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Gabriel Brisé, reporter Gilets jaunes, écrit de sa prison

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr (copie d'écran)


Gabriel Brisé, qui s'est improvisé reporter au début de la crise des Gilets jaunes, a créé une chaine YouTube et Le Média indépendant. Las, une affaire de violence dans un autocar l'envoie en prison....

Journaliste ou pas ? Aux lecteurs ou aux habitués de le dire, au vu du compte Facebook de Gabriel Brisé ou du Media Indépendant. La chaîne Youtube Le Média Indépendant est son principal outil de communication.



Gabriel Brisé, habitant Angoulême (Charente), lui, est incarcéré à Angoulême depuis le 7 août. Il avait été jugé le 4 juin, pour des faits datant du 28 novembre 2018. Après une nuit passée sur un rond-point, des gilets jaunes avaient stoppé un bus. Un des passagers a pris un coup de poing...  Gabriel Brisé avait été condamné à deux mois de prison, peine aménageable... Sauf si on ne se présente pas au juge d'application des peines.


 


 


La lettre de Gabriel Brisé

La manifestation du 13 août (photos Le Media indépendant).

Soutenu par sa famille, par les Gilets jaunes aussi, avec une manifestation le 13 août à Angoulême, il a écrit une première lettre de prison. En voici le texte...
 


« Bonjour à vous,

« Je tenais à écrire ce courrier qui sera diffusé sur le compte Facebook Le Média Indépendant afin de vous faire part de pourquoi je suis incarcéré mais surtout vous partager en toute transparence comment se passe ma détention dans la maison d'arrêt d'Angoulême.


« Comme vous le savez déjà, le journal local CL (ndlr Charente libre) a écrit un article diffamatoire à mon encontre, vous connaissez déjà la teneur de ce pseudo journal, alors je vous confirme que si je me retrouve aujourd'hui en prison c'est pour entrave à la circulation, ces faits datent de 2018, aucune violence, pas d'alcool. Vous aurez la preuve de ma condamnation quand je je sortirai de prison, je conseille par la même occasion à M. Armel le Ny, directeur de CL de vite rentrer en relation avec ses avocats.


« Par transparence, je vous confirme que la police n'a pas été violente physiquement à mon encontre, en revanche, un policier d'Angoulême que j'avais filmé pendant le blocage de la N10 qui avait été blessé à la jambe et s'était reçu un pétard a joué la carte de l'intimidation. Il a su profiter de ma situation pour m'insulter.


« Maison d'arrêt d'Angoulême, après le choc psychologique, ma réalité reprend sa place. Une cellule de 9m2 où se trouvent deux lits superposés, une toilette, une douche, une plaque chauffante, une télé, une table, 4 chaises et 4 armoires. Nous sommes donc 4 en cellule, cela est déjà hors la loi : pour cause un détenu devrait être seul en cellule où maximum 2 à la demande des détenus.


« Dans la cellule, une fenêtre, vue sur les murs. Et encore une fois, la loi n'est pas respectée. Pour cause : sur cette fenêtre se trouvent des triples barreaux, alors que la loi n'autorise qu'une grille de barreaux...
 


« ... A l'intérieur de la cellule se trouve également un bouton d'urgence. Imaginez une crise cardiaque ou pire, se bouton est très utile en théorie mais encore une fois la prison est hors-la-loi. Pour cause si vous appuyer sur le bouton une alarme se déclenche dans la cellule mais aussi au pc des surveillants, ils ne peuvent ignorer cette alarme, celle ci émettant un son fort est désagréable, plus une lumière. Pourtant encore la loi n'est pas respectée car les surveillants raccrochent délibérément à cet appel d'urgence, en appuyant sur le bouton vous ne serez jamais secouru, voici une non-assistance à personne en danger.


« Deux fois par jour, les surveillants vous demandent si vous voulez aller en promenade, deux fois une heure et demie par jour, mais là encore les lois françaises ne sont pas respectées, ne parlons pas de la taille des promenades, restons fixés sur la loi, encore une fois elle n'est pas respectée. Pour cause, un double filet se trouve au-dessus des cours de promenade, ce qui a pour conséquence qu'il est impossible de voir le ciel dans toute sa splendeur, le droit de l'homme est encore bafoué.


« La santé des détenus est ici très peu suivie. De plus l'infirmière, m'a confié être débordée face à l'afflux de nouveaux incarcérés. Elles se sent seule face à tout ces soins et visites à effectuer.


« La tension monte d'un cran chaque jour. Nous avons dû accueillir un 5e détenu dans notre cellule de quatre déjà complète. Il se voit contraint de dormir sur un matelas à même le sol à côté d'une douche qui fuit. Un surveillant nous a fait part de l'illégalité de mettre un matelas au sol, il trouve cela aberrant, dans sa confession, il poursuit en disant, oui la hiérarchie est au courant, les juges également sont au courant de cette surpopulation carcérale mais ils (les juges) continuent d'incarcérer les gens, même pour des délits ne présentant aucun danger.

« SURPRISE, les magistrats qui condamnent des gens car il ne respectent pas les lois, ne respectent pas eux mêmes leurs propres lois, on peut se poser la question, pourquoi ne sont-ils pas en détention ? Un bras de fer est lancé entre pénitentiaire et justice.


« Bien à vous.

« Gabriel pour Le Média indépendant. »

 

L'article de Charente libre évoqué par Gabriel Brisé

Voici donc, en deux photographies présentes sur la page Facebook de Gabriel Brisé, l'article qui évoque sa condamnation...
 

  


Le message de Gabriel Brisé avant son incarcération


Pour être complet, voici le témoignage laissé par Gabriel Brisé sur YouTube la veille de son incarcération...