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Présidentielle : François Bayrou a tenté de relancer sa campagne.

Publié le  Par Jennifer Declémy

Crédit image © AFP/Bertrand Langlois


Le candidat du Modem était au zénith de Paris cet après-midi pour un meeting de la dernière chance, alors que sa campagne a du mal à imprimer dans l'opinion française marquée par la bipolarisation de la vie politique.

 

Connaissant une sérieuse baisse de vitesse, à la fois dans les sondages et dans sa dynamique de campagne, le candidat centriste a tenté de redonner du souffle à une candidature qui manque singulièrement d’entrain, alors qu’il est devenu cette semaine le cinquième homme de la campagne, loin du second tour auquel il aspire tant.

Pour cela, le rendez-vous était fixé au zénith de Paris, devant près de 6 500 militants motivés mais conscients de la difficulté de la tâche qui les attend, alors qu’il ne reste que quatre semaines de campagne. Dans l’entourage du député on en convient d’ailleurs, c’est maintenant ou jamais qu’il faut que la situation évolue.

Au menu de la journée, réduction de la dette et des déficits publics, défense du produire en France, réforme de l’école, « démocratisation et moralisation » de l’Europe et de la France, le tout sur un fond bien connu de dénigrement de l’UMP et du PS.

« Depuis quinze, vingt et trente ans, les deux mêmes partis, l’UMP et le PS dominent le pouvoir. Depuis quinze, vingt et trente ans, c’est eux qui nous ont conduits là où nous sommes. Il n’y pas d’espoir du côté de chez eux. Je propose à notre pays le seul chemin qui lui permet de se reconstruire » a-t-il martelé, se posant une nouvelle fois en recours contre la bipolarisation du système, à laquelle il participait encore en 1993 quand il était ministre sous les gouvernements d’Edouard Balladur et Alain Juppé.

Mais contexte oblige, il a dû parler de sécurité et de religion, et de prendre position par rapport au drame de Toulouse. Et le candidat reste ferme : « les guerres de religion ne sont jamais finies. Elles ne demandent qu’à se rallumer. Chaque fois qu’un pays va mal, les tensions montent au sein de ce pays, de ce peuple (…) Sans trêve, je défendrai cette idée : nous allons vivre ensemble ! Tous, tous nos enfants, si différents, chrétiens, juifs, musulmans ou autre chose, ou rien du tout, français en tout cas, ils sont sur les bancs de la même école, ils forment le même pays. Et si le pays va bien, ils iront bien, tous ! ».

Mais il a aussi dû parler sécurité, domaine qui n’a jamais été véritablement sa priorité, et a détaillé ses propositions comme une réimplantation « des forces de police dans les quartiers devenues des zones de non droit », de « nommer dans chacun de ces quartiers un sous-préfet chargé de coordonner tous les services de l’état, qui sera un interlocuteur des habitants et de leurs élus, avec obligation de résidence dans le quartier ».

Est-ce que cela va suffire à François Bayrou pour renverser la donne qui s’installe actuellement, et qui le relègue très loin derrière les deux favoris ? Rien n’est moins sûr. Le candidat centriste a en effet commencé sa campagne sur un pari risqué : l’effondrement de soit Nicolas Sarkozy, soit François Hollande, pour les remplacer et se placer en alternative. Or, le socialiste reste le candidat en tête, bien placé pour s’installer à l’Elysée, tandis que le président sortant se maintient assez haut au premier tour pour ne plus être menacé.

Et si l’homme caracole en tête des côtes de popularité des candidats, il semble que ce ne soit pas assez pour que les français lui confient le pouvoir, d’autant plus qu’ils ne voient pas comment et avec qui François Bayrou pourrait gouverner.

François Bayrou espérait que le meeting d’aujourd’hui serait son Bourget, son Villepinte ou sa Bastille, mais il lui manque la démonstration de force en moins, l’homme tenant tant à cultiver son sérieux et sa rigueur. Alors que d’autres candidats tenaient également meeting cet après-midi, il n’est pas sûr que ce rendez-vous sera celui qui marquera l’esprit des français et leur donnera envie de voter Modem le 22 avril prochain.