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Présidentielle : François Bayrou peut-il rebondir ?

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Malgré toutes ses tentatives, François Bayrou a de plus en plus de mal à s'imposer comme un prétendant sérieux à l'Elysée. Peut-il encore remonter la pente ?

S’il a connu une remontée impressionnante dans les sondages lors de sa déclaration de candidature en décembre dernier, François Bayrou connait aujourd’hui une situation très inquiétante et pourrait même être dépassé par un Jean-Luc Mélenchon dont personne n’aurait parié un kopek dessus il y a encore trois mois. Stagnant dans les sondages autour des 10% d’intentions de vote, le béarnais peine à imposer ses thèmes dans l’opinion et surtout, il a été complètement éclipsé par les deux grands qui jouent désormais un match solo et ne font même plus l’effort de venir le draguer. A-t-il encore les moyens de surprendre ?

En proposant son référendum sur la moralisation de la vie publique samedi dernier, le centriste espérait marquer un coup et braquer les projecteurs sur lui mais las, les deux grands candidats ont très vite détourné le sujet et ramené l’attention sur eux. Depuis, son seul discours officiel, à lui et ses principaux lieutenants, est de s’indigner de la bipolarisation de la vie politique et de dénoncer de plus en plus durement les discours de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Et hier encore une fois, son meeting à Angers est passé à la trappe avec l’incident de Bayonne.

Pourtant, 2 000 sympathisants s’étaient déplacés hier soir pour le voir et pendant plus d’une heure, ils auront entendu leur candidat dénoncer « la surenchère démagogique » du PS et de l’UMP et « une campagne qui passe à côté des enjeux essentiels. On est toujours dans le plus et le n’importe quoi ».

En attendant, c’est la méthode Coué qui fonctionne dans l’équipe. Son porte-parole, Yann Wehrling, se dit persuadé que « malgré le martèlement de Sarkozy et Hollande dans les médias, notre potentiel de départ reste intact. Quand le ras-le-bol s’installera, François Bayrou s’imposera comme une alternative à ce lavage de cerveau » et surtout, il compte sur l’égalité de temps de parole qui prévaudra à partir du 20 mars.

Pour autant, la candidature Bayrou n’imprime pas auprès des français. S’il reste très populaire et apprécié, et si on lui reconnait volontiers une certaine éthique trop rare parmi les politiques, on lui reproche aussi de s’être tenu à l’écart de la vie politique pendant cinq ans, d’être resté dans une opposition presque stérile, et surtout, de ne pas choisir son camp. La majorité des français ne pouvant pas l’imaginer devenir Président de la République, ils attendent de lui qu’il dise qui il choisira entre François Hollande et Nicolas Sarkozy au soir du premier tour pour ne surtout pas avoir une mauvaise surprise le 22 avril. En attendant, ils préfèrent un vote utile, même si c’est sans enthousiasme.