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Présidentielle : François Hollande et Martine Aubry travaillent leur unité.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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En s'affichant hier ensemble, et complices, à Gandrange, François Hollande et Martine ont tenu à démontrer l'union des socialistes derrière leur candidat. Un pari néanmoins difficile à tenir.

A en croire le spectacle joué à Gandrange hier, les querelles de la primaire sont bel et bien terminés entre le candidat socialiste et la patronne du PS, qui ont affiché hier une unité sans retenue. Saluant celle qui a été « ministre de l’emploi » et qui est maintenant « pleinement dans la campagne », François Hollande a rendu hommage hier à Martine Aubry, peut-être pour la remercier de la semonce qu’elle a administrée jeudi dernier à Nicolas Sarkozy. Mais cette dernière a également su louer son ancien adversaire, le présentant comme « celui qui porte le chemin du redressement productif et industriel ». On se souvient que lors de ses vœux à la presse, la semaine dernière, l’ancienne ministre avait rendu un vibrant hommage à l’ancien premier secrétaire, allant même jusqu’à le comparer à Vaclac Havel.

Oublié les bisbilles donc, les couacs avec l’accord socialio-écolo qui ont fait dire à certaines que Martine Aubry jouerait la défaite de son candidat pour mieux espérer une victoire aux législatives et elle-même envoyée à Matignon (rumeur qui a circulée pendant plusieurs semaines en décembre dernier). Désormais cette dernière s’affirme comme la fan numéro 1 de François Hollande. Et quand d’autres membres du parti critiquent ouvertement le candidat, c’est elle qui intervient pour leur demander de se taire.

La répartition des rôles entre les deux protagonistes était donc très claire hier : François Hollande s’installe dans le rôle de Président tandis que la maire de Lille se charge de répondre à la droite, et sévèrement, rôle dont elle peut se charger à merveille. A elle de répliquer aux attaques de la droite pendant que son candidat lui s’élève au-dessus des polémiques et ne s’adresse qu’aux français.

L’équipe du candidat insiste énormément sur l’unité du parti derrière le candidat, pour tenter d’expier le souvenir douloureux de 2007, quand Ségolène Royal, acclamée par les militants mais méprisée par les cadres, avait quasiment du faire campagne seule, et en avait forcément pâti face à la machine de guerre de Nicolas Sarkozy. Scénario catastrophe que les ténors socialistes veut à tout prix éviter, mais qui a encore un peu de mal à se réaliser. Entre un Arnaud Montebourg qui va voguer hors du Parti Socialiste en créant son propre mouvement politique, une Ségolène Royal qui assure le service minimum dans les médias, une Martine Aubry qui est restée très discrète les trois premiers mois de la campagne, et certains responsables qui hier ont remis en cause le financement de la proposition de création de 60 000 emplois dans l’éducation nationale, il est indubitable qu’il existe encore des tensions au sein du camp socialiste. François Hollande, maitre en art de la synthèse, devra redoubler d’efforts pour aligner tout le monde derrière lui, bien droit, s’il ne veut pas perdre cette élection.