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Présidentielle : Sarkozy veut parler au FN.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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En déplacement aujourd'hui dans l'Essonne, Nicolas Sarkozy a totalement assumé sa stratégie de campagne qui consiste à s'adresser uniquement aux électeurs de Marine Le Pen.

Ce sera donc la droitisation jusqu'au bout pour Nicolas Sarkozy, qui n'a plus peur de franchir le cordon sanitaire qui existait auparavant entre le FN et la droite publicaine. Trouvant singulièrement alléchants les 6,5 millions d'électeurs de Marine Le Pen, le président sortant enchaine désormais des discours qui ne parlent qu'à cet électorat, qu'il affirme vouloir "comprendre".

Ce matin en déplacement à Longjumeau, dans la ville de sa porte-parole, le candidat UMP a livré un discours que n'aurait sans doute pas renié la patronne de l'extrême-droite, fustigeant en vrac la gauche, les journalistes, les élites, les bobos, les commentateurs et observateurs qui ne comprennent pas ce peuple qui souffre. Avec en prime un couplet devenu habituel sur le halal, les horaires des piscines, les menus de cantine et, nouveauté du jour, l'excision, alors qu'au contraire il faut rappeler que la France "a des racines chrétiennes (...) et le long manteau de cathédrales et d'églises". Une sortie en règle contre l'islam qui ne serait donc pas compatible avec les valeurs de la république française.

"Quand François Hollande et Jean-Luc Mélenchon marient leurs programmes, c'est très bien mais quand je parle aux électeurs de Mme Le Pen ça pose problème" s'est-il ensuite insurgé, réclamant le droit de parler aux électeurs du Front National, un parti qu'il décrit comme parfaitement républicain et intégré dans la vie politique française. Cependant dans les faits il se trompe : si le Front de Gauche soutient effectivement François Hollande, ce dernier n'a repris aucun élément du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, et ne gauchise pas non plus son discours pour séduire ses électeurs.

"Je dénie le droit de faire la leçon de morale de morale à ceux qui ont porté leur suffrage à une candidate qui avait le droit de se présenter" a-t-il enfin déclaré, légitimant ainsi le rôle de l'extrême-droite en France. Marine Le Pen rêvait d'une dédiabolisation du Front National, Nicolas Sarkozy l'a fait pour elle...