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Présidentielle : le duel Sarkozy-Hollande va enfin avoir lieu.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Dans un peu plus d'une semaine ils s'affronteront lors d'un débat télévisé où le président sortant donnera tout ce qu'il a pour renverser la tendance. Les deux hommes cependant se connaissent et se jaugent depuis des années déjà.

Il apparaissait en filigrane depuis la désignation de François Hollande à l’issue de la primaire socialiste le 16 octobre dernier, mais il a été confirmé par le résultat du premier tour de l’élection présidentielle : le duel entre Nicolas Sarkozy et François Hollande aura bien lieu.

Si l’histoire avait été différente il aurait pu se produire il y a cinq ans déjà, quand François Hollande, alors premier secrétaire du PS, voulait concourir à l’élection présidentielle mais avait dû laisser la place à sa compagne d’antan, Ségolène Royal. Dirigeants de la droite et de la gauche pendant près d’une décennie, les deux hommes, aux styles totalement opposés, ne s’en sont pas moins beaucoup côtoyés tout au long de leur carrière politique.

Ils ont le même âge, et ont commencé leurs carrières politiques en même temps, dans les années 70-80, avant de devenir tous deux députés pour la première fois en 1988. Seule différence, François Hollande mettra la main sur le PS dès 1997, Nicolas Sarkozy lui devra attendre 2004, mais son ascension sera alors beaucoup plus fulgurante. Si l’actuel chef de l’état a eu besoin de l’UMP pour gagner, le député de Corrèze a dû attendre d’être débarrassé de son parti pour avoir une chance de l’emporter.

Le premier débat entre les deux hommes a eu lieu en 1999, à l’occasion des élections européennes, et alors que Nicolas Sarkozy remplaçait Philippe Séguin au pied levé à la tête de la liste RPR. Dès cette rencontre François Hollande avait jugé l’homme « vous, gentil, vous ne l’êtes ni au début ni à la fin ». Une assertion dont il se souviendra sûrement le 2 mai prochain (jour du débat entre les deux finalistes).

Puis c’est en 2005 que leurs chemins se sont croisés de nouveau, alors qu’ils dirigeaient tous deux leurs partis respectifs, à l’occasion du vote sur le traité constitutionnel européen. Désireux d’éliminer leurs adversaires au sein de l’UMP et du PS, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont fait cause commune pour plaider pour la victoire du oui, allant même jusqu’à poser ensemble dans Paris-Match le 17 avril 2005. Une couverture désastreuse qui renforce le sentiment que, finalement, gauche et droite se valent, et qui pénalisera le patron du PS quand le non l’emportera le 29 mai 2005. A partir de ce moment, ses espoirs pour l’Elysée s’anéantissent alors que celui qu’il voyait déjà comme son futur rival parvient à ne pas s’associer à la défaite de son camp.

Pendant tout le mandat de Nicolas Sarkozy, le député de Corrèze débarrassé de son mandat de patron du PS observera attentivement son futur adversaire, ne cessant de le dénoncer lui et son bilan. Se posant en anti-Sarkozy, en futur président normal, loin du bling-bling et de l’étiquette « président des riches », François Hollande juge son rival sévèrement, mais avec lucidité. Ne disait-il pas déjà en 2004 « Nicolas Sarkozy ne doute ni de lui-même, ni de son destin. Il accepte d’être mis totalement à nu. Il est impudique (…) il occupe l’espace sans retenue. Son erreur est peut-être d’être comme ça tout le temps. Moi je ne suis pas dans la pulsion permanente. Je suis plus dans un rapport de séduction, fondé sur le raisonnement, l’humour, l’adhésion ».

De son côté Nicolas Sarkozy semble mal percevoir son adversaire socialiste qu’il sous-estime systématiquement « voyez ce sucre, il parait solide. On le plonge dans l’eau. Voyez ce qu’il en reste. Voilà, c’est ça Hollande » disait-il en septembre dernier. Alors que sa tactique en début 2012 était d’attendre l’effondrement du candidat socialiste, il doit faire face aujourd’hui à l’hypothèse que ce dernier l’emporte.