ouverte au candidat socialiste pour lui demander des précisions sur son progamme culturel.

Les acteurs du monde culturel sont traditionnellement à gauche, c'est un fait avéré, et l'été dernier les deux principaux candidats à la primaire ne s'y étaient pas trompés en chouchoutant la culture. Néanmoins, à l'occasion de l'élection de 2012, l'association des Auteurs réalisateurs producteurs a tenu à demander des propositions concrètes, s'inquiétant de la part accordé par François Hollande à ce domaine jusqu'à présent.

"L'élection présidentielle de 2007 s'est avérée être une première alerte, avec un débat timide, pour ne pas dire inexistant sur les enjeux culturels. Nous ne voudrions pas qu'à nouveau le débat culturel, la confrontation des idées, ô combien légitimes dans notre démocratie, se trouvent confisqués". A l'évidence le monde culturel s'inquiète de l'accaparation du débat politique et électoral par les enjeux économiques et sociétaux. Dans un contexte dominé par la crise, et maintenant la perte du triple A, d'autres questions ont bien du mal à s'imposer alors que "plus que jamais, les défis que doit relever la création sont lourds". Ainsi les auteurs de la lettre pointent du doigt "la paupérisation des créateurs, le risque d'uniformisation des oeuvres, l'encouragement à la délocalisation dans les pays au moins-disant fiscal et culturel".

Ce sont donc des explications que le monde de la culture réclame, des réponses à des questions très précises ("comment réinventer la démocratisation de la culture ?" par exemple) pour qu'ainsi les acteurs culturels puissent s'engager. Ce genre de lettre ouverte semble montrer que les différents groupes dans la société ont de plus en plus de mal à se retrouver politiquement, alors que traditionnellement les appartenances politiques étaient déterminées par groupe professionnel ou culturel. Un signe de plus de la fragilité des partis politiques aujourd'hui, qui n'arrivent plus à mobiliser automatiquement leurs électorats traditionnels.