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Présidentielle : la campagne d’Eva Joly patine.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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A la peine dans les sondages, Eva Joly s'est octroyée un "bain européen", lors d'une conférence de presse avec le populaire Daniel Cohn-Bendit. Une dernière tentative pour sauver les meubles...

Ils ne le montrent pas encore, mais les verts sont quelque peu paniqués devant la tournure que prend la campagne de leur championne, l’ancienne juge encore novice en politique, Eva Joly. Alors qu’elle avait surpris tout le monde en remportant la primaire d’Europe Ecologie en juin dernier, mais qu’elle avait néanmoins commencé sa campagne sous de bons auspices, de mois en mois sa popularité et les intentions de vote n’ont fait que chuter, jusqu’à atterrir aujourd’hui sous la barre des 2%, un pronostic catastrophique pour le parti vert.

Signe de l’inquiétude de l’état-major du parti : le 28 janvier une motion a été déposée au conseil fédéral pour diminuer l’emprunt lancé aux banques et l’abaisser à 500 000. Car le risque le plus grave pour ce parti encore petit, c’est bel et bien le risque financier. Pour ce parti qui n’est pas réputé pour rouler sur l’or, un score à moins de 5%, qui signifie donc pas de remboursement des frais de campagne par l’état, pourrait amener une banqueroute du parti. Si la motion a été repoussée de justesse, grâce à Cécile Duflot, elle illustre cependant le malaise des dirigeants.

« L’équation personnelle d’Eva Joly ne fonctionne pas », selon la formule de Daniel Cohn-Bendit et qui résume bien la situation. Car si les français ne sont pas fermés aux idées écologiques, et reconnaissent sans discutailler que l’ancienne juge a des convictions, et parait beaucoup plus honnête que les autres hommes politiques, elle souffre pourtant d’un déficit de sympathie criant dans l’opinion publique qui globalement ne l’aime pas, ce qui affole quelque peu son équipe.

« On a joué une carte difficile, présenter une candidate qui n’était pas issue du milieu politique, et qui n’est pas rompue aux exercices politiques traditionnels. Eva Joly dérange », explique sans rougir son directeur de campagne Stéphane Sitbon. José Bové également reconnait que la candidate n’a pas la « facilité médiatique » d’une Cécile Duflot ou d’un Daniel Cohn-Bendit.

C’est donc pour relancer la dynamique que lundi après-midi, une conférence de presse réunissant Cécile Duflot, la candidate, José Bové, mais aussi le député européen Daniel Cohn-Bendit, qui a créé le trouble en déclarant ne pas être favorable à la candidature d’Eva Joly et se prononcer en faveur d’un vote utile pour François Hollande, dès le premier tour de l’élection. Mais s’il était aux côtés de la candidate, c’était pour afficher son « soutien », et « tirer la sonnette d’alarme ». Si aujourd’hui il adhère au contenu du programme, et aux propositions de la députée, Dany déclare néanmoins réserver son jugement sur la pertinence de cette candidature présidentielle d’ici fin mars, début avril.

« La campagne d’Eva Joly est une campagne utile pour que le prochain quinquennat soit utile (…) Oui je soutiens la campagne d’Eva, qu’elle mette l’Europe de la transformation écologique au cœur de sa campagne. Et puis le 22 avril nous ferons les comptes de la situation » a eu l’occasion d’expliquer le célèbre écologiste lors de cette conférence de presse. Relevant les erreurs faites par la candidate, mais aussi l’ensemble du parti, Daniel Cohn-Bendit a plaidé pour un recentrage sur des thèmes typiquement écologiques, alors que la candidate jusqu’à présent avait créé des polémiques en proposant par exemple la suppression du défilé militaire lors du 14 juillet, l’instauration d’un jour férié pour les juifs et les musulmans etc.

Pour « humaniser » davantage leur candidate, un livre écrit par elle sortira également très prochainement, et qui aura pour objectif de « montrer sa proximité avec les gens ». Une émission sur sa vie sera également diffusée le 04 février sur France2 et un prochain déplacement avec le célèbre urgentiste Patrick Pelloux devrait avoir lieu très vite.

Sur le fond également Eva Joly a avancé des propositions européennes hier, marquant son attachement à la question européenne : créer en France un vice-premier ministre européen, permettre à la BCE d’émettre des eurobonds ou encore mettre en place une politique fiscale commune entre les états membres. Et à partir de cette semaine, l’équipe autour de la candidate va accélérer le tempo pour la faire remonter au moins aux alentours du 4%.