Législatives : Marine Le Pen veut faire battre certains élus

Les caprices de l'héritière de Jean-Marie Le Pen sont de nouveau au goût du jour pour ces législatives. Forte de son score qui ne lui permettra probablement pas d'avoir des élus au Palais Bourbon, Marine Le Pen dresse une liste d'élus à faire battre au second tour. Le crime de ces élus de gauche et de droite ? Avoir osé dire du mal d'un parti politique xénophobe et nationaliste.

 

Dans la ligne de mire de l'héritière de Montretout, tout d'abord il y a NKM, probablement l'ennemie la plus féroce des Le Pen pour le brilliant livre qu'elle a écrit sur le danger de l'extrême-droite en France et la continuité idéologique existant entre le père et la fille. D'ores et déjà l'extrême-droite a appelé à voter pour Olivier Thomas, le rival socialiste de l'ancienne ministre qui a effectivement des chances de l'emporter le 17 juin.

 

Autres victimes de l'ire des Le Pen François Pupponi dans le Val d'Oise, Xavier Bertrand, Georges Tron, Jack Lang, Manuel Aeschlimann et Slimane Tir dans le Nord. Concernant le premier, dans la mesure où il a déjà été élu dès le 1er tour, et ne se rend au second que parce que la participation est faible, l'effet est déjà nul et non avenu. Pour Georges Tron et Manuel Aeschlimann, sans la cheftaine de l'extrême-droite ils sont déjà donnés largement perdants face à leurs rivaux socialistes très bien implantés. Quant à Slimane Tir il est de toute façon hors jeu. Jack Lang sera élu quoi qu'il arrive et seul peut-être Xavier Bertrand doit craindre la menace, mais, en échappant à une triangulaire, il augmente considérablement ses chances de l'emporter.

 

Peu importe donc aux Le Pen que cette pratique de dresser une liste noire soit profondément antidémocratique, ce n'est pas une première au Front National. Désormais critiquer le Fn devient un crime de lèse-majesté, et tant pis si chaque déclaration faite par Marine Le Pen insulte des millions de français. En se permettant de distribuer bons et mauvais points, l'extrême-droite continue de révéler au grand jour son infect visage. On aimerait juste que la classe politique dénonce cette pratique, mais le courage en politique, pour le PS comme pour l'UMP, ce n'est vraisemblablement pas pour maintenant.