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Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon veut « frapper, frapper, frapper ».

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Le candidat du Front de Gauche veut frapper fort, alors que sa campagne prend en intensité. Deux adversaires sont devant lui, et il n'entend pas reculer.

Il est le candidat en vogue en ce moment, celui que beaucoup n’avaient pas vu venir, mais aujourd’hui le candidat du Front de Gauche menace de dépasser les 10%, et pourrait bien venir troubler la candidature de François Hollande sur sa gauche. Pourtant, Jean-Luc Mélenchon garde son cap et s’attaque à deux fronts : Marine Le Pen et la finance folle, deux objets non distincts qu’il veut « frapper, frapper et encore frapper ».

Si son programme économique peut être jugé irréaliste par certains, nul ne pourra mettre en cause son acharnement à combattre Marine Le Pen, lui qui est aujourd’hui le seul candidat à adopter cette posture. Hier, lors d’un meeting à Villeurbanne, devant 8 000 personnes, l’ancien sénateur socialiste s’est employé à démolir la candidate d’extrême-droite, appelant au combat contre « la xénophobie et le racisme », la désignant directement comme « l’ennemie des classes populaires » qu’il faut chasser des usines et ironisant sur « le père c’était antisémitisme, la fille c’est contre les musulmans, la génération suivante va s’en prendre aux bouddhistes, aux taoïstes car il y a des chinois partout ».

Dans les faits, le candidat de gauche combat Marine Le Pen sur tous les fronts, en ciblant sa campagne sur les classes populaires et les usines. Un tract à 8,5 millions d’exemplaires a d’ailleurs été tiré par son parti, pour démonter les arguments du Front National, alors que deux de ses proches ont publié récemment des livres sur ce sujet. Le tract, intitulé L’imposture Le Pen, décrit la candidate comme « une xénophobe millionnaire qui ne propose rien contre le pouvoir de la finance et des riches (…) elle n’aime ni le monde du travail, ni la solidarité, ni la liberté » et évoque sept idées concernant Marine Le Pen pour mieux les démonter et prouver que seul le Front de Gauche peut défendre les classes populaires.

Mais Jean-Luc Mélenchon ne s’emploie pas qu’à frapper sur l’héritière de Montretout. Il veut également « frapper la finance », en rejetant l’emprise des marchés financiers et en faisant le pari qu’une économie stable et bien protégée est plus intéressante qu’une économie mondialisée et volatile. Il propose notamment de virer les agences de notations et de supprimer les stock-options, mais aussi de mettre des filtres autour de l’Europe pour éviter le dumping social.