Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Les primaires : à droite et à gauche

Publié le  Par Valérie Galfano

Crédit image © Domdomegg


La primaire à droite est prévue mais à gauche, primaire ou pas primaire, c'est la question... Le 18 juin, le PS a dit oui. Mais qu'est-ce qu'une primaire ?

Le mercredi 15 juin 2016, le tribunal de grande instance de Paris a débouté 3 militants du PS d'une action visant à obliger le Parti socialiste à organiser une primaire avant l'élection présidentielle des 23 avril et 7 mai 2017. 

 

Une primaire, qu'est-ce que c'est ?
  Il s'agit d'un mode de désignation d'un candidat aux élections présidentielles par les sympathisants d'un parti. Ce système est né dans les pays anglo-saxons : les américains suivent avec délice les débats de leurs candidats aux primaires.

  Une primaire en France, pourquoi ?
 

Théoriquement, n'importe quel citoyen français peut se présenter aux élections présidentielles à condition
 

d'être âgé de plus de 18 ans
 

et d'avoir les signatures de 500 élus (parlementaires, élus locaux ou d'outre-mer) : faisant partie de 30 collectivités territoriales : on parle de "parrainage".
 

Les élections françaises voient souvent la multiplication de petits candidats qui ne récupèrent au final que très peu de voix :

Par exemple aux élections présidentielles de 2012, au 1er tour, il y avait 10 listes dont 4 listes ne représentaient que 3,75% des voix : Jacques Cheminade n'a obtenu que 89 545 voix( 0,25% des suffrages), Nathalie Arthaud 0,56%, Philippe Poutou 1,15% et Dupont-Aignan 1,79%
 

La primaire a pour but de réunir les voix d'un parti sur une seule personnalité qui recueille le plus de suffrages et devient ainsi le candidat unique de ce parti.

 

La primaire à droite
 

Des règles ont été proposées par un groupe de travail mené par Thierry Solère en avril 2015. Elles ont ensuite été adoptées par le bureau politique de l'UMP.
 

C'est quand ?

Les dates des premier et second tours ont été fixées au 20 et 27 novembre 2016.
 

 

Comment se présenter comme candidat ?
 

Des conditions ont été fixées
 

être parrainé par au moins 2500 adhérents et 250 élus dont 20 parlementaires.

et s'engager à soutenir le candidat qui sera désigné à l'issue de la primaire et faire campagne pour lui.

 

Qui peut voter ?
 

Pour voter, il faudra :

avoir 18 ans au moins et être inscrit sur les listes électorales. Il est prévu la possibilité de voter pour les jeunes de 17 ans en 2016 qui auront 18 ans à la date de l'élection présidentielle de 2016 : les détails ne sont pas encore connus.

s'acquitter de la somme de 2 euros représentant la participation aux frais d'organisation du vote.

Et signer un texte « la charte de l'alternance » dans lequel on reconnaît accepter les valeurs républicaines de droite et du centre. Il n'y a pas besoin d'être adhérent à l'UMP pour participer au scrutin.

Se rendre dans un bureau de vote dont la localisation sera connue ultérieurement : 10 337 bureaux sont prévus en France métropolitaine et une dizaine de bureaux dans les collectivités d'Outre-mer. Les français de l'étranger pourront également participer par le biais d'un vote électronique. Les procurations seront interdites.

 

Quel vote ?

Il s'agit d'un vote majoritaire à deux tours :

au 1er tour, le candidat qui obtient plus de 50% des suffrages l'emporte et devient le candidat officiel de l'UMP. Si personne n'obtient la majorité, un second tour est organisé.

Au 2d tour, c'est le candidat qui obtient le plus de suffrages qui est désigné.

 

 

Qui sont les candidats déjà déclarés ?
 

A l'heure actuelle, ils sont  douze candidats déclarés : Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Nadine Morano, Hervé Mariton, Frédéric Lefebvre, Jacques Myard, Geoffroy Didier, Jean-Frédéric Poisson et Henri Guaino.


 

La primaire à gauche
 

En 2011, le Parti socialiste et le parti radical avaient organisé une primaire dite « primaire citoyenne » en vue de désigner un candidat commun : elle était ouverte à tous les citoyens inscrits sur les listes électoriales en 2011.
 

Six candidats se sont présentés : François Hollande, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet et au second tour, François Hollande l'a emporté face à Martine Aubry. 
 

Les statuts du parti ont été modifiés pour prévoir le caractère obligatoire de la primaire avant toute élection présidentielle.
 

En janvier 2016 : de nombreuses personnalités de gauche ont signé un texte demandant l'organisation d'une primaire avant les présidentielles de fin d'année : on peut citer Daniel Cohn-Bendit, l’économiste Thomas Piketty, le démographe Hervé Le Bras, l’écrivain Marie Desplechin, l’historien Pierre Rosanvallon, l’essayiste Raphaël Glucksmann, l’avocat William Bourdon, le comédien Philippe Torreton ou encore l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo. Barbara Romagnan est la seule députée socialiste signataire.
 

Le 10/4/2016 : Le PS a voté oui à l'unanimité à l'organisation d'une primaire.
 

15/6/2016 : Le TGI de Paris a débouté 3 militants du PS de leur action visant à obliger le Parti socialiste à organiser des primaires. Leur demande s'appuyait sur une disposition des statuts prévoyant que le conseil national fixe le calendrier et les modalités d'organisation de la primaire au moins un an avant l'élection ce qui aboutissait au 7 mai. Aucune décision n'ayant été prise à cette date, les militants demandaient à la justice d'ordonner au Parti socialiste de s'exécuter.

Le tribunal a estimé que les statuts n'étaient pas suffisamment clairs et précis pour aboutir à une réelle obligation de résultat pour le Parti socialiste. Ce qui signifie que rien n'oblige réellement le Parti socialiste à organiser une primaire.
 

18/6 : la réunion du Conseil national du PS a pris la décision d'organiser en janvier 2017 une primaire avec date limite de dépôt des candidatures au 15 décembre 2016.

 

Pourquoi des hésitations sur l'organisation d'une primaire à gauche ?

Pour certains, le président de la République sortant, François Hollande possède une légitimité qui devrait lui permettre d'échapper à une procédure d'investiture de son parti : il est le candidat naturel du PS s'il décide de se représenter. Surtout qu'après les attentats qui ont eu lieu en France, il n'a rien à prouver de ses qualités de chef d'Etat.

 

En vidéo (près de 6'), Jean-Christophe Cambadélis annonce la primaire du PS, le 18 juin 2016 (vidéo du PS).