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Législatives : l'UMP en dérive dans son fief originel

Publié le  Par Jennifer Declémy

Crédit image © LP


Dans le département roi de l'UMP et de Nicolas Sarkozy, les dissidences et polémiques se multiplient, au point de créer des remous quelques mois seulement avant les élections législatives.

C'est le parachutage de Claude Guéant à Boulogne-Billancourt qui ne ravit pas et qui amène un élu local, Thierry Solère, à se présenter contre lui. C'est Rama Yade à Colombes qui affronte des péripéties judiciaires, se dresse contre le prétendant UMP de cette circonscription et reçoit le soutien discret d'un ancien soutien de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian. Ce sont également les révélations d'un livre à sortir lundi, qui raconte que le maire de Plessis aurait des affinités frontistes. Tout cela amène à un seul constat : en Hauts-de-Seine, département qui a fait roi Nicolas Sarkozy, le bateau UMP tangue sérieusement.

A Boulogne-Billancourt, l'élu frondeur risque carrément une exclusion du parti qui l'accueille depuis sa création il y a dix ans et qui est à Boulogne le conseiller général le mieux élu depuis dix ans. Le bureau départemental, où s'est rendu Claude Guéant, a pourtant réclamé ce scénario qui mettrait à mal l'unité de la droite dans ce département, et alors que Thierry Solère a toujours été un fidèle sarkozyste.

A Neuilly-sur-Seine, la ville dont le président sortant fut maire pendant des décennies, la circonscription est gelée pour le moment car le maire actuel, pas sarkozyste pour un sou, a de très fortes chances d'être élu député en juin prochain. Pour le moment, l'ex-maire adjoint Arnaud Teulé désire obtenir l'investiture et croit en ses chances, mais l'UMP hésite encore à soutenir discrètement Jean-Claude Fromentin.

A Colombes, Rama Yade enfin, ancienne sarkozyste, affrontera Manuel Aeschlimann, UMP. Lors de l'inauguration de son QG de campagne il y a quelques jours, elle a reçu la visite du patron UMP du département, Patrick Devdejian, officiellement supporter de Nicolas Sarkozy en raison d'une amitié de trente ans, officieusement déçu et trahi par son ancien ami. Ce déplacement fait figure de symbole fort alors que la rivalité entre Yade et Aeschlimann n'est pas des plus tendres.

Quant aux révélations sur le maire du Plessu, ils jettent un froid sur une atmosphère déjà tendue dans la fédération bon chic bon genre des Hauts-de-Seine. Si officiellement le patron de la fédération se dit confiant et évoque ces incidents comme des broutilles de passage, cela pourrait cependant révéler quelque chose de bien plus perturbant pour la droite dans ce département le plus riche de France, où Nicolas Sarkozy ne risque plus de faire les scores dignes d'un chef d'état africain en avril prochain.