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Présidentielle : François Bayrou propose un référendum.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Reportage : François Bayrou termine ses forums thématiques aujourd'hui à la maison de la Chimie (VIIe) et y fait une annonce surprenante.

Aujourd’hui se déroulait le quatrième et dernier forum thématique de François Bayrou, le fameux agenda 2012-2012, et le sujet d’aujourd’hui était « le nouveau contrat démocratique », avec au programme trois tables rondes animées par ses proches et portant sur : sécurité/justice, institutions/équilibre des pouvoirs et partage des responsabilités.

Lors de ces diverses tables rondes, plusieurs contributeurs et intervenants vinrent exprimer leurs avis sur les sujets choisis, abordant tous, de manière générale, les failles que connaissent les institutions républicaines à l’heure actuelle, que ce soit dans le domaine judiciaire, les relations entre les différents pouvoirs ou les liens entre le pouvoir exécutif et les collectivités territoriales. Trois tables rondes donc, animées par des ténors du parti, dont un nouveau venu, ancien cadre de République Solidaire, Dominique Garrigue, qui ont assuré le débat durant toute la matinée.

Mais le discours du candidat centriste, qui clôturait ce dernier forum thématique, a annoncé une surprise de taille aux participants et journalistes présents à la maison de la Chimie aujourd’hui. Alors qu’on attendait un débat traditionnel sur l’état de la démocratie en France, saupoudré d’une critique des deux principaux candidats, François Bayrou a annoncé que s’il était élu (dans sa bouche cependant est uniquement utilisé le futur simple, et à aucun mot le conditionnel tant sa foi en lui-même est immense), le 10 juin 2012, en même temps que le premier tour des élections législatives, les français auraient à approuver, par le biais d’un référendum, l’adoption d’une loi-cadre visant à moraliser la vie publique.

Aussitôt l’annonce faite, la salle a tremblé sous la salve d’applaudissements des militants et responsables, ravis de cette annonce, eux qui dénoncent l’affaiblissement de notre démocratie depuis trente ans, et que le même François Bayrou fustige depuis dix ans qu’il est dans l’opposition. Très en verve, le candidat a promis que la loi-cadre en question comportait toute une série de volets qui permettrait enfin au pays de retrouver un élan démocratique indispensable à son redressement :

Reconnaissance du vote blanc. Obligation de la parité pour tous les partis. Suppression des micros-partis (environ 300 aujourd’hui) qui sont créés uniquement pour bénéficier de subventions publiques. Interdiction d’accès à une fonction publique quand on est condamné pour corruption. Règle obligeant la participation des parlementaires dans leurs chambres, avec interdiction d’une délégation du vote et une obligation de vote. Abaissement du nombre de députés à 400. Une nomination du ministre de la justice approuvée par le Parlement. Supprimer la nomination des patrons de chaines de télévisions publiques par le chef de l’état. Nouvelle loi électorale pour les élections législatives qui comporteront un quart de proportionnelle.

Toutes ces mesures permettraient, selon le candidat centriste, de mettre fin aux affaires qui « empoisonnent la démocratie » que François Bayrou décrit en très piteux état, à cause des deux partis qui règnent sur la France depuis trente ans. Car au-delà de cette annonce que l’on n’attendait guère, c’est aussi, comme à son habitude, à une attaque en règle contre le PS et l’UMP que s’est consacré le député béarnais, fustigeant pendant plus de deux minutes l’ineptie d’un système sacrant déjà deux candidats principaux, et l’éjectant hors du match. Car la faute principale des deux camps, pour François Bayrou, c’est d’avoir « monopolisé le pouvoir » (terme qu’il utilisera très souvent los de son discours) et donc « nous sommes là pour mettre fin à cet abus du pouvoir », s’écrie-t-il sous les applaudissements du public, conquis par son chef.

Le candidat à la présidentielle a donc dénoncé la corruption des deux grands partis, incapables de modifier un système qui les sert tant et d’instaurer « une république honnête et loyale » que lui pourtant appelle de ses vœux. Revendiquant être un « président honnête et irréprochable » au service du peuple (s’il est élu), François Bayrou, s’il ne cite jamais nominément ses deux adversaires, ne manque jamais une bonne pique. En réponse au portrait au vitriol dressé dans le livre paru cette semaine de François Hollande et s’intitulant Changer de destin, le béarnais répond « le seul chemin pour changer de destin c’est de dire la vérité ». Cette fameuse vérité, exaltée par tous les candidats au nom des mensonges que profèrent tous les autres, François Bayrou lui la détient, à l’entendre parler, lui qui, au nom du centrisme dont il est le représentant, veut incarner tout le peuple français, comme l’esprit de la constitution de 1958 l’imposait au chef de l’état. A ce titre, s’il devient président il veut interdire toute réunion d’élus de son parti à l’Elysée, comme c’est la pratique actuellement tous les mardis matins.

En un discours François Bayrou a donc exposé l’esprit des institutions de la France telles qu’il les désire, pour enfin un meilleur fonctionnement de la machine de l’état. Impartialité, responsabilité et vérité semblent en être les maitres mots. Dans la plus pure tradition du centrisme à la sauce Bayrou.